Rue Burdeau (2)
Mon triangle d'or

par Jacques Teste




      C'est entre 8 et 10 ans que se situent les plus belles années d'une vie. Période charnière ou l'on commence à découvrir la vie. On y perd son innocence et le monde autour de nous n'a plus tout à fait le même sens. C'est l'heure de jouer aux chevaux échappés. Première indépendance et sentiment de liberté quand on échappe à la surveillance des "vieux" : "Vive les copains". A la sortie de l'école, on se donne rendez-vous, en bas de la rue, à l'heure du goûter. C'est une ou deux petites heures de liberté où l'univers change. C'est dans la rue que ça se passe maintenant, avec ses nouvelles règles. On dit, je crois : émancipation.

     Mon triangle d'or se résumait à : l'école Volta, le 73 rue Michelet, et la rue Burdeau. Voici pourquoi.

L'école Volta

      On est en 1958/59, Ecole Volta, CM1/CM2. Il est 16h 30. Une sonnerie se met à braire, un léger brouhaha dans la classe oblige l'instit' à faire les gros yeux : pas question de se lever. Déjà les élèves des autres classes passent dans le couloir : libres. Enfin c'est notre tour. On sort rangée par rangée, bien sages, mais à peine la porte de la classe passée c'est une course effrénée dans les escaliers. Pourtant devant l'entrée de l'école : STOP ! On ne court plus, on retrouve les copains. C'est maintenant que tout va commencer.


Pour voir Jacques au milieu de ses camarades de classe, cliquez sur sa photo ci-dessus.

Et pour tout voir, tout savoir de l'école Volta, rejoignez le très beau site de Marc Morel :
http://volta.free.fr
Mais n'oubliez pas de revenir, hein ?

La rue Michelet

      Pourtant, auparavant il me faudra quand même satisfaire aux obligations parentales. Le goûter m'attend chez la grand-mère au 73 rue Michelet et pas question d'y échapper. L'entrée de l'immeuble est encadrée par un libraire qui occupe d'ailleurs une partie du couloir , et par un magasin de tapis : Misraki. D'abord je fais un léger crochet par l'avenue Claude Debussy pour raccompagner mon copain Pons. Puis en deux enjambées je descends la rue Michelet sur le trottoir de gauche, passe devant un magasin de musique où l'on vend des électrophones et des disques, jusqu'à la brasserie "La nouvelle étoile" (elle est au 70). Là il ne me reste plus qu'à traverser la rue Michelet, en évitant les rails du tramway, pour pénétrer dans l'immeuble, grimper les cinq étages, avaler le casse-croûte de la grand-mère et filer, sans attendre, retrouver les copains. A grandes enjambées, je descends la rue Michelet, trottoir de droite cette fois, passe devant la bijouterie Agostini , le bar de l'ABC, le bureau de tabac avec sa toile de tente toujours baissée, je traverse la rue Hoche sur le passage "clouté" puis, en essayant de ne pas me faire accrocher par un de ces "Rumis" hurlants, je retraverse la rue Michelet toujours en courant. Encore une formalité : monter les quatre étages du n°7 rue Burdeau pour y déposer mon cartable. Oui, c'est là que j'habite, face à la rue du Languedoc .

d'après mon père, libraire lui aussi, il s'agissait de la librairie de monsieur Brel (Gérald).

"Au Carillon", la bijouterie d'Edmond Agostini, "spécialiste de l'article pour cadeaux", au n° 65 - 67.

aujourd'hui rue Lieutenant Touileb Med.


Le carrefour Hoche-Michelet. Ci-dessus : au dessus du parasol du policier, on peut lire quel film passe à l'Empire : "La joyeuse suicidée", avec James Cagney. Le film date de 1937. Un peu plus haut sur le trottoir de gauche : le 73 rue Michelet, où Jacques, quelques 20 ans plus tard, goûtera chez sa grand-mère. Pour repérer son immeuble : c'est le cinquième à partir de l'angle (le magasin de liqueurs, c'est le n°61, et il y a un n° 65-67).

Ci-dessous le même endroit photographié 13 ans plus tôt : au "Cinéma du Plateau" passe "Le Miracle des Loups", film de 1924. On s'amusera un de ces jours à évaluer à quelques jours près le temps écoulé entre ces deux photos. A la place du futur marchand de liqueurs : "spécialité de vêtement de sports". Le café aux deux Caryatides s'appelle alors le "Monte Carlo". La Brasserie Cyrnos, elle, est déjà là, et le restera encore longtemps.

