En faisant la rue Michelet

"Viens, je t'emmène faire un tour du côté d'mes amours, du côté d'mes fredaines"

Un recueil soua-soua, précieux, de textes par nouzautres !

Cette balade au fil de nos enfances est dédiée à mon amie Annie Suc-Müller, avec qui, il y a déjà bien des années, nous avions dressé une première liste de tous ces habitants de la rue Michelet, et qui était déjà assez complète... Merci, Annie, et mille bises ! Gérald



Passez le pointeur de la souris sur chaque titre...
La plupart ouvrent sur un écran, sinon, c'est que c'est en préparation !


 
Pour vous aider à ne pas louper d'écran,
on vous a mis pour chacun, quand il est prêt, un petit feu vert !
Oh, non, il n'y avait pas tant de "feux" que ça, rue Michelet,
on va dire que c'est une liberté d'auteur !



Une fois arrivé là-haut,
pour une redescente de la rue Michelet en photos "modernes" par Tonton Jaja,
cliquez ici !

"en 118 photos soit environ 59 photos/km en gros 6 photos tous les 100 m.
Je ne pense pas que notre rue dépasse les 2 km"
.





 - Le Pointer
(Par Jean-Paul Follacci et Jean-Louis Jacquemin)



... et son pendant (superbe diptyque !) :
 - "Les p'tites Cailles de la rue Michelet"
"Pointers si vous saviez !"

par Geneviève Bordier


 - Faiseur de rue Michelet (par Jean Brua)



(Oui, nous sommes encore rue Charles Péguy)

 - "La Parisienne" (par Jean-Louis Jacquemin)



Cliquez pour agrandir (photo Jocelyne Espagnol, et merci à Gaby ! Reproduction interdite)

- Au n°1, un lieu historique, un monument :
La "Brasserie des Facultés" de M. Espagnol,

    ... où au fil des décennies des milliers d'Algérois(es), étudiantes et étudiants en particulier, eurent plaisir à se retrouver. En 1922 la propriétaire en était Mme Schittenheim (tél 40 21). En 1937-38, Camus et ses amis du "Théâtre du Travail", puis "Théâtre de l'Équipe", après leurs répétitions Salle Bordes, venaient ici manger un sandwich. En ce début de XXIème siècle, bourrée d'étudiants, elle existe plus que jamais.

   "Le voyageur encore jeune s'apercevra aussi que les femmes y sont belles. Le meilleur endroit pour s'en aviser est la terrasse du café des Facultés, rue Michelet, à Alger, à condition de s'y tenir un dimanche matin, au mois d'avril. Des cohortes de jeunes femmes, chaussées de sandales, vêtues d'étoffes légères et de couleurs vives, montent et descendent la rue. On peut les admirer, sans fausse honte : elle sont venues pour cela." (Albert Camus, "Petit Guide pour des villes sans passé", "l'Été", 1947)


- Au n°1ter, un autre lieu de mémoire, mais un lieu-martyr celui-là :
la Cafétéria

non moins fréquentée par les étudiantes et étudiants que les autres cafés alentour, elle fut par deux fois ravagée par les bombes des terroristes indépendandistes : le 30 septembre 1956 à 18H35, et le 26 janvier 1957 peu après 17H25.

          
Au 1ter encore : les consulats du Chili (consul en 1953 : Gabriel Mélia, tél 272 54 ; aussi ici en 1957 selon Alger-Guide) et du Pérou (qui, selon "Adresses du Tout-Alger" de 1953, n'avait alors pas de titulaire, inutile d'appeler le 329 22)

Aux n°1, 1bis et 1ter, de nombreuses boutiques se succédèrent,
cliquer ici pour s'en souvenir.



- Au tout début de la rue Michelet : les Facultés !
 Lire : "Les Années Fac", plein d'écrans épatants !



- Devant ces grilles fut assassiné le 2 décembre 1959
Paul-René Couderc, étudiant en chimie.


  

Il fut mortellement blessé par l'explosion de l'obus dissimulé par un terroriste du F.L.N. dans un bac à fleurs disposé sur le trottoir. Il décéda à l'hôpital de Mustapha. Cinq autres personnes furent blessées. C'était le jour de la commémoration du cinquantenaire de notre université.

 - "France-soir", l'homme à la langue décollée
(Texte et illustration de Jean Brua)



"Sous" les facs, depuis les années 30, un alignement de boutiques, et un café célèbre, pour sa terrasse et des milliers de jours de bonheur pour bien des étudiants algérois, et pour un jour de malheur, quand le 26 janvier 1957, explosa la bombe posée par la terroriste Danièle Minne (dans les instants suivants exploseront celles à la "Cafetaria", en face, rue Michelet, et au "Coq Hardi, rue Charles Péguy, au total 4 morts - quatre femmes - et 37 blessés hospitalisés dont 21 femmes, selon Le Journal d'Alger).
Sur cet attentat, voir - et écouter - l'écran du site Bab-el-Oued Story.

(Dessin de Jean Brua)

 - Au n° 2 : "Gustave le Potard, les belles tutures et l'immeuble-fantôme",
(par Le Génie De La Lampe De Bureau)

 - "2 août/15 septembre 1948 : La fin du 2 rue Michelet",
par Henri Eichaker lui-même

chronique du Génie De La Lampe De Bureau (sur Es'mma le 11/07/07)

 - "Le Trou des facs, mon centre du Monde",
(extrait de "Gérald à Alger, 19 septembre 2006")

En sortant du tunnel comme sur la photo ci-dessous, juste à droite, deux rues parallèles s'élevaient vers les hauteurs : la rue de Mulhouse, et la rue Valentin. Elles comportaient dans leurs premiers numéros quelques institutions qui comptaient grandement dans l'animation du "Carrefour des facs" : au n°7 rue de Mulhouse le "Cours Joinville", improprement mais communément appelé "Cours Rousselot", du nom de son directeur, Jean Rousselot (tél en 1954 : 337 40) ; au n°7 rue Valentin : "l'Entraide Féminine laïque d'Algérie", dont la salle accueillait de nombreuses manifestations : des bals, et les réunions de beaucoup d'associations, parmi lesquelles les projections du
CCAA (Club des Cinéastes Amateurs Algérois)
. (CLIQUEZ ICI).


- Au n°4 : Bissonnet ("et ses fils"), succursale du Père Noël !
Ça arrive !

Toujours au n°4, juste après Bissonnet, la boutique "Peggy Lee", tenue par Mmes Lucas et Pons (tél en 1954 : ), dont nous parle Michèle Salério (CLIQUEZ ICI).

Au n°4 encore : une preuve vivante comme les gens sont méchants (comme disait Fernand Reynaud), surtout certains parents irresponsables :
ici habitait Monsieur Jean Dor (annuaire 1954, tél 346.49).
Il est mentionné "propriétaire". Encore une chance pour le malheureux qu'il n'ait été ni professeur ni avocat ! Le métier d'hypnotiseur par contre lui aurait convenu, non ?



- Au n°5 (c'est à dire sur le trottoir en face de Bissonnet, mais encore en face des facs, les nos sont décalés), il y eut un magasin de jouets dont se souviennent certains d'entre nous : "Charles de Laplante".
Vous pouvez voir (CLIQUEZ ICI) sa réclame dans "Paris-Alger" de Noël 1938.
Il est toujours là en 1954. Charles de Laplante habitait chemin de la Madeleine à Hydra (tél en 54 : 645 60).



- Au n°9, en 1929-1930, se trouvaient les bureaux d'"Afric'Film".
(progr. Alhambra) Leur mascotte n'était pas encore le petit groom noir, ils se déplaceraient plus tard rue d'Isly, et enfin rue Auber.


- Au 10 : ici, en 1922, résidait M. Jean Coudray, Vice-Consul d'Argentine
(tél 21 77) Il n'y avait pas de Consul ?
M. Jean Coudray avait pour profession d'être agent maritime
(comme d'autres agents consulaires) pour la Compagnie de Navigation Mixte,
il avait ses bureaux 11 avenue de la République (tél 4.41)


Au rez de chaussée du 10 : la brasserie "Le Ritz",
de M. H. Capo (tél 64 92 37, annuaire 1961)

- Au 11 : "Librairie-papeterie Mikaleff" (tél en 1954 : 63 48 20?

 - Au 12 : "Clauzel, Michelet... et les autres"
(texte de Jacques Camps (3/03/06)
Au 12 également, dans le hall, cette plaque commémorative :



Cliquez sur la plaque pour l'agrandir (photo Y. Jalabert)

Encore au n°12, c'était le "Bar des Ailes" (tél en 1953 : 492 38)
qui accueillait le siège social de l'Aéro-club l'A.L.A. d'Alger Maison-Blanche. Il semblerait qu'il avait déjà disparu en 1961 (rien dans l'annuaire de cette année-là).



- Au n°13 (et non au 15 comme indiqué dans l'article)
fut inaugurée, le soir du 5 août 1959, la nouvelle déco du
"Bar de l'Université"
, tenu par Mme Llinarès,
"entourée d'une joyeuse équipe de garçons, Jean, Saïd et Seghir"
("La Dépêche" du lendemain).
Notons qu'en 1954 ses propriétaires étaient alors MM. Sciacalugga et Granier.
Et il était déjà là, au 13, en 1922 quand il s'appelait le "Café de l'Université",
et que son patron était Clément Vaillé.


"Alger-Revue", dans son numéro de janvier 1959 mentionne l'autorisation accordée par la Ville à M. Laval, propriétaire du n°13, de procéder à la surélévation de l'immeuble par un 4e et un 5e étage. L'architecte en charge de cet aménagement est M. Thadoma.


- Au n°15 : le "Bar Quat'-Z'arts", tél 63 29 60.
C'est le petit immeuble surplombant la rue Warnier,
là où elle s'engouffre dans le Trou des Facs.

   On peut supposer qu'avant son creusement et la construction de l'immeuble moderne au n°17, le 15 devait faire l'angle à droite quand on descendait l'escalier menant rue Warnier. Le n°15 aura été donné à la construction légère (on devine pourquoi) bâtie au-dessus de l'entrée du souterrain des Facs. Le nouvel immeuble du n°17, très large, occupant la place d'au moins deux immeubles antérieurs.

   Au n°15 eut son siège le "Comité régional algérois" de la Fédération Française de Hockey (sur gazon, précisons le), chez le Dr Marc Imbert (tél 302.26, cf. "Adresses du Tout-Alger" 1953). N'oubliez pas : les réunions ont lieu le mardi à 18H30 ! Le Dr Marc Imbert était également en 1953 Président du "Groupement sportif d'Alger-Hydra". C'est en 1929, alors qu'il était étudiant en médecine, que Marc Imbert, avec Charles Clarac, étudiant en droit, avaient créé ce "Comité Régional". En 1929, les deux premiers clubs de hockey furent celui du RUA et "La Raquette" de Notre-Dame d'Afrique. Les dirigeants du Comité se montrèrent d'un dynamisme exceptionnel, et le hockey connut une belle activité jusqu'en 1962. On en aura une assez juste idée en relisant le précieux ouvrage de Maurice Faglin, consacré au RUA certes, mais qui retrace sur trois décennies toutes les péripéties des hockeyeurs Ruaistes en face des autres équipes d'Algérie et d'ailleurs.

   Au n°15 en 1953 était installé Pierre Dam et son studio de photos d'art, ainsi qu'en témoigne sa réclame dans "Adresses du tout Alger" (cliquer ICI pour la voir, avec en prime une réclame pour les fameux jouet allemands Steiff !). Qui se reconnaîtrait dans le charmant bambin photographié ? Qui nous dirait quelques mots de ce photographe dont on ne parle jamais ?


(cliquez pour agrandir)


- Le n°17 : le beau grand immeuble avec sa "visière" à trous

   Ce 18 février 2011, Es'mma vous fait cadeau de la photo de cet endroit à la tombée de la nuit, prise un beau soir de l'été 1955. Vite, agrandissez la ! C'est beau, n'est-ce pas ? Oui, c'est chez nous. Cet espace et ce temps nous appartiennent à jamais. J'espère que votre soupir, il est très gros. À gauche, avec ses tables et ses fauteuils sur le trottoir, c'est le bar des Quat'-Z'arts, au n°15. Au premier étage du n°17, l'enseigne du grand tailleur Labatut (qui en 1929-1930 était au 44 rue Michelet (progr. Alhambra). Au second, le salon de beauté Helena Rubinstein.

 Jean Brua se souvient...
(CLIQUEZ ICI)


- Ici, devant le n°18, le 22 février 1962, le père de Foucault a été abattu de deux balles dans le dos...

   ...alors qu'il vérifiait un chargement de pommes de terre et d'oignons.

   Comment ? Non, pas par des Touaregs ! Je le sais bien, que celui-ci est mort en 1916 à Tamanrasset, c'est pas le même, voyons ! Il s'agit de Marcel et non de Charles ! Et puis c'est Foucault avec un t, pas Foucauld avec un d, c'est comme Dupont et Dupond... Je parle de Marcel Foucault, père de Jean-Pierre Foucault, le présentateur télé ! Ce dernier avait alors 14 ans. Vous trouverez la relation de ce drame sur de nombreux sites du Net.
   Alors, merci de bien vouloir décrocher le portrait ci-contre, c'est pas le bon !

