(kemias13.htm)

LES ALBUMS DE FAMILLE D'ES'MMA

MA FAMILLE AU PARC DE GALLAND,
DE TEMPS EN TEMPS...

(par Jacqueline Simon)


Que voilà une belle machine à remonter le temps !
Parés à remonter ? Alors, on y go !




Janvier 1933

   Sur la première photo, Maman a 15 ans,
elle est avec sa cousine Marthe, de 4 ans son aînée.

Inséparables, les deux cousines sortaient sous tutelle de ma grand-mère,
chapeautées à la dernière mode,
fréquentaient même les cinémas, théâtres et concerts.

   Ah quelle belle vie... avant que n'arrive la guerre !

   Deuxième photo, même jour, mais maman s'est remis le bibi,
confectionné par la modiste
(Madame Moduy, qui couvrait beaucoup de jolies têtes algéroises).


Février 1934


Un an a passé... Février 1934, toujours le parc, la cousine est toujours là, mais...

Évènement, le grand Oncle René Devilliers est revenu à Alger, de Paris !!
Quelle affaire ! L'artiste est descendu de sa butte Montmartre...
Au fond, le cousin Victor.


Plus de chapeau, mais de belles chaussures à talons...
À seize ans ! Quel toupet quand même !!

Ah, cette photo est comme une image d'Epinal de notre enfance :
il y faut retrouver le cousin Victor
(un indice : il fait le singe, et l'arbre, du coup, devient quasi génealogique ).






Juin 1934

C'est la communion solennelle de Yves Champetier, dit Teuteu,
le petit frère de Lilette, la meilleure amie de maman.
(Oui, c'est elle, à droite).
Dans 6 ans, en 1940, Yves sera tué en Lorraine, loin de sa terre natale.
Maman est en grandes pompes (encore), et grand chapeau.
Elle est avec ma grand-mère (au milieu),
toutes deux élégantes... Comme dab...






Mai 1948-décembre 1949

1934-1948, quatorze ans sans photo du Parc de Galland ?

LE TRAVAIL, LA GUERRE, Maman a connu Papa... Tiens, j'arrive...

   Mai 1948, on ne voit pas grand'chose... si ce n'est notre Alger...
Ah ce qu'elle est fière ma petite maman ! Si on lui avait dit qu'un jour...
là où elle rêvait jeune fille, elle tiendrait dans ses bras un petit bout de femme !

   Décembre 1949. Là c'est mieux, la petite a un an et demi
et déjà se ballade dans le Parc.
C'est quoi qu'elle a à la main ? Un ours ?
Mais c'est bien sûr... L'ours que j'ai gardé jusqu'en... 1962.
En tous cas, à 1 an et demi, ça n'a pas l'air de l'intéresser outre mesure.
C'était décembre !! Et je porte une robe à manches courtes !
Comme ils étaient rigoureux nos hivers algérois !






Février / Décembre 1952


Allez, on continue... Papa s'en va en Indochine... faire la guerre.
Maman photographie, photographie pour que Papa voie sa petite grandir...

 

Les après-midis dans le parc, avec la voiture à pédales,
c'est février 1952... 4 ans d'âge, déjà ?

 

   Autre jeu, la corde à sauter... pas terrible, on s'empiégeait les pinceaux.
C'était mieux à 3, je me souviens : deux qui tournent, une qui rentre de côté
"À moi, maintenant ! ... J'en ai marre de tourner...".
Nos coiffures : j'ai remarqué que les petites filles de cette époque
(allez donc voir les photos de classe) avaient toutes des échafaudages sur la tête.
Ah, quel boulot on vous donnait, chères mamans !
La mienne s'en était donné du mal ce jour-là !!!

 

   Ma Mémé Blanche pose. Elle avait une belle robe à fleurs bleues, blanches et rouges,
c'est vrai j'vous jure, même s'il n'y avait pas la couleur...
Souvenir : les chutes et les bosses que l'on "rentrait"
avec une pièce de cinq francs et un morceau de papier mouillé d'eau salée
que l'on appuyait dessur pour pas qu'elle gonfle.

   Les marchands d'oublis avec leur crécelles,
car la ballade au parc était souvent accompagnée de ces gourmandises.
Qui ne se souvient de ces gaufres, si friables,
dont les miettes nous tombaient un peu sur le pieds lorsque nous les croquions ?




Confirmation, mai 1956



Le temps passe vite, dites donc... Nous voilà aux cérémonies religieuses.

   Premier voile, chaussettes blanches.
Il n'a pas l'air de faire bien chaud dans ce Parc.
Il faut poser, alors que les enfants s'amusent là-bas au fond...






Communion privée, mai 1957

Plus sérieux (façon de parler) : la communion privée
(je ne me souviens pas pourquoi on faisait deux fois sa communion ?).
Et puis pourquoi "privée" ? (on ne se cachait quand même pas !)

   Papa et, ci-dessous, les cousins, Monique et Jean Luc.
On ne s'amuse guère il me semble ?
Quand auront-ils fini de nous tirer le portrait ? Et pourtant si vous saviez...
Comme les vieux que vous deviendrez seront émus de se voir un jour,
loin de la terre qui les a vus naître, dans ce cadre de verdure !

Ce cadre est toujours le même,
le bassin, le banc où se sont assis nos parents, nos grands parents...

   Immuable Parc de Galland qui m'a semblé si petit lorsque je l'ai revu 43 ans après.
Mais j'ai touché à nouveau les feuillages qui bordent les allées...
Un souvenir impérissable, une odeur d'orange qui vous reste dans les mains... et dans la tête.
J'ai vu beaucoup de jeunesse dans le parc de septembre 2005,
beaucoup de jeunes amoureux qui tentaient en vain de se fondre dans le feuillage.
Que pourrait-il dire, ce feuillage ? Combien de jeux a-t-il vus ?
Combien de cris d'enfants, de réprimandes, de rires aux éclats de notre enfance a-t-il entendus ?

   Jacqueline Simon, 2006