La rue Burdeau

      Freddy Buscaglia est déjà dans l'entrée de l'immeuble. Il m'attend depuis un bon moment, trompant son impatience en léchant la vitrine de la boulangerie pâtisserie qui jouxte mon immeuble, et, dont les odeurs envahissent la cage d'escaliers. Lui, est venu directement, il habite juste à côté, au n°9. Ensemble nous remontons les dix mètres qui nous séparent de l'impasse située entre le n°9 et le n°11.


L'impasse

      Cette impasse portait-elle un nom ? Ce n'était pas trop notre problème. Ce qui était bien c'est que, n'étant pas goudronnée, les voitures n'y avaient pas accès et nous en profitions pour jouer aux billes (c'était facile de faire les trous dans la poussière). Nous pouvions aussi jouer aux noyaux d'abricots en adossant nos boîtes de chaussures trouées, contre le mur du n° 11.

      Elle ne devait faire qu'une vingtaine de mètres, avant de tourner à angle droit sur sa gauche pour quelques dizaines de mètres encore. Et là elle desservait les entrées arrière des immeubles dont les entrées principales se situaient dans la rue Charles Vallin, un peu comme une arrière-cour intérieure. Mais trop sombre, on allait peu vers le fond de la cour. Nous préférions son entrée, plus vivante.

      Un coup d'oeil timide vers le balcon du premier étage du n° 11, des fois que... et non, la petite Michèle n'est pas au balcon. Elle ne viendra donc pas partager nos jeux de garçons ce soir. Michèle était une petite fille de notre âge, mignonne et très sympathique. Je revois encore son sourire, sa gaitée et sa bonne humeur. C'était un réel plaisir de l'avoir avec nous, dans notre groupe. Parfois sa grande sÏur (Jacqueline, je crois), jetait un regard furtif, du haut de son balcon. Etait ce pour la surveiller où pour apercevoir des copains de son âge ? Allez donc savoir !


Désolé, pas encore de photo de l'impasse... Quel habitant de la rue aujourd'hui nous en enverrait une photo? Sinon, va falloir que j'aille la faire moi-même, mais ayayaye, en ce moment, vous êtes sûrs ?

La terrasse

      Déjà un petit groupe est là. Il était temps d'arriver car les équipes commençaient à se former. C'est décidé, ce soir on ne jouera pas dans l'impasse, aux noyaux d'abricots ou aux billes. Tel un essaim notre troupe traverse la rue, reprend le trottoir devant la boulangerie pâtisserie Orts et s'envole en remontant vers le local d'assainissement de la voirie, où nous rejoint André Loustaneau, un autre copain de classe, et qui habite juste au-dessus de l'épicier, au troisième étage.

      Ah ! Ce bâtiment ! D'abord il nous intriguait, car toujours fermé. Le soir les balayeurs des rues de la mairie, arrivaient les uns après les autres, dans un raffut d'enfer, pour remiser leurs chariots. C'était de grandes poubelles rondes montées sur de grandes roues en fer, avec plusieurs balais et pelles accrochées sur un râtelier. Mais ce qui nous importait, c'était bien son toit plat, rectangulaire, aux dimensions d'un demi court de tennis, bordé d'un petit parapet de cinquante centimètres de haut, qui lui donnait un faux air de style hispano-mauresque (en 1959, il fut démoli pour un autre plus grand et tout béton. Mais ce n'était plus pareil). A sa droite, de grands escaliers, avec plusieurs paliers, remontent vers le bd St Saëns. Ce sont les escaliers de la rue de Turenne. Nous n'irons pas jusqu'en haut. Au deuxième palier, il y a un endroit précis, qui une fois la barrière en fer enjambée, nous permet de descendre vers ce toit magique, au risque de nous rompre le cou en glissant sur les rochers et les cailloux roulant sous nos sandales.


Agrandissez la photo et vous saurez où habitait André Loustaneau.>

C'est sur le toit du dépôt de la voirie, démoli fin 1959, qui avait précédé celui qu'on voit à gauche, que Jacques et ses copains venaient jouer au foot. Pour s'y rendre, le plus pratique était de monter les escaliers de la rue de Turenne...