   En 1922, quand le 18 était encore un immeuble pas bien haut, se trouvait ici le "Café du Jockey-Club" de S. Zamith. "À la chaussure élégante élégante", de L. Cippola, était alors l'autre magasin de ce rez-de-chaussée.

   En 1961 se trouvait ici, au 18, "Calléja, crin végétal" (tél 63 14 41).

(cliquez pour agrandir les réveils !)

   "Vers 1953, le petit Dupeyrot Gérald tirait à mort sur la main de sa mère pour rester le plus longtemps possible devant cette vitrine (je crois que c'est celle-là !) pour ne pas finir de s'en mettre plein les mirettes de tout un tas de réveils-matin où s'agitaient en rythme des personnages de dessins animés, des Walt-Disney pour la plupart ! Cette vitrine, comme celle de Bissonnet toute proche, c'était Noël toute l'année !". C'était soit celle de "Marois", joailler-orfèvre, en ce n°18, soit celle de "Flocon", également ici en 1953, mais dans l'immeuble voisin, au n°16. Qui saura me dire lequel des deux exposait ces tictaquantes merveilles, de marque Bayard, je crois, qui pour moi éclipsaient les joyaux, certainement superbes, qu'elles jouxtaient sur ces étalages ? (Gérald Dupeyrot, avril 2011).

(cliquez pour voir la réclame d'époque et un avion TWA à Maison-Blanche)

- Au n° 19, bureaux et guichets de la Cie aérienne TWA (tél en 1954 : 386 90).
"Alger à 20 heures de New-York"


- 21 -

   - Cariole en chambre au 21 rue Michelet
(Souvenirs de Remi Morelli)




(cliquez pour agrandir)

Au n°21, se trouva longtemps le magasin de Charles Vengud,

"premier établissement du genre fondé en 1908 à Alger" dit sa pub dans l'AFN Illustrée de Noël 1934. Pendant plusieurs décennies, agent de diverses fabriques, il proposa ici ses accessoires électriques. En 1961 (mais oui, souvenez-vous !), Charles Vengud était toujours au 21 rue Michelet (tél annuaire PTT : 63 28 61 et 63 47 07). Son adresse en 1922 était le 4 de l'avenue Bab-el-Oued (tél 28 61, annuaire Fontana Frères). Cette belle longévité commerciale mériterait bien que quelqu'un nous parle de lui, non ? Remi, te souviens-tu de lui ?
(cliquez pour voir l'annonce de 1922)


   Au 21 en 1954 et en 1961 : parfumerie "Les Capucines" (tél en 1954 : 469 00).

   Aussi au 21 en 1961 : Chaussures Dandy

   Le 21 fut aussi une adresse où se rendirent de nombreuses Algéroises dans les années 30 : ici, en effet, la célèbre voyante Véga donnait ses consultations (cliquez pour vous rendre à l'écran qui lui est consacré).




- Au n°24 : Consulat de Norvège
qui est ici en 1922 (tél 2.47), en 1936, sera toujours ici en 1954,
puis au 15 Bd Laferrière en 1961.

   En 1922, le consul était M. Séverin S. Houge, par ailleurs Directeur de la "Société de Granvik", il résidait Villa Miramar, chemin du Telemly. En 1953, "Adresses du Tout-Alger" nous apprend que c'était M. Nils Torp.
   "Au n° 24, immeuble où je suis née et où j'ai vécu jusqu'au départ, le consulat de Norvège et la Société de Granvik étaient toujours là en 62. Le consul était M.Gunnar Stenersen. Les bureaux du consulat et de la société étaient situés au 1er étage. J'ai en mémoire les noms de tous les occupants de l'immeuble, dont un Es'mmaïen, mon voisin de palier Jean-Louis Eichaker." Anne-Marie Chéchan, 3 février 2011.


Au 24 en 1954 : FRIGIDAIRE, l'autre magasin de vente de la rue Michelet (voir aussi au n°88, un seul n° de téléphone pour les deux magasins : 66 09 81).

 - "24 rue Michelet, bus contre kiosque"
par Jean-Louis Eichaker (sur Es'mma le 12/07/07)




- Au n°26 : ici habita le Dr Henri Aboulker.

   "Vendredi 6 novembre, José Aboulker, l'un des responsables de cette opération, convoque les chefs de réseaux au domicile du professeur Henri Aboulker, 26 rue Michelet, quartier général. Ils sont accueillis par Colette Aboulker. Le colonel Jousse et Henri d'Astier de la Vigerie leur annoncent que le débarquement aura lieu dans la nuit du 7 au 8 novembre. Samedi 7 novembre, la B.B.C. diffuse : "Allo, Robert... Franklin arrive". C'est la fameuse opération "Torch".
   Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942 quelques centaines de braves occupent les points-clés d'Alger tenus par les forces vychistes, ils permettent ainsi aux troupes alliées de débarquer et d'occuper Alger sans rencontrer de résistance notable. Leur chef était José Aboulker, neveu de Henri, il deviendra compagnon de la Libération. Il nous a quittés le 17 novembre 2009.


À noter que le Dr Henri Aboulker habitait déjà ici en 1922. Autre habitant notable du 26 à cette date : M. Henri Bernabé, le grand quincailler du boulevard Baudin.


- Pharmacie Jacono (tél en 1961 : 63 23 27)


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C'est ici qu'en 1935 s'installent les Galeries Barbès, ainsi qu'en témoigne cette réclame parue cette année-là dans l'Afrique du Nord illustrée. Elles déménageront et s'installeront au n°88 à une date encore non déterminée, elles y seront toujours en 1961.



- n°27 : "Hôtel des Facultés" (tél en 1961 : 63 52 10)



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- n°28bis : il y avait ici vers 1910 un "Chalet des Vosges", détaillant en vins et liqueurs (tél 22 61 en 1922, selon l'annuaire Fontana)
Le nom du commerçant était M. Jaume, nom mahonais typique (en agrandissant le dessin, vous le verrez au-dessus de la porte). Pas vosgien pour un sou. Le fait d'appeler son commerce "Chalet des Vosges" était-il seulement une façon de parler et d'avoir une raison sociale un peu exotique, ou, comme le laisse penser la réclame ci-dessus parue dans un guide de voyages de 1910 environ, le décor extérieur était-il réellement un chalet ? Ou, soyons fous, la construction en cet endroit était-elle un vrai chalet de bois ? Qui saura nous le dire ? Assez curieusement, en 1922, ce magasin se retrouve au 36 rue Michelet, ainsi qu'on peut le constater en cliquant ici. A t-il déménagé, ou, entre 1910 et 1922, les numéros de la rue Michelet ont-ils été changés ? Ça s'est vu pour plusieurs des rues de notre ville (rue d'Isly, bd Baudin...). En 1954, ce "Chalet des Vosges" n'était plus là.




- n°29 : qui se souvient qu'il y eut ici une "Galerie Charlet" ?
Cliquez ICI pour une coupure de l'Écho d'Alger du 18 novembre 1959

Anne-Marie Chéchan, sur le L.O. le 27 février 2011 : "...le décorateur Jean Charlet, que j'ai revu à Paris rue de Miromesnil, où il avait ouvert une boutique d'antiquaire-décorateur, associé à Jeanne Carrière, qui avait à Alger la manufacture de tapis."




 - Au n°30 : chez Annie Suc !
Découvrez son circuit du jeudi matin et "son" marché Clauzel.
Derrière l'arbre à gauche était le "Centre Américain".



- Au n°30 se trouvait en 1929-1930 le "Palais de l'Automobile",
(cf. progr. Alhambra) où sont alors distribuées les automobiles "Willys". De 1912 à 1918, Willys fut le deuxième plus grand producteur d'automobiles aux États-Unis derrière seulement la Ford Motor Company.
Le "Palais" sera plus tard un peu plus haut dans la rue Michelet, au n°47.





Au n°36 : ici se trouvait le Centre culturel américain
l'établissement le plus saccagé de l'Histoire de notre ville !

   Mais ceux qui le fréquentèrent en gardent un excellent souvenir : on trouvait ici plein de superbes docs aouf pour illustrer nos cahiers de cours ! (eh ouais, comme ça on se laissait soudoyer par la CIA !). Ce Centre avait été inauguré le lundi 23 septembre 1957 par MM. Lewis Clark, Consul Général des USA à Alger, et Jacques Chevallier, notre maire (source : UNE de l'Echo d'Alger du 24.09.57). Photo dans Alger-Revue.


Cliquez pour agrandir

   On remercie Annie Suc et Jean Brua pour le document ci-dessus, Annie pour nous l'avoir indiqué, Jean pour nous l'avoir envoyé. Grâce à une partie d'enchères endiablée de nos Es'mmaïens sur le L.O. le 1er février 2011, on sait que le CCA eut successivement plusieurs adresses dans Alger, dont le 15 rue Michelet, en 1961 (cf "Alger-Guide). Selon Annie, il n'y avait ni n°32 ni n°34. L'immeuble à droite, jouxtant le CCA, est le sien, le n°30. On remarquera à gauche la caryatide du n°36, qui semble bien valoir celles du Monte-Carlo !


 - Photostops

Planche par planche,
les photos de nos familles faisant la rue Michelet (et d'autres lieux),
prises par des photographes ambulants.


 - La rue Michelet de librairie en librairie
(Par Gérald Dupeyrot et Jean-Pierre Marciano)

  En cliquant ici, vous trouverez la liste des habitants et commerces de la rue Michelet en 1922, entre n°31 et n°55, donnée par l'annuaire "Fontana Frères". On sera surpris d'abord que l'on pût ainsi à l'époque s'afficher sans gêne "rentier" ou "rentière", ensuite du nombre incroyablement élevé de rentières, surtout par rapport à leurs homologues rentiers ! On suppose que les rentes dont elle vivaient étaient celles laissées par feu leur mari, ce qui comme d'hab' nous confirme que les poooovres ils se sont tués à la tâche pour laisser leur pension de retraite et leurs actions en bourse à leur moitié, juste à la veille de pouvoir en profiter.

   Faut dire que les p'tites anisettes dans les bistrots alentour ("Allez, c'est ma tournée ! Chacun la sienne ! Punaise, mais combien qu'on est, aujourd'hui ?") et les bons gueuletons à midi dans les restaus comme "La Renaissance" ("tu sais chérie, les repas d'affaires, c'est bon... ben pour les affaires ! T'i as pas vu mes pilules ?"), ça n'est pas indiqué pour la longévité, et ce ne sont pas ces dames qui en usaient et abusaient. On saisit que, du coup, toutes ces cousettes, modistes, coiffeuses et pâtisseries qu'on relève au nombre des habitants de la rue, disposaient autour d'elles d'une clientèle aisée, encore coquette... et indépendante.

   On notera quand même ici et là quelques rentiers : au n°36, MM. Charvet et Jacques Boudet, au n°37 Antoine Sultana et Maurice Hanoteau, au n°39 Lucien Sacoman, au n°44 M. Jacquey-Ancet, au n°49 M. Jenoudet, au n°52 Jules Legendre, au n°53 Charles de Rousillon, et au n°55 P. Métivier... Je crois que c'est tout. On aura présent à l'esprit qu'un rentier n'est pas, lui, forcément veuf ou célibataire, il peut avoir charge d'âmes. Ceux qui restent, les rentiers authentiques, les pooovres, ils devaient avoir fort à faire ! Sur les rotules, ils devaient être ! Je pense bien entendu à tous ces "five o'clock" et à toutes ces parties de bridge auquelles ils devaient être invités par les rentières et auxquelles ils ne pouvaient se soustraire, galanterie ou convention sociale obligent !


- Au n°33 : le bar "Majestic", proprio G. Charby
(tél en 1954 : 322 78)




- Au n° 35 : "Cercle français de Jiu-Jitsu" (annuaire de 1954).

"J'ai aussi fréquenté les cours de maître Vernet Lucien
dans cet immeuble face à l'entrée du tunnel des facs"

(Aït-Hamou Tarik)
(l'adresse de ce cercle changea donc postérieurement à 1954)

Qui nous en dira un peu plus sur ce sport à Alger ?

Au 35 aussi : "Arts et Ondes", de M. A.Labarrière, dépositaire Radiola (tél en 1954 : 322 14), et "L'Optique de France" (qui faisait l'angle avec la rue Tirman) où les Dupeyrot-Pons donnaient leurs pellicules à développer (tél en 1954 : 359 74). D'ailleurs, voici tata Philo qui passe devant, surprise au vol par un photographe ambulant. Elle vient de sortir de la librairie "À Nostre Dame" pour rentrer chez elle, boulevard Baudin. La librairie est juste derrière elle à droite, derrière le groupe de bonshommes, de l'autre côté de la rue Tirman. On notera le stuc en losanges de la façade de "L'Optique de France", très "art déco". "L'Optique de France" existera longtemps sous ce nom et sous cette apparence, puisque Françoise et moi y sommes entrés en 1984, et y fûmes servis par une dame qui devait être la propriétaire "d'avant".

