A ma droite : La Princière,
à ma gauche : chez Tilburg !




     C'était, en descendant la rue Michelet, deux des plus fameuses patisseries d'Alger Centre qui se faisaient presque face.

     Voici, en deux images prises en septembre 1984, à quelques secondes d'intervalle :

     -en bas, au n°40, chez "Tilburg" (W. Tilburg), à l'angle de la rue Drouillet. Dans cette rue donnaient des soupiraux dont provenait l'odeur trop chaude et un peu écoeurante (fine cuisine au beurre !) des gateaux en train de cuire. A travers les épais et noirs grillages poussiéreux on avait une vue plongeante sur les ouvriers patissiers. Autour de longues tables, ils décoraient leurs oeuvres avec des poches à crème. En 1984, Tilburg ne s'appelle plus Tilburg.

     -par contre, de l'autre côté de la rue, au n°39, "La Princière" s'appelle encore ainsi en 1984. Même la décoration de céramique de la façade, avec ses mentions "glaces et sorbets", "lunchs et soirées", "boîtes fantaisies mariages et baptêmes", et son Saint-Bernard "Chocolat et Cacao Suchard" sont toujours là. "La Princière" existait déjà sous le même nom en 1922 (A. Vuagnoux propriétaire ou gérant, tél 7.40).

     C'est à La Princière que mes parents nous achetaient, à mon frère et à moi, les rameaux chargés de friandises avec lesquels nous nous rendions ensuite par la rue Bourlon à la grand messe des Rameaux à Saint-Charles, avec interdiction de céder à l'impulsion de mordre dans l'orange confite qui ornait le sommet. Elle était là sous notre nez à nous narguer pendant tout l'office. Fallait d'abord que tout ça soit bénit ! A la Princière aussi : d'énormes et somptueux oeufs de Pâques en nougatine, d'autres en sucre cristal, durs et facetés comme des agglomérats de graviers.


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Et vous, racontez-nous vos rameaux, votre Princière, votre Tilburg, votre enfance gourmande !
Et que ceux qui pourraient nous parler des patrons de ces patisseries nous fassent profiter de leur science ! D'avance, merci !