La Partie de ballon

      Une fissure dans le carrelage, juste au milieu départage parfaitement le terrain en deux parties. C'est parfait pour délimiter les deux camps.

      Les équipes peuvent s'organiser par deux ou par quatre, parfois en simple. Les règles sont un véritable méli-mélo du tennis, du hand, du volley, du foot.

      Le service : comme au tennis, on envoie la balle à la verticale, mais on la rattrape avec la tête. Eh oui, on ne joue qu'avec la tête! On peut faire une passe à l'équipier qui, lui, va tirer ou lober dans le camp adverse, comme au volley. Seul le goal peut mettre les mains, comme au Foot. En simple on fait tout à la fois, goal et joueur naturellement.

      Si l'un des équipiers touche la balle en dessous des genoux : c'est immédiatement penalty. On le tire comme au Hand : un joueur placé au centre du terrain face au goal.

      Si la balle touche la poitrine d'un joueur : c'est le coup franc. On relance le jeu, depuis le camp adverse, en faisant une passe, comme au Foot.

      Mais il est interdit de passer la ligne médiane, comme au tennis.

      Une variante est possible : si l'un des équipiers est touché à la poitrine il est éliminé : comme au "ballon prisonnier" ! Enfin, si le nombre des joueurs était éventuellement impair, on avait alors droit à un arbitre "officiel" !

      Ce fut formidable. Un havre de paix et de plaisir dans une ville qui, par ailleurs baignait dans l'insécurité et la violence. Nous étions dans une véritable bulle où l'espace temps n'existait plus, sauf quand approchaient parfois les parents pour nous rappeler qu'il était peut être bien de "rentrer à la maison !!"


...puis d'enjamber la barrière, et ensuite de se laisser redescendre sur le toit du dépôt. Ce sentier, comme tu dis Jacques, c'est sûr, c'est des générations d'enfants qui l'ont tracé. Mais passaient également par là Rabah, le laitier, et sa famille, et leurs amis, pour se rendre à la porte d'en haut, celle qui permettait d'accéder au 1er étage de sa boutique quand le rideau de fer de la rue Burdeau était fermé (comme il l'est 25 ans plus tard sur la photo ci-dessus, prise en 1984).

Et puis, avant ces grands immeubles, et ces escaliers, il y avait quoi ? Comment grimpait-on de la rue Blandan (Burdeau) au boulevard du Bon Accueil (Saint-Saëns) quand ici c'était encore le village de Mustapha ? Qui trouvera la photo, ou le dessin, de cet endroit un siècle plus tôt ?

L'épicier

      Des épiceries de "mozabites" j'en ai connu plusieurs, rue Meissonier, rue Saint Augustin, où j'ai habité, par la suite, après avoir quitté la rue Burdeau, etc. Mais celui là je vais essayer de vous le décrire, tel que je le voyais avec mes yeux d'enfant.

      Il se situait juste avant les escaliers de la rue de Turenne, à droite "en montant" la rue Burdeau. J'y pénétrais toujours en deux fois. D'abord une hésitation dans l'entrée puis enfin je m'avançais doucement vers le centre du magasin. Le premier choc était sans aucun doute le manque de luminosité. Il y avait bien une fenêtre qui donnait sur la rue, mais elle était quasiment bouchée par des pyramides de boites de conserve, de semoule, de farines. Il y en avait des "tonnes".

      Les vitres quant à elles, vu leur manque d'accessibilité, semblaient ne pas connaître l'eau et l'éponge, et filtraient, mieux qu'un poste de douane, les rayons de lumière les plus audacieux.

      Sur la gauche, une rangée de tonneaux, dans lesquels baignaient les "zitounes" vertes, noires, les "tramousses"... dégageaient en permanence une odeur vinaigrée. Devant, s'allongeant vers la gauche, le comptoir, assez long, "mais tellement y y'avait des choses dessus, que même pas on pouvait payer". Il y avait de tout, depuis le sol jusqu'au plafond : des boites avec des bonbons, au détail, des conserves, des bouteilles de tout, Antésite, Selecto, enfin de tout !! Même le plafond n'y échappait pas. Il y avait plein de je ne sais plus quoi... enfin de tout... qui pendaient.