Au 35 encore : "Ici habitait dans les années 50 mon camarade de classe à Clauzel, Patrick Artoni. Il est le fils de Pierre Artoni (tél ici en 1961 : 63 82 76) et le petit fils de Louis Artoni, un temps associé à Ferdinand Griffol, célèbre (grâce à sa nièce Anne-Marie Chechan et à Es'mma) électricien-opticien-oenologue du 24 rue d'Isly. Par la suite, Louis Artoni ouvrit sa propre boutique d'électricité et décoration au 2 rue Michelet." (Gérald)

  
Tiens, Alain Labbé en famille ! Cliquez sur chaque image pour l'agrandir,
et voir la devanture d'"Optique de France".




 - Entre 35 et 37 : la rue Tirman (CLIQUEZ !)
Profitez-en pour visiter l'église espagnole (CLIQUEZ !)
et les écoles Clauzel (CLIQUEZ !) et Denise Ferrier.
Dites aussi bonjour pour moi à mon père, rue Denfert-Rochereau.
Son magasin est au n°13 (CLIQUEZ !), en face du cinéma "Le Français" (CLIQUEZ !)
et juste avant l'institution Sainte-Marcienne.




 - Au n° 37, la librairie "À Nostre-Dame", 29 mars 1961 :
      Tata Philo et Sainte Philomène

(par Gérald Dupeyrot)




 - Au n° 38 : Lavaysse, un grand garage, et un grand Algérois

Parfumerie Cabessa (tél en 1954 : 322 47).
On trouvait aussi "Estelle Cabessa, herboriste"
au même numéro de téléphone (63 22 47 en 1961).

(Cliquez pour agrandir !)

   Voilà Cabessa cabossé ! C'est décembre 1961, nous sommes entrés dans l'ère des stroungas... On ne sait pas trop lequel de ces commerces était visé... En agrandissant, vous découvrirez au 1er étage la fenêtre tout à droite, c'est celle du "CENTRE ? JUIF" (le mot du milieu était sur le carreau du milieu, et le carreau du milieu, il est cassé !). La petite dame avec son couffin, qui a l'air pas concernée par tout ça, toute entière à ses commissions, c'est la maman d'Annie Suc, elle rentre chez elle, au n° 30 ! Vous reconnaissez-vous sur cette photo ? Sauriez-vous redonner à chaque trou son commerce ?

   L'immeuble du n° 38 a été construit en 1934-1935 pour le compte de la Sté des Domaines de Beni-Hassen, l'architecte était M. Preuilh, et l'armature métallique l'oeuvre des Ateliers Durafour (cf "Acier 1935, Alger Ville neuve", OTUA Office Technique pour l'Utilisation de l'Acier).


 - 39 et 40 rue Michelet : la Princière vs Tilburg


 - 40 rue Michelet : le cours Marty en 1935, Tilburg et la Princière,
(cliquez pour l'écran)
texte et photos de Gérald Dupeyrot, dessin de Jean Brua (sur Es'mma le 07/01/2011)

Mignonnes, non ? Cliquez à nouveau pour agrandir la photo et lire un autre article paru dans l'AFN Illustrée de Noël 1934. Où l'on apprend qu'il existait un compositeur algérois, M. E. Dorvaux, qui avait composé une "Danse Hindoue". On voit pas trop laquelle est déguisée en Hindoue, par contre, il semble que la "matelote" de la photo, très "garçonne" habillée en petit marin, soit la jeune Genny Moatti. (cliquez pour agrandir)



- Entre 40 et 42, dans le prolongement de la rue Bourlon : la rue Drouillet.

   "En face, ses escaliers mènent boulevard Saint-Saëns. En tournant à gauche, elle devient la rue du Languedoc, aboutissant elle-même rue Burdeau. Rue du Languedoc, au moins trois adresses notables : le n°3 où habita Albert Camus chez son oncle et sa tante Acault jusqu'en juillet 1933 (cliquez ICI pour vous y rendre) : au n°8, dans les années 50 et jusqu'en 1962, le dõjõ du Karaté Club d'Alger où j'ai accompagné plusieurs fois notre camarade Frédéric Martinet qui y prenait des cours ; au n°14 habitait Edmée Jam, la sage-femme qui me vaccina (son tél en 1954 : 365 37. Elle sera encore là en 1961).
   La photo ci-dessus date de 1984. Tilburg ne s'appelait déjà plus Tilburg, mais les soupiraux à ras le trottoir dans la rue Drouillet sont toujours là. Enfants, on entrevoyait en contrebas les ouvriers pâtissiers à la tâche, avec leurs poches à décorer, l'odeur des gâteaux pur beurre qui montait à nos narines était chaude, sucrée, un peu écoeurante..." (Gérald)



(Cliquez pour agrandir !)

- Entre 41 et 43 : la rue Bourlon

   À cet endroit précis, le 9 juillet 1958, s'éleva un magnifique geyser dû à une rupture de canalisation ! Quel évènement ! Vous voyez : on en parle encore plus de cinq décennies après ! À gauche, la "Banque Populaire Commerciale et Industrielle", 41 rue Michelet, tél. 63.19.86 (merci à Michèle Charmont et à ceusses qui se sont cassé la tête !). La pâtisserie "La Princière" se trouve juste un peu plus bas sur le même trottoir, à notre hauteur. Derrière le geyser se trouvait, dans "l'entre-deux-guerres", la boucherie ci-dessous...


(cliquez pour en voir davantage)

- 43 rue Michelet : "Boucherie Franco-Anglaise" de Gustave Acault
(présence attestée en 1922, tél 15 46 - il est peint sur la façade de la boucherie - annuaire Fontana Frères)

   Gustave et Antoinette (Gaby) Acault étaient oncle et tante d'Albert Camus, il habita chez eux à deux pas d'ici, rue du Languedoc. Le tuberculeux qu'il était profita de leur viande rouge 1er choix, elle était à l'époque censée combattre la maladie. En juillet 1933, Albert les quittera pour aller vivre chez son frère Lucien, 117bis rue Michelet.
   Olivier Todd nous raconte Gustave traversant la rue Michelet pour aller prendre l'apéro ou déjeûner à la brasserie "La Renaissance", un peu plus haut que là où sera le Versailles, au n° 56 (brasserie qui sera toujours là de notre temps, avec M. Soler).



- Entre 43 et 45 (ou 47) : la rue de Pierre

En descendant la rue de Pierre (à gauche en montant la rue Michelet),
vous tombez direct sur l'église
Sainte-Marie Saint-Charles de l'Agha
(cliquez ICI pour vous y rendre)

La rue de Pierre, un jour de mai 1957, c'est "communion privée" à Saint-Charles !

Cliquez pour agrandir

   "Michelle Fuster est à droite, moi au milieu, à gauche c'est ma cousine Monique Jaillot qui vit aujourd'hui à Montpellier. On n'a pas voulu recadrer la photo, histoire de vous rendre jusqu'au moindre bout de gravat de ce jour là.
   La rue en haut donne dans la rue Michelet, à la hauteur du N° 48, d'ailleurs on distingue bien l'enseigne des assurances L'Urbaine qui étaient dans l'immeuble mitoyen du cinéma "Le Versailles".
(Jacqueline Simon)



- 46 rue Michelet : Brasserie "Le National",
de Adrien Combet en 1922 (pas encore de téléphone en 1922 ; en 1954 : 344 95.
Toujours là en 1961

Restaurant "Au Régent"
(Réclame dans la revue "Concerts-Théâtres-Cinémas" n°37 du 25 décembre 1930)


Et aussi : bijoutier-joailler Riesel
(tél en 1961 : 63 34 60). Ils étaient les voisins de palier de notre amie Lady X, rue Voinot.

- 47 rue Michelet : le "Palais de l'Automobile"
concessionnaire Lancia (tél en 1954 : 373 84)

(cliquez pour agrandir)

   L'annuaire Fontana de 1922 ne mentionne pas de n°45 (le percement de la rue de Pierre, juste à droite sur la photo, s'était-il fait au prix de la suppression de ce n° ?). En 1922 se trouvait seulement un n°47, avec un immeuble (ou une villa) uniquement occupé par un certain "Bigou, pianos, musique" (pas de téléphone). La carte postale ci-dessus, de 1910 environ, nous révèle, tout à droite, une partie de cette propriété avec ses grilles. Il me semble que cette maisonnette précédée d'un jardinet existait encore dans ma toute petite enfance. À l'angle en face, la librairie Ferraris est déjà là, au n°43. À gauche, de l'autre côté de la rue Michelet, au n°48, protégée par un mur surmonté de son claustra de briques, la propriété de Mme Jaïs (selon l'annuaire Fontana de 1922). À noter qu'il semblerait que le 48 ou le 52 s'étendait aussi sur l'emplacement du 50 (n° absent dans l'annuaire de 1922).


(cliquez pour en voir davantage)

- Au 49 se trouvait la boutique de mode féminine "RICO".
(tél 63 04 69, présence ici en 1954, 1961)

   Ici, on était détaillant mais également créateur : à chaque saison, les nouveautés RICO faisaient l'évènement dans les pages "mode" de nos quotidiens, tout comme les défilés de leurs mannequins, à l'Aletti, au Saint George, ou, comme celui ci-dessus, dans la rue, à la hauteur de la boutique RICO et du Versailles, en ce tout début de printemps 1958. Avez-vous remarqué que le dessin couleur lilas qui accompagnait ces photos (dans "Alger-Revue") est signé "j.b." ? Non, pas pour Jean Brune, comme je l'avais cru au premier rabord ! Alors notre JiBé ? Mais oui, Jean Brua, alors jeune journaliste (23 ans !) et déjà doté du coup de crayon que nous lui connaissons, il avait été sollicité par le rédacteur en chef d'Alger-Revue pour illustrer ces deux pages sur la mode !

- Au 49 aussi, le Pr Félix Lagrot (Alger 1899 - Toulouse 1999) avait son cabinet (rendez-vous au 63 41 60). Prof à la fac, chirurgien des hôpitaux, l'un des fondateurs en 1952 de la Société Française de Chirurgie, résistant, passionné de ski nautique, de civilisation indienne, et de bien d'autres choses, le Pr Lagrot eut une vie extraordinairement riche de ses passions et talents variés, si nombreux qu'il est impossible d'en rendre compte ici. Il habitait El-Biar (en fait à la Madeleine à Ben-Aknoun), dont il sera, après notre exode, l'un des chroniqueurs, savant et passionnant. Il écrivit dans son exil toulousain : "Nous avons appris l'austère grandeur des recommencements, l'aride fierté de l'effort gratuit... Nous avons parcouru la voie douloureuse jusqu'au lumineux dépassement du désespoir".

- Au 49 encore, un coup d'oeil à la vitrine de l'armurier "Saint Hubert" n'engage à rien !
("M. Montorcier, coutelier-orfèvre, tel 63 73 02", dans "Télé-Havas" de 1961-62 ; merci à Michèle Charmont !). Et n'allez pas croire que seuls les petits garçons reluquaient les trésors exposés par le marchand d'armes ! (Cliquez !)

- Au 49 toujours : le studio de "photos d'Art" "Hollywood" (signalé par Marie Opper).
Tél en 1954 : 364 54. Plus de trace de ce photographe en 1961.

- Imprimerie Contemporaine (Peruchot et Staropoli, en 1961)

- Institut de beauté de Anne Marie Lombard (en 1961)

- Jean Jordi, coiffeur pour dames, breveté d'État, tél 63 68 26. (en 1961)




n° 51



- Au n° 51 : les "Films Paramount" eurent ici leurs bureaux,
jusque vers 1951, avant de s'installer 92 rue Michelet. Une enveloppe à leur adresse indique qu'ils étaient ici, au 51, en 1936.

Aussi au n° 51 : Auto École Michelet, de G. Tremoy
("Adresses du Tout-Alger" 1953 : 408 56)

Et surtout, au 51 : la "bascule" rouge !
(la photo est de Jeanjean, prise en 2007)

   "La balance rouge, qui existait il y a encore 6/7 ans lorsque nous sommes retournés à Alger avec Jean-Louis, et que j'ai bien sûr prise en photo, se trouvait au 51 rue Michelet. Dans cet immeuble se trouvait le laboratoire d'analyses médicales du Dr Codaccioni (1) ainsi que le bureau de Mr Ch. Puget, courtier en vins (2). Pour confirmer le N° exact, recherche dans l'annuaire téléphonique de l'époque : laboratoire d'analyses médicales Codaccioni." (Pierre Blond à Michèle Charmont, 8 mai 2011). Voilà qui est fait, et confirmé ! Merci Pierre, merci Michèle !

   Notons qu'il existait dans notre ville d'autres bascules rouges toutes semblables, dont deux autres, récemment encore (au XXIème siècle), subsistaient : l'une rue Meissonier, l'autre dans le souterrain des Facs. (cliquez ICI pour vous y rendre)

   "Ça existe encore, ça ? Non ! Pas la charmante personne qui y est juchée, mais le pèse-personne, qu'on appelait "bascule" à l'époque (allez-savoir pourquoi ! Peut-être parce que l'on tombait à la renverse à la lecture du ticket ?...). En tous cas, je ne le vois pas dans ma salle de bains !" ("Kannen" sur Flickr, le 7 mai 2011).

(1) tél en 1954 : 381 12 - (2) tél en 1954 : 338 14




 - 52 rue Michelet : cinéma "Le Versailles" 
(par Elisabeth Schemla)
Avec plein de coupures de presse !
Et auparavant, il y avait quoi, ici au n°52 ?
"Au fouillis", ça ne vous dit rien ?
Alors vite, allez voir la réponse un peu plus haut, au 71 !


 - 52 rue Michelet : au "Versailles", "La Première Séance" ! 
(par Jack Azoulay et Jacqueline Blanc)


 - 52 rue Michelet : au "Versailles", 20 septembre 2006 
(par Gérald Dupeyrot)




54, rue Michelet
(Le petit immeuble bas, à peine un étage, juste après "le Versailles")

   "En parcourant la rue Michelet, mon mari n'a pas trouvé au n° 54 son magasin préféré : Ultraphone Radio (radio La Voix de son Maître), tenu par Mr Sylvain Emsellem. Étant passionné de musique anglo-saxonne il y allait régulièrement acheter les nouveautés que Mme Suzanne Desbois lui mettait de côté. C'est ainsi qu'il a connu les tout premiers disques de Petula Clark. Voilà pour la petite histoire. Mme Desbois était la maman d'un ancien de Gautier : Philippe Battesti." (Anne-Marie Juan, 16 juin 2011)
   Voilà qui est réparé ! Je vous ai choisi la pochette du 45 Tours sorti en avril 1958 (cliquez ici pour l'agrandir)... Ce fut un si beau printemps ! Et puis "Allô mon coeur" et "C'est l'histoire d'un amour" (paroles de Francis Blanche !), ce furent deux bien jolis succès, non ?


Également au 54 en 1961 :

Corset "Régine", Mme Quartuccio
Philippe Gournay, maître horloger



- Au n°56 : brasserie "La Renaissance", proprio en 1954 M. Soler
C'est ici que M. Acault, le boucher du n°43 et oncle d'Albert Camus, avait ses habitudes.
(tél 322 78). Connut-il M. Ch. Sécheresse, qui en 1922 tenait ici le "Café de la Renaissance" ? (tél 29 36).



 - "55, rue Michelet"
(par Jacqueline Blanc)


Entre 55 et 57 : en descendant un peu le boulevard Victor Hugo...


 Le cours Fénelon
(plusieurs riches écrans sur cette institution fameuse...)



Le Bd V. Hugo, vu de la rue Michelet. Photo : merci à Marc Morell.

   Profitez d'être Bd Victor Hugo pour y faire quelques autres visites : renouveler votre abonnement aux J.M.F. (Jeunesses Musicales de France, au n°9 tél en 1953 : 607 08) ; aller au cours privé d'éducation physique de notre bon M. Laye (François), prof de gym au lycée Gautier (au n°12, l'immeuble de nos camarades les Portier, les fils du toubib ! Tél de M. Laye en 1953 et 1961 : 354.64 et 63 54.64) ; vous inscrire à l'École libre de Musique (Cliquez !) d'Odile et Georges Vannier (au n°14) ; feuilleter des bouquins à la Librairie Prudhomme (au 20) ou à la Librairie Duperret (au 26) ; jeter un oeil à l'expo en cours à la galerie d'art "Au Nombre d'Or" (au 26) ; regarder la carte du restaurant "l'Ours Blanc" (au 27), musique tzigane garantie ; enfin dire un bonjour à notre ami Jean Taousson (Cliquez !), des fois qu'il soit de passage au garage de son père, au 26.
   Pour ceux que des images "modernes" d'Alger ne "dérangent" pas : cliquez ICI


- Au 57 : la "Brasserie Victor Hugo"
Oui, c'était la grande brasserie faisant l'angle... Sur elle, on n'a pas (encore ?) d'histoire, mais...

 - Samedi 10 décembre 1960 : le passage derrière la brasserie Victor Hugo
 (par Gérald Dupeyrot)

... et la suite :
 - "Y'a cuillère et cuillère,
et y'a passage et passage à tabac".




58, 60, 62 : les 3 immeubles en face le Bd Victor Hugo
(58 & 60 : même bâtiment)


- Au 58 : "Le Palais du Jouet (tél en 1954 : 393 11)
de Roger Chiche.
Librairie Universitaire

58 et 60 - Automobiles Bugatti ( Ets Sagnier)

- Au 60 : Docteur Schatz, médecin acupuncteur (tél 471 48)

   "Dans le même ordre de curiosité pour des médecines différentes, Papa s'était aussi entiché d'acupuncture. Les séances d'aiguillage lui étaient prodiguées par le Docteur Schatz, dont le cabinet était situé 60 rue Michelet, pas loin de chez nous, juste un peu plus haut et sur le même trottoir que le cinéma Le Versailles (oui, Jacqueline, juste en face de chez ta grand-mère). C'était dans la seconde moitié des années 50, et à l'époque, l'acupuncture était une façon encore pas courante de se faire soigner. Comme j'avais tendance à m'angoisser à chaque veille de composition, mon petit père avait décidé que le mieux avant que j'aille plancher au lycée Gautier était de faire un tour vers 7 heures du matin chez le Docteur Schatz (c'était quasiment sur le chemin), pour un mini-traitement de quelques aiguilles dont le "fluide" allait chasser mes appréhensions (et ça marchait !).

   Un matin qu'assis dans la salle d'attente nous patientions pour notre tour, voilà qu'entre et passe devant nous un nez, suivi de son détenteur, un haut parachutiste en tenue camouflée, béret rouge et rangers, et derrière lui son impressionnante garde prétorienne de quelques autres paras. Il entre directement dans le bureau de Docteur. C'était le général Massu. Comme je suppose qu'il n'était pas venu accompagner un de ses officiers (un douillet qui aurait eu peur des piqûres d'aiguilles ?), c'est donc que le général s'adonnait à l'acupuncture, comme mon père ! Du coup, les choix un peu excentriques de mon cher petit père m'apparurent sous un autre jour. Si c'était aussi ceux du prestigieux général Massu, alors... C'est comme ça que Massu aura apporté une amélioration décisive à la tenue camouflée avec sa version "cactus de la rue Michelet".

Gérald Dupeyrot

- Au 62 : "Alger Dattes" (tél 481 82)
- Parfumerie "La gerbe Fleurie" (Spinoza et ses fils) (tél en 1954 : 484 57)
- "Arpège" Gaines, soutien-gorges, lingerie, bas.
- "Siari" (Les Frères) opticiens
...et, faisant l'angle avec la rue Burdeau :
- Café "Taverne du Plateau" (V. Lubrano Propriétaire)



 - Entre 62 et 64 : la rue Burdeau
Cliquez ci-dessus pour les écrans "Burdeau",
ci-dessous pour agrandir la photo !



À l'angle gauche se trouva, au début du XXe siècle, un bureau de poste,
remplacé ensuite, "de notre temps", par l'une des Drogueries Vve COTE.
À l'angle droit : la "Taverne du Plateau" (photo G.D. de 1984).
La Taverne est au n° 62, son proprio est V. Lubrano (tél en 1961 : 63 56 00)
Au n°2, juste à droite après la Taverne, le "Cours Martin", enseignement secondaire
(tél en 1961 63 26 93), tenu par Mme Renée Martin.
 Et aussi, ne loupez pas, rue Burdeau, de Yves Jalabert, "la Bouffa chez P'tit Louis"
(Cliquez pour vous y rendre !.
Un récit musical et mélancolique, c'est beau, c'est poignant, rien que du vécu !


 - Entre 63 et 65 : la rue Hoche
avec la rue Meissonier et le marché du même nom,
le cinéma "Empire",
le lycée Gautier, la place à Danièle Ferra, Radio-Alger...

Cliquez ci-dessus sur l'un ou l'autre des liens,
suivant là où vous voulez aller !,
et ci-dessous pour agrandir la photo !





- Au 64 : la "Droguerie Vve COTE"
Ça arrive !

Vite, cliquez sur la photo ! Et hop ! Rendez-vous le 3 octobre 1950, en plein carrefour Hoche-Michelet, peu avant l'inauguration par les officiels des feux tricolores nouvellement installés ici ! Et on en profitera pour réviser les boutiques entre droguerie Cote et restaurant "Cyrnos" !


Au 64 aussi (entre droguerie Cote et Cyrnos), en 1961 : "Koh I Nor", bijouterie, Di Dio et Cie, tél 63 14 01.
"Un nom formidable ! Aux alentours du 2 juin 1953, date du couronnement de la Reine d'Angleterre, nous avons tous lu dans "Match" ou "Vues et images du Monde", et vu au cinéma, l'histoire de cette "montagne de lumière", monstrueux diamant réputé maléfique aux hommes, monté sur la couronne royale ! Brrrr ! Honni soit celui-là qu'il y touche !
   "Koh-I-Nor", trois syllabes que, rien que de les dire, on rovoit les carrosses du sacre, leurs considérables équipages, l'assemblée des dignitaires en perruques et mitres, les lords sur leur thirty-one et en chapeaux-têtes-à-claques, les Horseguards, les bonnets à poils, les Beefeaters, bref, tout le grand tralala ! God save ze Queen ! Tout un monde solennel, suranné, compassé, et un peu funèbre".
(G.)

Au 64 : "Aux Fruits d'Or des Oasis", dont vous pouvez agrandir cette réclame parue dans le programme de l'Opéra d'Alger, saison 1939-1940 :


- Au 64 encore : le Restaurant "Cyrnos"
Ça arrive !



 - Au 65 : "20 avril 1959 : moteurs à explosion"

- Au 65 encore  : la bijouterie "Au Carillon" de Edmond Agostini
avec des vitrines qui firent tant rêver ma mère !
(nous habitions la rue Burdeau toute proche, G.D.)

(et au 65 toujours, le bar ABC, ex-bar du Succès, avec en face le cinéma ABC !)


- Entre 64 et 66 : l'avenue Charles-Vallin (ancien chemin de la Solidarité)
qui montait jusqu'au boulevard Saint-Saëns. Outre le célèbre cinéma A.B.C. (au n°4), s'y trouvait le siège du "Pointer Club Algérien", section du Pointer Club de France. Antantian, il s'agissait ici de VRAIS chiens, des pointers avec une truffe, des oreilles pendantes, une queue qui s'agite, et des taches noires par-ci par-là ! Le Président en était M. B. Melia, qui habitait au n°6 de l'avenue. (source : "les adresses du Tout-Alger", 1953)



   Encore plus haut, et c'était l'école Dujonchay, que fréquenta en 1956-58 Catherine F., la plus jolie petite fille auburn qui ait jamais existé (signé: Gérald, 12 ans).



 - Au 66 : "T'i as vu Monte-Carlo ?"
(le dialogue des Caryatides)
Ne loupez pas tous les témoignages des nombreux ex-joueurs
qui vinrent s'affronter en ce temple du jeu !






- Au n°66 aussi : la maison P. Bonestève (tél 66 59 24 en 1961),
encadrements, gravures, papeterie, fournitures pour peinture, Beaux-Arts (merci à Marie Opper et Jean-Louis Eichaker pour les scans des étiquettes au dos de leurs tableaux !)


- Au 67 : "Parisette", la boutique de "nouveautés" de Gaston Molina
(tél en 1954 : 681 88), "il vendait des fournitures diverses : rubans... boutons...", se rappelle Alain Gerbi, à qui il semble que le le patron, en tous cas celui tenait le magasin s'appelait André Souci. "La famille Molina qui lui était apparentée habitait dans l'immeuble".



 - Au 68 : "Être Belle"
l'une des parfumeries de la famille Attali
Des photos magnifiques de la boutique par Henri Eichacker,
confiées à Es'mma par Jacques Attali soi-même !




- Au 69, Maurice Bissonnet avait son bureau (tél 66 05 71),
il habitait au 100 du Bd Saint-Saëns (tél 64 97 48). Son célébrisime magasin qu'on ne présente plus était au n°4 rue Michelet.

L'écho d'Alger du 18 janvier 1913 nous apprend qu'ici habita Mme Barbe qui était "dame patronnesse" dans le cadre de "l'Union des Femmes de France" (UFF), et qu'ˆ ce titre elle plaça des cartes pour le bal de l'UFF, au prix de 5 frs poue une personne, et de 15 frs pour une famille.



- Au 70 : "La Nouvelle Étoile",
le restaurant de Charles Baroli (tél 697.71)



- Au 71 : "Au Fouillis"

   "Le magasin "Au Fouillis" est très ancien puisqu'il a été fondé en 1911 par mon grand-père David KAROUBI, au 52 de la rue Michelet. C'était à l'origine un magasin de jouets.
   Il a ensuite été transformé en mercerie, bonneterie, chemiserie, et mon père Emile et mon oncle Fernand ont repris l'affaire de leur père.
   Le magasin a été délocalisé du 52 au 71 de la rue Michelet à la fin des années 1950, et au 52 a été construit le fameux cinéma "Le Versailles" (inauguré en octobre 1955, note du G.D.L.L.D.B.).
   En 1982, mon frère est retourné à Alger, a vu le magasin qui s'appelait toujours "Au fouillis" et a retrouvé l'écriture de mon père sur les étiquettes des casiers de marchandise. Je n'ai plus de nouvelles depuis."