      Vous vouliez du beurre ? Pas de problème ! Une grande motte était posée à même le comptoir. Et parfois c'était du beurre rance (parfait pour le couscous comme dans le bled). Vous vouliez des mouches, pas de problème, il y en avait aussi, surtout près de la motte de beurre. De la vanille, du safran, des racines de réglisse, et quoi d'autre encore....? Le mur de droite aussi était tapissé jusqu'au plafond de tout ce qui tout ce qui était liquide. Les bouteilles d'huile côtoyaient les produits ménagers, savon de Marseille, savon noir, serpillières, etc. Et devant il y avait des piles de bidons d'huile d'olive.

      Enfin dans le fond, près de l'entrée "des appartements privés", un grand tonneau d'où le "Moutchou" prélevait des bidons de pétrole. A l'époque on se servait du pétrole, entre autres, pour faire fonctionner de petits frigos. Electrolux en faisait un, très efficace, il suffisait de remplir de pétrole un petit bidon, cubique, surmonté d'un bec avec une mèche et un verre de lampe. Une fois la mèche allumée, on plaçait l'ensemble dans l'endroit adéquat, on réglait la flamme, et une heure plus tard on avait un gros glaçon dans la bouteille d'eau.

      Enfin je ne peux pas terminer sans parler de l'odeur qui se dégageait du magasin : forte, omniprésente, envoûtante, ça descendait du plafond, ça remontait du sol, ça transpirait des murs et ça filait dehors sur le trottoir, devant l'entrée du magasin. Pas besoin d'enseigne, l'odeur s'en chargeait. Mais je n'en dirai pas plus, je vous laisse le plaisir de l'imaginer.



Cadeau pour Jacques de la part de Gérald : voici l'entrée de chez Loustaneau (oh, André, tu te reconnais ?), et juste à sa droite, la boutique du "Moutchou". Faisant l'angle, dans les années 58-62, c'était la boutique d'un plombier-sanitaire. Mon oncle Charles Angeletti avait dû auparavant louer ce local pour d'en servir de dépôt. En face de nous, ce sont bien sûr les escaliers du passage de Turenne (qui s'appelle aujourd'hui rue Bedjani Ali).

Plus haut dans la rue, il y avait un autre épicier sympa, un kabyle. C'était au 17 ou au 19 rue Burdeau. Il avait longtemps vécu à Paris, et il parlait français avec un accent "titi" du plus chic effet.

Le coiffeur

      Le mauvais souvenir. Il se situait sur le trottoir de droite en venant de la rue Michelet. Il me semble que c'était avant la rue du Languedoc... ou bien après ? Ah ! Mémoire défaillante !

      L'intérieur, était relativement désuet. Mais c'était comme ça à l'époque. Une grande pièce rectangulaire avec trois fauteuils. Derrière, il y avait une rangée de chaises inconfortables où nous perdions notre temps à attendre notre tour en relisant pour l'énième fois un Spirou ou un Mickey que nous avions d'ailleurs à la maison.

      Nous les jeunes nous n'avions droit qu'au fauteuil du milieu. Pourquoi ? Raison d'adulte sûrement ! Puis quand venait notre tour, le coiffeur, un brave homme, sans aucun doute, nous installait sur une planche inconfortable placée sur les accoudoirs du fauteuil, et nous drapait dans une immense camisole d'où ne sortait que la tête. D'une main ferme il nous poussait d'un coup la nuque vers l'avant, et très vite nous sentions les mâchoires infernales de la tondeuse à main qui arrachaient, parfois accompagnées, d'un " OUILLE", nos boucles blondes. Puis arrivait le moment tant redouté, la remise en liberté, méconnaissables, honteux comme des moutons à qui on avait tout enlevé, juste un peu dessus, de quoi justifier la coupe à la demi-brosse. Demi-brosse... ? Tu parles... !!! Un peu d'eau de je ne sais quoi sortant d'un vaporisateur en inox, juste sur la nuque, froide et désagréable, et nous voilà dehors, en nous frottant le dos rempli de petits cheveux jouant à "poil à gratter".


Oui, Jacques, c'était avant la rue du Languedoc, même juste à l'angle, avec l'entrée rue Burdeau. Nous aussi, nous allions chez ce coiffeur, mais comme toi je n'en ai plus aucun souvenir. Gérald.