Docteur Jacques Karoubi, février 2011.
(merci à Georges Levy !)

Au n°71 en 1933 : "Au Tapissier Moderne".

Réclame dans la revue "ELLE" du 15 janvier 1933.



- Au 72 : "Aux Cuivres indig." de Ed. Bensimon, est-il indiqué dans l'annuaire de 1961 (tél 66 67 17)
Les abréviations, c'est bien mais faut pas en abuser ! S'agissait-il de Edouard Bensimon ? De Edmond Bensimon ? De Edwige Bensimon ? Si ça se trouve, on n'en saura jamais rien ! Et "Cuivres indig.", ça veut dire quoi ? Heureusement qu'on n'est pas trop stourdoutes, et qu'on a compris que ça voulait dire "cuivres indigents" ou "cuivres indignes"... Ou "indigérables" ? Sinon, punaise, qu'est ce que vous feriez sans nous !


 - Au 73 : "Mon Triangle d'Or", par Jacques Teste

- Au 73 aussi : "Tapis Daphné, "la richesse des souvenirs",
un commerce cossu et très entreprenant qui croyait à la "réclame",
n'avait-il pas son bandeau publicitaire en couverture d' "Alger-Guide" ?



- Au 74 : "Lutèce", articles féminins de luxe (annuaire 1961 : 66 58 70)

   Et aussi : la "Rose Blanche", pension-restaurant de M. Meyer, dont jusqu'ici nul ne m'avait jamais parlé (annuaire 1961 : 66 53 76).
   La "Rose Blanche"... Hommage aux petits résistants munichois ? Passion pour la deuxième romance des Romancero espagnol de Franz Clemens Brentano ? Pour la chanson de Berthe Sylva ? Pour la Divine Comédie qui se conclut sur une vision de rose blanche mystique ? Allusion à la marque de semoule tunisienne fondée en 1901 ? Attachement au conte de Grimm où Blanche Rose est insensible à l'ingratitude des nains ? Écho au célèbre restaurant bruxellois ? Est-ce celle que Cupidon rosit de son verre de vin renversé? Ou que peignent en rouge les jardiniers d'Alice ? Ou bien est-ce la rose d'York ? Le saura t-on jamais ?
   Et d'abord, il est où, main'ant, ce M. Meyer qu'il nous pose une énigme sans solution ?

   À noter qu'en même temps que cette "pension-restaurant", se trouvait en ce même immeuble l'"Hôtel du Plateau" de Mme Solange Casanova (tél en 1961 : 66 51 40). Elle y résidait (tél 66 75 04).

Cliquez pour agrandir.


Au 74 toujours : la S.A.A.D.I., dépositaire de la marque Kelvinator.

   "C'est ici qu'un samedi après-midi de la fin des années cinquante, les Dupeyrot vinrent en famille commander leur premier réfrigérateur, un Kelvinator bien sûr. Le vieux Monde des glacières, des pains de glace, et des serpillères pour éponger les flaques d'eau, venait prendre fin ici ! Le vendeur était une connaissance de papa, je ne me souviens que de son prénom, Félix, de ses cheveux gominés, et de la fine moustache brune qui surfilait sa lèvre. Il était très "maracas", très mambo, très "tout l'amour que j'ai pour toi" et "Brigitte Bardot, Bardot" ensemble. On était accueilli comme par Dario Moreno, ça faisait rire maman, et je me souviens que ça agaçait papa ! L'intérieur des frigos exerçait à l'époque une fascination quasi hypnotique, encore plus que la moustache à Félix, avec leur lumière diffuse, leurs rangements moulés à la forme des oeufs, des bouteilles, tellement conçus pour s'adapter au moindre besoin de la ménagère, ils paraissaient nous attendre... Mon frère et moi fûmes surtout sensibles à l'écusson incrusté sur la porte : le logo métallique nickelé représentant un heaume (sweet heaume !) de chevalier, pas encore stylisé façon "design". L'idée d'une armure climatisée nous parut grandiose !"

   Cliquez pour voir cette pub Kelvinator dans l'Écho d'Alger du 9 décembre 1955. Mes parents s'offrirent-ils le "Governor" pour ce Noël ? Ou bien l'un des 8 autres modèles ? Ou fut-ce pour un Noël suivant ? Allez sa'oir ! Ceci n'est plus désormais que dans la mémoire de l'étoile !

   Au 74 en 1954 : M. Claude Philibois, "Vins et liqueurs", tél 685 63. Une boutique ou un courtier ?



-Au n°75, Louis Armand vous accueille dans sa boutique "Radium Photo" (tél en 1954 : 607 32)


- Au 77 : ici, en 1921, se trouvait la boutique "Jane Parzy"
Cliquez pour la réclame en entier (dans "l'Afrique du Nord illustrée", Noël 1921).



En une époque où l'essentiel du commerce se situait encore dans la partie nord du centre de la ville, quartiers Bab-Azoun et rue d'Isly. L'annuaire Fontana de 1922 nous apprend que la proprio s'appelait moins britishement "Jeanne Parzy", elle n'avait pas le téléphone.



- Au n°78 : bar "Le Diplomate", proprio J. Merciéca.
(tél en 1954 : 694 82)
Au 78, en 1936, existait un "bar Loyalty", était-il le prédécesseur du "Diplomate" ?
(répertoire PRAN)



- Au n°79 : SAPINA, Société Apicole Nord-Africaine.
Abeilles, ruches, miel
(tél en 1954 : 694 30, en 1961 : 66 53 17)

Souvenons-nous des petits seaux métalliques dans lesquels était conditionné le miel ! Toujours très joliment décorés, une fois rincés, ils nous servaient ensuite de seaux pour la plage ! De tels seaux existent encore de nos jours, témoin celui-ci pour une marque de moutarde : (cliquez ICI)


Cliquez pour agrandir. COPA était une société d'import-export installée au n°35 bd Saint-Saëns.

   Au 79 aussi, en 1954, "La Provençale" (tél 653.17), "une belle pâtisserie, qui a disparu par la suite", se souvient Alain Gerbi.


 - Accident au 81 : la vieille dame et le prix Nobel



- Au 82 : en 1954, l'épicerie de M. Moussa ben Hamou (tél 689 25)
Imprimerie Jaeger, tél en 1961 : 66 87 10.



- Au 83 : le "Garage Majestic", les moulins de Maître Cornillié,
le vendeur de Belles Américaines (Chrysler, Plymouth, Hotchkiss... Excusez du peu !)
Ce garage existait encore en 1954, n'existait plus en 1961.


Cliquez pour agrandir (paru dans "Algéria", printemps 1952, tél 603 01).

   C'est aussi au 83, à la place, semble t-il, du vaste espace laissé par les Ets Cornillié, que s'installa (après 1954) le troisième "MONOPRIX" de notre ville (tél en 1961 : 63 16 72), après ceux de la rue d'Isly et de la rue de Lyon.

   Au 83 également, semble t-il au dernier étage : une école privée, le "Cours Ricord", du nom de sa Directrice, Marcelle Ricord.
   On n'en trouve pas le téléphone dans les annuaires de 1954 et 1961... Mais plusieurs Es'mmaïens et autres Algérois, et pas des moindres (parmi lesquels Pierre Chevalier, fils de Jacques, maire d'Alger) y ont passé une partie de leur scolarité. Certains se souviennent...
Cliquez pour lire leurs souvenirs




- Au 85, faisant l'angle avec la rue Horace Vernet : la pharmacie homéopathique Richier (tél. 687.82 en 1954).
C'est probablement ici que fut conduite Pauline Daveluy, la malheureuse vieille dame dont nous parle Albert Camus dans son article ci-dessus (à la hauteur du n°81). Gaston Richier (le fils) habitait 24 rue Edgard-Quinet (tél. 698.93 en 1954).


Au 85 aussi : "Baroli Père et Fils", charcutiers-rôtisseurs, tél en 1961 : 66 98 47.


 - Entre 85 et 87 : la rue Horace Vernet, le cinéma REX, et l'école Molbert




- Au 87, faisant l'angle avec la rue Horace Vernet : la miroiterie Carrot.





- N°88 : Les Galeries Barbès
C'est ce magasin, le royaume du "bonhomme en bois",
dont en 1935 un "métropolitain" vint prendre la direction
(qu'il assurera jusqu'en 1946). Il était le père de Riri Courtine.

  Jean Brua nous parle de lui (Cliquez !).

À noter qu'en 1935, les Galeries Barbès venaient juste de s'installer au 26 rue Michelet, ainsi qu'en témoigne une réclame de cette année-là (voir à la hauteur du n°26). Elles déménagèrent et s'installèrent ici, au 88, à une date encore non déterminée. Les Galeries Barbès seront toujours ici en 1961
(annuaire PTT 61 : 66 11 44).


Au 88 en 1954 : FRIGIDAIRE, l'autre magasin de vente de la rue Michelet (voir aussi au n°24, un seul n° de téléphone : 66 09 81).

Au 88 en 1953 : la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs, Éditeurs de Musique).
Secrétaire Général : M. Canton, tél 674 89 (guide G.A.M. 1953).



- N°89 : "Brasserie l'Arlequin" (tél en 1961 : 66 90 58)
Au 89, en 1936, existait un "bar Byard", était-il le prédécesseur de "l'Arlequin" ?
(répertoire PRAN)




- N°91
"Au Bébé Rose", la boutique de Maurice Ayache
(tél en 1961 : 66 30 87)

"Boulangerie Sanchis", de Frédéric Sanchis (tél en 1961 : 66 84 13)

Passons au n°92 !




Le 92 rue Michelet : le grand immeuble juste en face.

(cliquez pour agrandir)

   La photo ci-dessus est tirée du livre de photos d'Alger de R. Goossens, paru en 1969. Un agrandissement de l'affiche sur la palissade à droite nous révèle que le cliché a été pris en 1966, voire plus tard : le film qui passe à l'ABC est "Tendre Voyou", sorti cette année-là. J'avais toujours trouvé bizarres les photos de ce livre, d'un Alger comme vidé de ses habitants. Serait-ce que le centre d'Alger a eu, durant quelques années, cette physionomie-là ? Ou bien R. Goossens a t-il pris ces photos un vendredi ?

   Le bulletin Municipal de la Ville d'Alger nous apprend qu'en octobre 1950 a été accordé un permis de bâtir à la "Société Michelet-St Saëns" pour 2 immeubles au 92 rue Michelet, correspondant à 296 pièces, 1.040 mètres carrés de surface à bâtir et 17.960 mètres carrés de superficie de plancher. Le 30 novembre 1950, la réclame ci-dessous est alors parue dans les quotidiens algérois, pour vendre le tout. Et c'était pas une mince affaire ! Livraison : été 51.

Cliquez pour agrandir


Avant de s'installer ici au 92 vers 1951, les "Films Paramount", dont on vous cause ci-après, avaient leurs bureaux 51 rue Michelet.



Oui, l'image est petite ! Les Vespa sont sur la ligne de départ
On distingue à droite la devanture du "Studio Lumière"...
Il en sera question lors du second concours...

 - Au 92 : le 25 novembre 1954, concours d'élégance montée sur Vespa !
À l'occasion de la sortie de "Vacances Romaines" !
dessin de Jean Brua (sur Es'mma le 10/06/08).



   Au n°92 était le siège de l'agence des films Paramount (tél en 1954 : 645.21), producteurs justement de "Vacances Romaines" de William Wyler, avec Audrey Hepburn, qui jouera - entre autres productions-maison - dans "Drôle de Frimousse" (1957) avec Fred Astaire, "Guerre et Paix" (1956), ou "Diamants sur Canapé" (1961).
   Allez, tenez, voici quelques autres des films distribués par cette firme à Alger et que vous auriez pu voir "de notre temps" : de Cecil B. DeMille : "Les Conquérants d'un Nouveau Monde" (1947), "Samson et Dalila" (1949) (çui-là qui dit Dalida, il a une calbote !), "Sous le plus grand chapiteau du Monde" (en 1952. Ah, James Stewart sous le maquillage du clown Patoche ! Et l'accident de train avec les animaux qui se barrent ! Il repassera au REX à partir du 29 décembre 1956) et "Les Dix Commandements" (1956) ; de Billy Wilder : "Assurance sur la mort" (1944), "Le Poison" ("The Lost Weekend", Palme d'or à Cannes en 1946), "Boulevard du crépuscule" (1950), "Sabrina" (1954) ; d'Alfred Hitchcock : "Fenêtre sur cour" (1955), "la Main au Collet" (1955), "l'Homme qui en savait trop" (1956), "Sueurs froides" (Vertigo, 1958), "Psychose" (1960) ; tous les films avec Jerry Lewis et Dean Martin depuis "le Soldat récalcitrant" en 1950 ; ceux avec Elvis Presley, depuis "Amour frénétique" ("Loving you", 1957), premier des sept films qu'il tournera pour la firme, et dont les premiers passèrent au Vendôme ex-Cameo) ; des joyaux du film de guerre ("Duel sous la mer", 1951 ; "Les Ponts de Toko-Ri", 1954, CLIQUEZ ! ; "Strategic Air Command", 1955, que j'ai vu au Rex), du film d'aventure ("Quand la Marabunta gronde", passé à l'ABC, puis au REX à partir du 16 avril 1957), des films en relief ("Sangaree", sorti au Français le 25 février 1954, CLIQUEZ !) et des tas de westerns ("Le dernier train de Gunhill", 1959, avec Kirk Douglas et Anthony Quinn). À la Paramount, George Pal producteur livra quelques uns de ces films de facture solide dont il avait le secret ("La Guerre des Mondes", 1953 ; "Houdini" avec Tony Curtis dans le rôle-titre, en 1953 aussi). Souvent les films de la Paramount faisaient dans notre quartier l'affiche de l'ABC.

   Et je sens que les amateurs de Maurice Tourneur ou Joseph von Sternberg vont me reprocher de ne pas citer leurs films, et encore plein d'autres, leur liste exhaustive ne tiendrait pas ici ! Oui, et aussi notre ami Sébastien (de Levalouah 92) qui nous écrivait sur le Livre d'Or le 12/02/2011 : "En parlant de Tarzan, je me souviens pour ma part de la version avec Gordon Scott CLIQUEZ !. Au cinéma le Versailles. À côté, le Johnny on aurait dit un stockafitch. Le pooovrre il avait pris un sacré coup de vieux.... comme nous métenant." Eh oui, comment passer sous silence "La Plus grande aventure de Tarzan" (1959) et "Tarzan le magnifique" (1960) tous deux distribués par la Paramount, et considérés comme deux des meilleurs Tarzan ?

 Et maintenant, un autre concours organisé par la Paramount, toujours autour d'Audrey Hepburn, mais pour le film "Sabrina", cette fois, en mars 1955 :


CLIQUEZ !



- Au 92 aussi :

(réclame dans "Alger Guide")

   Juste ici à droite, au tout début de l'ancienne avenue de l'Oriental, puis avenue Claude Debussy, se trouvait une "Station Sanitaire" qui a donné leur nom à quelques endroits alentour (dont le terminus des tramways, un bistrot, et une clinique d'accouchement), sans que l'on sache en quoi consistait au juste cette station sanitaire, ni à quoi elle ressemblait. Gratitude et courbettes pas possibles à celle ou celui qui nous apportera quelque info à ce sujet.
   Pour se mettre dans l'ambiance, on peut consulter ICI
le brillant écran récapitulatif consacré à cette énigme par l'estimé Pr Burp sur son site-caverne d'Ali-Baba que c'est pas possible que vous le connaissiez pas déjà.



- n°93
- "À la Comète", la boutique d'antiquités de Mr Jogerst ;

"J'entends encore le bruit des clochettes qui étaient suspendues derrière la porte du magasin, toute petite boutique, toute en profondeur et j'entends encore le bruit de ses chaussures ferrées aux semelles, car, dès qu'il entendait le son des cloches de la porte, il surgissait et avait du mal à se frayer un passage pour vous recevoir, c'était la caverne d'Ali Baba, mais de très très belles choses." Michèle Galibert/Charmont (sur le LO, 24 février 2011).

- "Sauveur", haute coiffure.

 - Entre 94 et 96 : "Lettre à Claude" (la rue Claude Debussy)
par Yves Jalabert (sur Es'mma le 23/06/05)



- n°95 :

   Ce serait ici, au rez-de-chaussée du 95, que le jeune et brillantissime Michel Tellin aurait eu sa maison de couture, avant qu'il ne "poursuive" à Paris. Qui pourrait nous trouver un document qui fasse mention de cette adresse ? (les souvenirs humains étant si faillibles !)

   Message de M.José Mazel sur le LO le 3 avril 2011 : "la maison de couture de Michel Tellin se trouvait au 95 rue Michelet. Elle avait été créée par Mesdames Laget et Servel en 1951-52 je crois. Elles avaient fait venir Michel Tellin un peu plus tard. On peut trouver son nom dans l'annuaire PTT 1958, mais pas dans l'annuaire HAVAS 1961-62, époque où il avait dû repartir à Paris, et où ne figurent que Mmes Laget et Servel."

   "La boutique Michel Tellin .../... était financée (on dit maintenant sponsorisée) par la famille Baranès. Cette famille vivait au 98 rue Michelet et le père était tailleur. Il y avait 3 enfants dont l'un finançait la boutique Michel Tellin. Une fille d'une très grande beauté avait épousé l'un des propriétaires du cinéma le Versailles (nom de famille m'échappant)." (Alain Gerbi, sur le L.O. le 04 avril 2011). Jack (Azoulay), si tu lis ceci, tu peux peut-être nous éclairer là-dessus ? Était-ce Mme Robert ou Mme André Ghanassia ? Punaise, Es'mma, ça devient de plus en plus "pipole" !

   Au 95 aussi : "Pantagruel", "alimentation fine, vins fins" (tél en 1954 : 683 85)




- n°96 : "Épicerie Étoile du Sud", de A. Baghagha, tél en 1961 : 66 88 24.

"Ce "moutchou" dans l'angle très aigü formé par les voies C. Debussy et L. Roumieux" (Jean-Pierre Homar, message du 23 février 2011)

Le fils de M. Baghagha se trouvait dans la même classe à l'école Volta que Louis Gardel, Alain Gerbi, Jean-Pierre Marciano... ses voisins de quartier.

Cliquez ICI pour voir la classe de CE2 en 1948-1949.


   Au 96 en 1939 : Fleuriste "Flore", de H. Gaud, tél 676 05. (programme de l'Opéra d'Alger, saison 1939-1940)




- n°97

   "Alger-revue", dans son numéro de janvier 1959 mentionne l'autorisation accordée par la Ville à André Lacroix, propriétaire, de procéder à la construction d'un immeuble au n°97. L'architecte est de M. De Miras. Sont prévus : 42 pièces habitables, 2 commerces, pour une surface bâtie de 184 m2 et 1.234m2 de surface de planchers.

   "Au 97 il y avait jusqu'à la fin des années 50 une maison avec un beau jardin que je pouvais contempler de mon balcon situé au 6ème étage du 99 rue michelet.. ensuite hélas un immeuble a été construit. De ce balcon j'ai vu - mais là j'étais plus jeune - la construction des immeubles du 88 rue michelet.. (ceci est une autre hisoire...)."
Message de Alain G. sur le L.O. le 3 avril 2011.

   En cette maison du 97 d'avant sa démolition, et en son beau jardin donc, vécut Marie Thouvenin, l'annuaire Fontana de 1922 nous indique qu'elle y donnait des "cours et leçons d'art et décoration", son téléphone était le 19.17. Se pourrait-il que, plus de 30 ans après, Marie Thouvenin ait été la dernière occupante de cette belle demeure ? Eh bien il semblerait que oui ! C'est ce qu'on apprend en consultant l'annuaire de 1954 : 32 ans plus tard, Marie est toujours l'hôtesse de ce jardin. Seul le téléphone a changé en prenant deux nouveaux numéros : 689 17.

   Quelqu'un, un jour, nous parlera t-il de Marie Thouvenin ?




 - Au 98 : "Fantaisies"
le magasin de la famille Morell-Puget (photo de 1954, à droite, la rue Louis Roumieux)

   Profitez en pour visiter le site de notre ami Marc Morell, et de l'école Volta !
À droite sur la photo, la posture curieuse du gars assis sur la place avant droite de sa Citroën s'explique du fait qu'il est chauffeur de taxi attendant le client. La plaque indiquant la station est à peine visible mais bien là. On distingue le compteur extérieur à la hauteur de son épaule.

   À gauche, également au 98, "Marie" boutique de haute couture (annuaire 1954 : 655 15)

   Au 98 toujours, le vendredi 4 novembre 1955 était inaugurée la boutique "L'Univers Tailleur" (CLIQUEZ !), faisant l'angle avec la rue Edith-Cavell. Les invités étaient reçus par MM. Ch. Schwartz et J.-A. Durand. La décoration était signée Richard Chauvin.
   "L'Univers Tailleur" sera toujours là en 1961, on le trouve en plusieurs citations dans l'annuaire de 61 ("chemiserie de luxe", "marchand taileur", 66 69 14, 66 44 44).

   Au 98 vers 1935, résidait M. H. Marty qui, dans des pages de réclame, proposait un aspirateur, le "Colombus" (cliquez pour voir la page en question), qui semblait être le fin du fin en matière d'aide domestique. La mention de son titre d'ingénieur semble laisser penser qu'il était à l'origine de la bête, ou bien n'était-il que son agent commercial ? Et pourquoi ce nom ? Pas Marty, bien sûr, Colombus ! Parce que la ménagère aspire à un nouveau monde ? En tout cas, une démonstration n'engage à rien, appelez le au 23.60 ! Il semble que ce H. Marty n'était plus à Alger en 1954 .



 - Entre 98 et 100 : la rue Edith Cavell, avec au n°9 le "Cours Milly".
proposé par Gérald Dupeyrot, photos de Tonton Jaja, et Annick Marti,
dessin de Jean Brua (sur Es'mma le 15 juillet 2010)





- n°99 : ici habitait notre ami Alain Gerbi et sa famille.

   "J'ai grandi une oreille quasiment collée au poste. Dès son premier jour, le "Grandin" est devenu un membre à part entière de la famille ! Nous n'avons eu que quelques mètres à faire, mon père et moi, pour aller l'acheter chez Morell-Puget, au 98 de la rue Michelet juste en face du 99 où nous habitons, et depuis il rythme un peu la vie familiale. Fanatique de la radio et plus particulièrement de Radio Alger, je connais les noms de tous les speakers et comédiens de la station."

Pour lire le reste de l'importante contribution d'Alain à Es'mma,
dans "la Saga de Radio Alger", cliquer ICI.

   "Je vois que des amis parlent de ma rue, la rue Pierre Viala car l'entrée de mon immeuble (99 rue Michelet) était au 1 rue Pierre Viala... dans cette rue Pierre Viala habitaient "tata Polène" et son mari, le réalisateur radio José Pivin ... /... Notre concierge (en ce temps-là on appelait un chat un chat) veuve de guerre, vivait avec sa belle-soeur qui exerçait la profession de masseuse : Madame Léo... beaucoup de jolies dames d'Alger ou moins jolies sont venues au rdc de mon immeuble pour recevoir ses soins." (Alain G., sur le L.O. le 5 avril 11)

   Cher Alain, histoire de démontrer l'excellence de ta mémoire, vite fait j'ai feuilleté les 450 pages de l'annuaire du Grand Alger de 1961, et effectivement je suis tombé sur ceci :



Formidable, non ? Alors, pour un p'tit massage, pour prendre rendez-vous, mai'nant vous avez le n° de téléphone ! Donc, encore bravo, et mille mercis !


Au n° 99 aussi : bar "L'Aiglon", Palomba propriétaire.
(tél en 1954 : 676 15 ; en 1961 : 66 76 15).

   "Madame Morell était très présente au magasin et palliait avec une grande patience les absences de son mari lorsque celui-ci s'attardait aux "Sports Nautiques" ou chez "Palomba" ("l'Aiglon", donc) qui avait eu la bonne idée d'ouvrir son bistrot sur le trottoir face au magasin. Il n'y buvait rien d'autre que son café, y fumait ses éternelles "Craven Filtre" et y parlait de son principal passe-temps : la voile." (Alain Gerbi)



- Entre 99 et 101 : la rue Pierre Viala, anciennement rue de la Station Sanitaire.

(Cliquez pour agrandir !)

Sur la photo ci-dessus, de gauche à droite : l'angle du 99 rue Michelet (à cet angle, notre ami Alain se souvient d'un tout petit salon de coiffure), puis la rue Pierre Viala, ensuite le n°101 avec la librairie Michelet (et son auvent de toile replié où l'on croit lire "Flaminaire"). À l'autre angle de l'immeuble, de l'autre côté de la porte d'entrée, rien ne l'indique (on ne distingue pas d'enseigne en forme de croix verte), mais c'est forcément la Pharmacie de Mme Olivier BALLOT (tél en 1961 : 66 84 31) ; puis la rue Pierre Viala à nouveau, et l'immeuble du 103, où l'on distingue les deux stores jumeaux de la boulangerie "Vitamine" de M. Martinez. L'enseigne du magasin qui fait l'angle deux boutiques avant, pourrait être "SELECTION", mais il semble qu'il n'y a aucun magasin portant ce nom à cette époque. "SELECT" aurait pu convenir, mais le "bar LE SELECT" comme le "restaurant SELECT" en 1961 sont dans d'autres quartiers. Alors ? Électricité ? Électrique ? Après le 105, on distingue la rue Elisée Reclus.
Nous sommes sur le trottoir devant la n°98, devant la boutique des Morell-Puget. Tout à droite, un magasin dont la frise "dorique", en plastoc un peu toc, ne me dit rien ("L'univers Tailleur" ?), puis l'angle avec la rue Edith Cavell.
La photo a été prise un dimanche de 1961, ce qui explique la présence de ce piéton avec son bouquet de fleurs et les rideaux baissés des magasins.