Jacques, pas longtemps après qu'il soit allé chez le coiffeur !

L'immeuble du Telemly

      C'est le point le plus haut de la rue Burdeau. Serge Trani doit sûrement avoir compris de quoi je vais parler, lui qui semble avoir eu un penchant pour toutes sortes de bêtises (conduire une voiture, sans permis, la nuit, avec le couvre feu, à l'époque... un peu foufou... Non ?). Celle là il a bien dû la faire pour rejoindre le lycée Gautier.

      J'avais droit, tous les jeudis, entre 10 heures et midi, à un cours collectif de soutien, dans l'immeuble de l'Aerohabitat, avec, je crois, monsieur Castellani, directeur de l'école Volta. Pour ensuite rejoindre le n°7 de la rue Burdeau, qui était tout en bas, le plus court chemin, n'était certes pas le Bd du Telemly. Mais après deux heures de cours "intensifs" on pouvait bien se prendre une petite "récré".

      Avec mon compagnon d'infortune (mais c'était qui au fait .... ? Désolé, gros trou de mémoire) comme nous avions quelques fourmis dans les jambes, nous avions un trajet préférentiel. On descendait, en courant comme des "dératés" le boulevard du Telemly, il était midi et demi, et parfois le soleil plombait dur sur ce boulevard sans ombrage, jusqu'au bas de la Robertsau. Là sous une placette, il y avait un immeuble, beau d'ailleurs, dont le toit servait de pont pour les piétons. Il surplombait la rue Burdeau qui se terminait ici en cul de sac. Depuis le haut de "l'immeuble pont", en son milieu, il y avait facilement, un vide de 4 à 5 étages.

      Par contre, sur le côté, à droite, à condition de bien repérer l'endroit, d'enjamber le parapet, et d'accepter un petit saut d'un mètre, on pouvait, en moins d'une minute, rejoindre le pied de cet immeuble. Mais attention... Il ne fallait pas se louper. Car dès la réception de notre saut, on atterrissait sur une butte de terre relativement vertigineuse, plantée d'arbustes et d'arbres, qui lui conféraient un petit côté sauvage. Ca glissait beaucoup, fallait absolument s'accrocher aux branches, on savait que l'on faisait une bêtise, mais le plaisir était là !

      Une fois en bas, après ce bref moment d'aventure, fiers d'avoir réussi, malgré quelques égratignures, il nous fallait rattraper le temps perdu pour arriver à l'heure du repas, nous repartions de nouveau à grandes enjambées, mon compagnon m'abandonnant deux immeubles avant le pont de la rue Burdeau, côté trottoir de gauche, et sans même marquer d'arrêt pour se dire adieu, je continuais ma descente folle jusqu'à la maison.

Mes parents n'ont jamais su !!!!

Jacques Teste - avril 2001.


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Serge Trani : "L'Aerohabitat, et l'autre immeuble qu'à l'époque on appellait Le Corbusier si mes souvenirs sont bons, au croisement entre les boulevards Saint-Saëns et du Telemly".

De Serge (Trani, de la Robertsau) à Jacques (Teste):
"Jacques, j'ai lu avec joie ton morceau sur la rue Burdeau et le pont immeuble. C'est comme si je le voyais et aussi l'ouverture dans la haie, juste en face du remblai du parc Saint-Saëns et de la rue Pomel qui, du Telemly, descendait au boulevard Saint-Saëns. Que de fois avec les copains nous avons emprunté le petit sentier qui permettait d'arriver en vitesse sur la rue Burdeau !

Je me rappelle qu'une fois, un jeune garçon était resté bloqué sur la paroi abrupte du parc et qu'il avait été dégagé à l'aide d'une corde par Guy Cantrel, le mécanicien du quartier. C'est quand même drôle que l'évocation d'un lieu ou d'une situation puisse faire retourner à l'esprit tant de souvenirs peu importants enfouis dans la mémoire !". Serge Trani, 15 mai 2001.

De Jacques à Serge : "je t'assure que ce n'était pas moi !".


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Ici s'atteignaient la rue Burdeau et la Robertsau: on voit le début de la Robertsau, la rue Daguerre qui passe sous le pont, et un petit morceau du pont immeuble avec le vallon boisé qui longeait la partie haute de la rue Burdeau.