- n°101 : librairie-papeterie Michelet.

   Dans cet immeuble du 101 habita M. R. Bizos, professeur agrégé de maths, enseignant au lycée Gautier. Sur les photos de classe, il était le seul prof (ou presque) à TOUJOURS poser avec son vaste chapeau mou vissé sur la tête ! (ainsi que l'on peut le vérifier sur ces photos de 1946 et 47 en cliquant ICI). Qu'en était-il dans sa vie privée ? Dans son lit ? Dans son bain ? Qui saurait nous dire la raison pour laquelle M. Bizos restera maintenant ainsi couvert pour le restant de l'éternité ? Inutile de l'appeler au 65 68 60 pour le lui demander, c'est trop tard ! (annuaire PTT 1961) Une regrettable confusion entre "Bizos" et "bitos" ? Ce genre de jeu de mots foireux n'explique rien et ne fait pas avancer la science, moi j'vous l'dis !
   "Ben voyons, Gérald ! Monsieur Bizos (ancien élève de Normale Sup, comme beaucoup de nos professeurs) portait le chapeau : pardi, aucun ancien de Gautier qui se respecte ne peut l'ignorer, il était chauve comme un oeuf... et comme beaucoup d'anciens élèves de Gautier à l'heure qu'il est." (Réponse de Jean-Paul Follacci, sur le L.O. le 13 avril 2011)



- Entre 101 et 103 : Ah, revoilà la rue Pierre Viala qui revient ! Ze riteurne !



- n°103

Le n°103 au XXIème siècle : "Vitamine" toujours présent !
Cliquez pour voir l'immeuble entier. Photo Tonton Jaja.

   "Il y avait, au 103 rue Michelet, comme le prouvent les photos de tonton jaja, la boulangerie "Vitamine". Ce nom venait du fait que le boulanger fabriquait des biscottes baptisées : VITAMINE. Je me souviens les voir sortir du four sur un plateau mobile qui prenait toute la profondeur de la boulangerie. Après "notre départ", ce boulanger (M.Martinez) s'est installé à Marseille... et les ans faisant, son fonds de commerce a disparu. Il avait 2 enfants (un garçon et une fille) qui n'ont sans doute pas pris la suite..." (Alain G., sur le L.O. le 5 avril 2011)

   Au n°103 en 1953 se trouvait "Suzanne Lecomte", "Couture - Modes - Frivolités" (tél 653 29), ainsi qu'en témoigne sa réclame dans "Adresses du tout Alger" (cliquer ICI pour la voir). Qui nous dirait quelques mots de cette maison ? Avait-elle pignon sur rue, ou se situait-elle dans les étages ?

   Un autre habitant du 103, depuis devenu célèbre : "Dans l'autre immeuble qui faisait le coin de la rue Viala et la rue Michelet habitait Louis Gardel... Son père était othorino (Jacques Gardel, il avait son cabinet 25 rue Denfert-Rochereau, tél en 1954 : 657 66). Louis était en classe avec moi rue Volta... c'est donc un ami d'enfance... (Cliquez ICI pour voir la classe de CE2 à Volta en 1948-1949).

   J'ai bien connu ses parents... ma mère parlait souvent avec la sienne au Parc de Galland. Les jeudis... Je me souviens que sa mère venait chercher ses fils le samedi après-midi (en ce temps là on avait classe le samedi toute la journée) avec une merveilleuse Peugeot grise décapotable (je ne me souviens plus du numéro... 203 Peugeot?) ils devaient partir en W.E. car ils avaient une propriété dans le bled." (Alain G., 25 avril 2011)

   Comme on sait, Louis Gardel est l'un des cinq ou six grands auteurs nés de l'Algérie française (lesquels ? Oh, à chacun son Panthéon personnel !). Il s'est illustré en tant que romancier avec "L'Été fracassé" en 1973, "Fort Saganne" en 1980 (Grand prix de l'Académie française), en tant que scénariste avec "Indochine" et "Est-Ouest" de Régis Wargnier et "Nocturne Indien" d'Alain Corneau.
   Ceusses qui ne l'ont pas lu peuvent lire de lui "La baie d'Alger", livre paru au seuil en 2007, qui relate ses souvenirs d'enfance et d'adolescence en Algérie.


   Au 103 habitait aussi en 1954 M. André Magneville, vétérinaire du port (et non du porc, comme pourrait le croire un lecteur distrait ou analphabète ou charcutier ou les trois à la fois). Ceci dit il pouvait fort bien à l'arrivée des bateaux surveiller sur le port des porcs d'import. Demandez lui si c'est pas vrai au 683 60.



Un p'tit plan pour bien mettre tout ça en place...





- Au 104, début du XXème siècle : "Le Lait Sain".

À gauche, la rue Voinot.

   Il existe au moins une carte postale de la rue Michelet nous montrant cette enseigne : "Le Lait Sain". Ici se trouvait le dépôt central, les laboratoires et le magasin de vente de la société éponyme créée vers 1930 par M. Jean Manent. Possesseur du vaste domaine de Floriana, dans la région de Rivet, où 100, puis 150 vaches laitières étaient élevées en plein air, M. Manent assura à Alger cette distribution - qui aujourd'hui nous semble aller de soi - d'un "lait parfaitement sain en carafes stérilisées et hermétiquement bouchées". (Livre d'Or du département d'Alger, 1930)

À venir !

   Chez les Dupeyrot, dans les années 50, on descendait toujours chercher le lait chez Rabah, le laitier "du coin", rue Burdeau ! Avec le pot en fer blanc et son couvercle relié par une chaînette !

Et on n'était pas les seuls !
 (cliquez ici pour les souvenirs de laiteries des Es'mmaïens)


Et si vous avez encore envie de lait pour un onctueux chocolat, pour un savoureux café-crème, en nuage pour votre thé, et aussi de pâtisseries oeuvres d'un vrai chef suisse (oui, encore un, Claude Maulet), à partir de 1953 pas d'hésitation, à l'angle du 4 rue Voinot et du 104 rue Michelet, poussez la porte et entrez...




(cliquez pour voir tout le prospectus)


- Également au 4 de la rue Voinot : le Cours Pouyanne.
(Bientôt ici un écran sur ce cours !)


- Au 104 et 2, rue Voinot : Consulat Général de Belgique.
(tél 686 10 en 1954)

"Au 104 on trouvait "Téhéran", ce grand Antiquaire avec ses 3 ou 4 vitrines (tél 66 77 41). Il fallait descendre 2 ou 3 marches pour accéder à cette spacieuse boutique remplie de meubles, tableaux et objets d'art de grande qualité et de grande valeur." (Michèle Galibert/Charmont, sur le L.O. le 24 février 2011).


n°105

"Avec mon amie Jacqueline Lévy (elle habitait au 105 rue Michelet, l'immeuble à l'angle de la rue Élisée Reclus), je faisais 4 fois par jour le chemin pour me rendre à Delacroix" (Jacqueline Vuillermet / Atlan, sur le L.O. le 17 juillet 2006)



- Au 106 : "Fleurs et Parfums", la boutique de Madeleine.
(tél 652 49 en 1954)



 - Dans la série "L'inspecteur Melka Mène l'Enquête" :
"L'Aigrefine du 107 rue Michelet",
   Algéologie de Gérard Séguy (05/09/2010)


- Au 107 bis : "Ets Goelitzer et Cie", (tél 674 52 en 1954)

dépositaires des automobiles Packard, Delage, Volkswagen. Les ateliers étaient 7 rue Serpaggi, l'atelier poids lourds 44 bd Gallieni. M. René Goelitzer avait son domicile au 7 rue Serpaggi. Souvenez-vous : en 1922, M. René Goetlitzer était Président de l'Anglo-American Compagny, sise 9 rue Michelet. Il en a fait du chemin ! 98 numéros exactement ! Belle ascension !


- N°108, vendredi 28 décembre 1956 : l'assassinat d'Amédée Froger.
(1er/02/2011)

Ça arrive !

 - Au 114, juin 1954 : la station BP.

 - Au 114 : Le Sacré-Coeur

Cliquez ici pour les photos du "nouveau" Sacré-Coeur par Tonto Jaja



- 115 :

- siège de l'Union des Étudiants Juifs de France
(1954 : tél 625 24)

- "Bijouterie Paul Willy" (annuaire 1961 : 66 04 43).

- "Pharmacie Mondiale" de M. Picciot, (annuaire 1954 : 677 04).



 - Au coeur de notre quartier : "Le Sacré-Coeur de l'Oasis"
par le G.D.L.L.D.B. (14/08/06)

 - Le Sacré Coeur, la villa Montalembert et les Coeurs Vaillants
et un hommage en musique et en chansons
aux louveteaux, scouts et Jeannettes que nous fûmes...

par Yves Jalabert (08/03/07)


116

(Cliquez pour agrandir !)


- Au 116 (angle avec l'escalier de la rue Marcel Morand) :
la Brasserie Romano et son beau bar !
(flêche rouge)
Par Yves Jalabert
Ça arrive !
L'immeuble du n°116 a été construit en 1934-1935 pour le compte de M. Vidal, l'architecte était M. Preuilh, et l'armature métallique l'oeuvre des Ateliers Durafour (cf "Acier 1935, Alger Ville neuve", OTUA Office Technique pour l'Utilisation de l'Acier).



- Entre n° 117 et n°117bis : la rue Charcot.

(Cliquez pour agrandir !)

   Photo prise d'un balcon du 6 rue Voinot, donnant sur la rue Letellier (l'immeuble faisait l'angle de ces deux rues). D'abord notre regard coupe la rue Michelet, puis suit la petite rue Charcot, jusqu'au bd Marcel Duclos. À l'angle gauche, c'est le n°117 avec la Taverne Michelet. Plus à gauche, au même numéro 117, là où est marqué "Renault" sur le mur, c'est le dépositaire "Velosolex" pour Alger (au 117 se trouvait le siège de "Renault SAVA", y avait-il un lien avec Velosolex ?).

Cliquez pour agrandir.

   On constatera la présence de nombreux drapeaux aux fenêtres et balcons. De tous ces drapeaux hollandais, un esprit superficiel pourrait conclure qu'Alger accueille le Roi des Pays-Bas, je ne crois pas que ce soit le cas. Entre "Taverne Michelet" et magasin Renault, on voit une boutique... Qui se souviendrait de ce que c'était ?

Les réponses des Es'mmaïens ne se sont pas faites attendre. Dès le 14 avril 2011 sur le L.O. :

   "C'était "MERVEILLES EXOTIQUES", propriétaire: P. Rochonvollet tél: 65.96.84. (source : Télé Havas)" (Michèle Charmont)
   "La boutique d'animaux exotiques (poissons, oiseaux, etc...) était tenue par M. et Mme Rochonvollet, dont les parents tenaient la "Maison de l'Agriculture", Bd Baudin, et qui continuèrent leur activité à Paris, rue du Rocher" (Philippe Redon).

   Au 117, se trouvait aussi "SALOMÉ", boutique de lingerie de Georgette Bonadé (tél en 1961 : 66 72 41)

   À droite de la photo, c'est le 117bis où habita Albert Camus (voir plus loin). Et aussi à droite, pour finir de vous repérer, l'enseigne de la station BP (voir l'autre photo un peu plus haut).


- 117 bis : ici habita Lucien Camus, frère aîné d'Albert.
"J'ai été obligé de me séparer de mes parents. Mon frère Lucien m'a accueilli"
(Albert Camus, 27 juillet 1933, cité dans "Albert Camus" de Olivier Todd, p. 61)
Les parents dont parle Camus sont ses oncle et tante Acault,
qui avaient leur "boucherie franco-anglaise" au 43 de la rue Michelet,
et chez lesquels jusque là il habitait, rue du Languedoc.




- 117 ter

Cliquez pour agrandir.

   "Au 117 ter le photographe René Camilleri nous avait pris en photo, mon frère Jean-Louis et moi, pour notre communion à Saint-Charles le 4 juin 1953. Et pendant de nombreuses années, lorsque je montais de la rue Denfert-Rochereau pour aller voir ma grand'mère 4 rue Enfantin, ou ma tante 11 rue Amiral Coligny (dans le même immeuble que Frison Roche), j'étais très surprise de nous voir toujours dans cette vitrine sur des photos assez poussiéreuses !!!!" (Michèle Charmont, sur le L.O., le 13 avril 2011). "Nous étions déjà restés mon frère et moi au moins 8 ans dans cette vitrine alors que nous atteignions l'âge de 18 et 19 ans !!!!!!!!!!! Et voilà que, 58 ans après, nous sommes presque immortalisés sur Es'mma !" (Michèle Charmont, 12 mai 2011). Oui, mais ici, ça prendra pas la poussière ! :o)
   Téléphone de "Art et Technique", ce studio de René Camilleri en 1961 : 66 36 28. Il habitait 95 Bd du Telemly (tél en 1954 : 340 03).
   Outre son coup de tampon en dos, les photos tirées par René Camilleri s'identifient par la griffe à ses initiales dans le coin inférieur gauche.

   Reste une zone d'ombre : il existait une publicité pour "le studio des petits", situé aussi 117 ter rue Michelet. S'agit-il du même studio ? (ce qui, vu l'adresse, semblerait aller de soi, mais le téléphone est différent : 653 25). Par ailleurs, il apparaît que ce "Studio des petits" émigre ensuite en 1954 au 124 bis rue Michelet, avec comme nom du nouveau photographe Michèle Debard, le nom donné pour le prédécesseur étant M. Vignal. À tirer au clair...

   Au 117 ter aussi : "Brasserie Taverne Michelet" de Jh. Lopresti (tél en 1961 : 66 67 39)





- Au 119 (même immeuble que le bureau de poste) :
Consulat des États-Unis

(présence ici attestée par les annuaires de 1936 à 1961)
En 1922, Edward E. Dow, Consul des États-Unis résidait villa "Pacha", rue Michelet
(cf annuaire Fontana Frères). Cette villa était située au delà du n°137 et du Palais d'Été.




- Au 119, en 1959, la Cie Afric Air, fondée en 1957.

   "Dirigée par Jean Lignel et Léon Adida. Elle est liée à la Société algérienne de constructions aéronautiques (SACA) qui a déjà été à l'origine d'Air Algérie et qui représente les avions Piper pour l'Algérie. La compagnie utilise des Avro Anson, rejoints par des Piper Apache et Aztec et des Cessna Bobcat. À partir d'octobre 1958, Afric Air effectue trois fois par semaine la ligne Bougie-Sétif et, en février 1959, elle ouvre la ligne Bougie-Djidjelli-Philippeville, en concurrence avec la SGAA. Mais les Avro Anson, avec leurs moteurs Cheetah se révèlent très peu fiables. Afric Air emploie vingt-trois personnes, dont cinq pilotes."

Pierre Jarrige


La flêche blanche indique le salon de coiffure "Forcellino", celui pour dames.
La croix verte à droite est à l'emplacement de l'entrée du Parc de Galland.
La photo est prise depuis un balcon du n° 120, nous sommes dans le "creux" du grand virage.




 - Au 119 ter : La petite église Écossaise (1886-1937)
(par Gérald Dupeyrot)

   Dans le bel immeuble construit ensuite au 119 ter résidait en 1953 (cf. "Adresses du Tout-Alger") l'un des récipiendaires de "l'Étoile Noire du Bénin", le Dr Charles Imbert, qui était chef de clinique à la fac d'Alger (ne pas confondre avec le Dr Marc Imbert, voir au 15 rue Michelet).

   L'Ordre de l'Étoile Noire avait été institué en 1889 par le roi Toffa de Porto-Novo, qui devint en 1892 Roi du Dahomey (aujourd'hui République du Bénin) grâce à l'aide de la France (son corps expéditionnaire de 4 000 hommes vainquit l'armée du Roi Behanzin, mort en exil à Blida). Marquant la reconnaissance du Roi Toffa pour la France, l'Ordre de l'Étoile Noire fut réorganisé en 1892, puis devint l'un des cinq Ordres coloniaux français, géré jusqu'à sa disparition en 1963 par la Grande chancellerie de la Légion d'honneur. Oilà. Eh, oui, on avait un détenteur de l'Étoile Noire dans notre rue Michelet ! C'est "Starwars" ! Combien étaient-ils, dans notre ville, à avoir été honorés de cette décoration ?


Cliquez pour agrandir.


- Au 118 et au 119 ter, en 1959, se faisant face, les salons de coiffure "Forcellino"

Impair pour les dames (c'est la photo ci-dessus, au 119 ter), pair pour les messieurs. Nous vous soumettons les deux parutions dans l'annuaire PTT de 1961 :

   Certains d'entre vous, dotés d'un solide esprit d'observation et d'une perspicacité hors du commun, feront la remarque suivante : "Comment, si ce salon se trouvait rue Michelet, comment le trottoir peut-il être à ce point pentu ?". Bravo, bien vu, la rue Michelet, ça monte, et inversement, mais c'est quand même pas l'Everest ! Alors ? Pourquoi presque il fallait s'encorder pour venir se faire coiffer ? C'est que "Forcellino" se trouvait bien au 119 ter, mais ne donnait pas sur la rue Michelet, mais sur le boulevard Marcel Duclos, qui, lui, était sacrément raide (un paradis pour les carioles !), vu qu'il suivait la ligne du fond de l'ancien ravin menant au quartier du "Pâté" ! D'ailleurs, une inespérée photo, prise de sa fenêtre par Lady X, montre bien le salon, au delà des arêtes de la voûte du nouveau Sacré-Coeur de 1961, et de l'autre côté du maigrelet square (en fait de "square", un triangle !) entre 119 bis et 119 ter.

Cliquez pour agrandir.

Le salon "Forcellino" du 119 ter est à gauche, derrière l'arbre.



Allez, encore un p'tit plan pour continuer à se repérer !



À l'emplacement de la croix rouge : l'ex-petite église écossaise.


- n°120
Il se trouva au 120 ce qui fut en principe la dernière boucherie de la rue Michelet,
celle de M. Amokrane Hedroug (en 1954, tél 696 81).
En 1961, elle tenait toujours bon ! (annuaire PTT 61).


L'immeuble actuel a été construit en 1934-1935 pour le compte de M. Vidal,
l'architecte était M. Preuilh, et l'armature métallique l'oeuvre des Ateliers Durafour.


- 123 rue Michelet

   Au n°123 en 1953 se trouvait "Mme Aline Fuster", "Trousseaux de luxe" (tél 698 06), ainsi qu'en témoigne sa réclame dans "Adresses du tout Alger" (cliquer ICI pour la voir). Qui nous dirait quelques mots de cette maison ? Avait-elle pignon sur rue, ou se situait-elle dans les étages ?



 - 124 rue Michelet : la "Taverna Romana"
...et le pâté d'immeubles du 120bis au 124bis)

par Gérald Dupeyrot,
avec des apports précieux de
Jean Brua, Chris, Marie Opper, Lucien Balaguer...
(sur Es'mma le 05/01/11)




 - "124 bis rue Michelet : À la fontaine, ça coule toujours !"
(sur Es'mma le 10/02/07, par Yves Jalabert)

 - Le Parc de Galland
(cliquez !)


Entre 124bis et 126, "l'entrée d'en bas" de notre parc de Galland.
(Dessin de Charles Brouty )

 - "Ma famille au Parc de Galland, de temps en temps"
par Jacqueline Simon (04/09/06)

 - Photos en couleurs du Parc de Galland
par Yves Jalabert (sur le site le 03/02/11)

- Le n°126 de la rue Michelet, adresse du Parc de Galland, était encore en 1922 (cf. annuaire Fontana Frères) l'adresse de l'hôtel Beauséjour, mais aussi celle de l'hôtel Alexandra, et d'un certain nombre d'autres occupants de ces lieux. On notera un "Café Bellevue" de F. Bésio. Le moindre charme de l'endroit n'étant pas le bon lait frais de la "Laiterie Moderne de M. P. Bidon, ce qui ne s'invente pas.
(cliquer ICI pour faire leur connaissance)


Au 126 en 1961 : Droguerie Beauséjour, tél en 1961 : 66 65 45.



- 126 bis rue Michelet : en 1935, "Le Portique", beau magasin de mobilier "urf", bien propre à permettre de garnir les appartements des beaux immeubles récemment construits alentour (annonce parue dans "l'Afrique du Nord illustrée", Noël 1934).

Au 126 bis aussi : "Brasserie Beau-Séjour", de G. Roig (tél en 1954 : 684 61)
un nom qu'elle tient de l'ancien hôtel éponyme auquel on accédait depuis ici et qui dominait la rue Michelet... et la baie. La brasserie semble n'exister plus en 1961.

À noter que le n° 126 bis, pas plus que le 126 ter, n'existaient pas en tant que numéros en 1922, c'est à dire à une date postérieure à la création du Parc de Galland (1915). On peut penser que ces immeubles, comme peut-être aussi celui du 126, ont dû se construire sur une parcelle soustraite ultérieurement à l'emprise du parc (c'est ce qui semble ressortir du plan ci-dessus).



Au 126 ter en 1961 : "Princesse Anne-Marie", haute couture, Latterner et Pons (tél 66081015).



- Au 127 se trouvait le bar "Pam-Pam",
de Mme Josiane Aloi (tét 66 98 48, annuaire 1961)
et habitait Fernand Bensaïd, dentiste de notre amie Annie Suc,
et aussi de la petite Elizabeth Schemla
(selon "Mon journal d'Algérie", Flammarion 2000).


- Au n°127 encore : la société "Butagaz" a eu ici ses bureaux pour l'Algérie
Tél en 1954 : 640 71/640 72. La photo ci-dessus est extraite d'un cliché pris lors de l'inauguration de la Xème Salon des Arts Ménagers et de la Radio, le 26 novembre 1950. En cliquant dessus, vous pourrez voir toute la scène, avec les officiels à la hauteur du stand Butagaz. Au diable les huiles, n'ayons d'yeux que pour cette collaboratrice anonyme les recevant sur le stand. Qui la reconnaîtrait ?
(Non, nous n'aurons pas connu "de notre temps" l'ours bleu Butagaz, inventé seulement en 1969 !)

- n°130
- L'immeuble du n°130 a été construit en 1934-1935 pour le compte de M. Gozlan, l'architecte était M. Ramalli, et l'armature métallique l'oeuvre de la Sté des Ets Robert et Cie (cf "Acier 1935, Alger Ville neuve", OTUA Office Technique pour l'Utilisation de l'Acier).

 - 134 rue Michelet : ici habitait Jean-Achille Laherre,
professeur à Gautier, tél 672-96
.
Au lieu de lui faire une blague téléphonique à retardement
(c'est trop tard, vous vous en rendez bien compte, n'est-ce pas ?),
cliquez pour son distrayant portrait par Jean-Paul Follacci
.



- 3 avenue Franklin Roosevelt : Le Bardo.
Musée d'Ethnographie et de Préhistoire africaines


 Cliquez sur le timbre pour les photos du Bardo par Tonto Jaja




 - "Le palais de mon enfance" (25/12/08),
   par Yves Jalabert et Danielle Tallieu, photos de Henri Eichacker, dessin de Jean-Brua, etc.
Bref, une merveille !




 - Avenue Franklin-Roosevelt (ex-rue Michelet) : le carrefour et l'église Sainte-Marie 

À partir de l'église Sainte-Marie,
la rue Franklin-Roosevelt devenait l'avenue de la Mission-Saharienne-Foureau-Lamy.


- Au 234 (8 avenue Foureau-Lamy) : le Temple Anglican


(Cliquez pour agrandir !)




 - Au 236 (10 avenue Foureau-Lamy) : l'Institution Sainte Geneviève
(Cliquez !)


Au n°236 a été construit en 1934-1935 pour le compte de la Sté El-Djezaïr, un immeuble dont l'architecte était M. Millié, et l'armature métallique l'oeuvre de la Sté des Ets Robert et Cie (cf "Acier 1935, Alger Ville neuve", OTUA Office Technique pour l'Utilisation de l'Acier).


- Au 244 (18-24 avenue Foureau-Lamy) : l'Hôtel Saint George.
(devenu "El Djezaïr)
Cliquez ICI pour voir les photos de Tonton Jaja



En 1953 ("Adress du Tout-Alger"), 1954 (annuaire PTT, 653 00), le consulat des Pays-Bas avait son adresse ici, à l'Hôtel Saint George. Le Consul Général était M. Charles L.-F. Crommelin.


- Ci-dessous, l'Ave Jonnart (où nous nous trouvons) se jette dans l'Ave Foureau-Lamy,
qui fait devant nous ce beau virage en épingle à cheveux pour continuer vers la Colonne Voirol. Le Bois de Boulogne est à gauche. La vue sur Alger est superbe.


(Cliquez pour agrandir !)



- Au 282 (56 avenue Foureau-Lamy) : le Musée Savorgnan de Brazza.
À venir !

(Cliquez pour agrandir !)


 - Aux sources de la rue Michelet, au bout du bout d'Alger :
la Colonne Voirol
(Cliquez !)




Et maintenant,
pour une redescente de la rue Michelet en photos "modernes" par Tonton Jaja,
cliquez ici !

"en 118 photos soit environ 59 photos/km en gros 6 photos tous les 100 m.
Je ne pense pas que notre rue dépasse les 2 km"
.












L'écho d'Alger du 18 janvier 1913 nous apprend qu'ici habita qui était "dame patronnesse" dans le cadre de "l'Union des Femmes de France" (UFF), et qu'ˆ ce titre elle plaça des cartes pour le bal de l'UFF, au prix de 5 frs pour une personne, et de 15 frs pour une famille. Mme Barbe 69 rue Michelet Mme Godard 107 rue Michelet Mme Baret 108 rue Michelet Melle Mojon 110 rue Michelet