Alger, d'un débarquement à l'autre.

8 novembre 1942 - 15 août 1944.

Capitale de la France combattante
(officiellement à partir du 4 juin 1943,
date de la première séance du Comité français
de la libération nationale)


et siège du Gouvernement provisoire de la République française.


    Les encore proches commémorations du 75e anniversaire du débarquement en Provence de 1944, et la parution récente sur Es'mma de l'écran "Yankees Come Home", sur les suites de l'Opération Torch de novembre 1942, nous ont rappelé qu'il y avait sur notre site un certain nombre d'écrans plus ou moins liés à cet intervalle de temps entre les deux débarquements. Comme souvent sur Es'mma, il s'agit de témoignages de simples Algérois, ou d'autres davantage connus, souvent avec humour (merci Jeanjean, merci Louis Berteil, merci Jean Brua !). Ils relatent des faits négligés (comme les "canteens for troups"), ou des évènements vus par le petit bout de la lorgnette. Nous avons dressé le sommaire de ces écrans, et le voici ci-dessous.

    Nous l'avons enrichi (dans les cadres gris) de liens vers quelques pages de sites-compatriotes. Ces pages portent, elles aussi, sur ces temps de guerre, et pourraient intéresser ceux de nos Es'mmaïen-ne-s qui voudraient approfondir cette période incroyablement riche de l'histoire de notre ville. Il y aurait encore à traiter de tellement d'autres aspects jusqu'ici négligés de la vie algéroise durant ces deux ou trois ans !

    Par ailleurs, vous constaterez avec nous la difficulté de trouver des répertoires et mémoriaux consacrés à nos concitoyens algérois "morts pour la France", et à ceux qui se sont battus pour sa délivrance. Nous avons commencé à faire de la place à quelques uns d'entre eux, et à laisser la parole à leurs enfants. Tout apport de votre part qui permettrait de pallier cette désolante lacune mémorielle serait le bienvenu.

Gérald Dupeyrot
septembre 2019

Tout a recommencé ici :


- "8 novembre, le Grand Tournant !"
proposé par Jean Brua
pour le 70ème anniversaire du débarquement en A.F.N.
(mise en ligne le 07/11/2012)


… et s'est poursuivi ainsi :

- " Yankees come home !",
Alger, fin 1942-début 1943,
les "canteens for troops", de la boustifaille plein,
un nouveau journal et deux jolies Madames.
Par Gérald Dupeyrot (mise en ligne le 23/07/2019)

- " Des marins très crânes !",
Des pirates de la Régence au Joly Roger du Casabianca,
les quelques fois où le pavillon à tête de mort
flotta sur notre port.
Par Gérald Dupeyrot (mise en ligne le 26/07/2019)

- " Victory 1942 ",
Guide d'Alger pour Sammies et Tommies",
5 balades en notre ville proposées par Charles Brouty,
textes et dessins de lui (mise en ligne le 23/07/2019)

- " L'interview de Sylvia (Cavalier-Cheney)",
dans le Daily Globe du 17 avril 1944 (traduction)
(mise en ligne le 23/07/2019)

     Beaucoup de pages sur internet traitent de l'Opération Torch et de ses suites. Signalons le remarquable travail du site Judaica Algeria :      

(CLIQUEZ POUR ACCÉDER AUX PAGES)

- Le sommaire de leurs quatre articles à ce sujet.

- Une bibliographie et le recensement des liens sur l'Opération Torch.




L'aviation de l'Axe commença alors à bombarder Alger,
heureusement, nous étions prêts (enfin, presque) :


- "Alerte aux avions",
reportage de Jean de Nodes, dessins de Drack-Oub,
suite à l'alerte aérienne du jeudi 22 avril 1937.
Suivi de "Éteindez la lumière !",
souvenirs de défense passive de Dodièze,
texte et dessin de Jean Brua (mise en ligne le 02/01/2015)

- "21 novembre 1942, rencontre éliminatoire à Hussein-Dey :
Badjocs contre Louettes !
"
par le général Louis Berteil, dessin de Jean Brua.
(mise en ligne le 27/04/2019)

     Au sujet des bombardements qui frappèrent Alger en 1942 et 1943, on trouvera sur le site de Pierre Jarrige une page considérablement documentée :      

(CLIQUEZ POUR Y ACCÉDER)

- ICI, l'écran de Pierre Jarrige à consulter absolument !.

(les bombardements sur Alger, c'est tout à fait dans le bas de l'écran)
Ce n'est que l'un des dix diaporamas consacrés par Pierre Jarrige à la Seconde Guerre Mondiale en Algérie. On ne dira jamais assez son immense mérite d'avoir collationné et organisé la matière de dizaines d'écrans internet sur l'aviation en Algérie française. Une somme d'une richesse exceptionnelle !




L'hôtel Aletti, "la Ville dans la Ville",
grand paquebot immobile,
siège de la commission d'armistice allemande,
avait rempli son rôle de centre des complots
et de couveuse de la résistance à l'ennemi :


- "Saint-Exupéry, chambre 229"
par le général René Chambe.

- "Tchempêgne" à gogos",
par Renée Pierre-Gosset.

- "L'Hôtel Aletti s'en va t'en guerre",
par Marcel Aboulker.




Quelques Es'mmaïens se sont souvenus de ces mois-là…


- "Tous aux abris ! - Souvenirs de 1942-1943",
par Georges Lévy (mise en ligne le 18/01/06)

- " Christmas en mars dans le Zaccar",
quand les G.I. jouaient les pères-Noël décalés
de l'hiver de guerre 42-43.
Texte et dessins de Jean Brua (mise en ligne le 23/07/2019)

- "La Teinture à l'eau c'est bien plus beau",
par Jeanjean Llorens de Belcourt, dessin de Jean Brua
(mise en ligne le 31/08/2007)


- "Le boeuf aux p'tits Unions !",
par Jeanjean Llorens de Belcourt, dessin de Jean Brua
(mise en ligne le 10/05/2007)


- "Les boys à l'école",
Tipperary à l'école Daguerre,
par Michèle Salério, dessin de Jean Brua.
(mise en ligne le 11/11/2019)


"Classe plein-air aux Tagarins"
un souvenir de Jean Brua
quand les écoles Duc des Cars et Estonie
étaient occupées par les "Tommies".
Récit et dessins de JiBé.
(sur Es'mma le 02/10/2020)


"Lavernhe, en ambulance à bras"
Ou comment, pour la possession d'un penny
à l'effigie de S.M. le roi George VI,
on peut apprendre que
"de la rue d'Esthonie à la clinique Lavernhe,
par les raides escaliers Émile-Lacanaud
et un petit bout de rue Jean-Macé,
il y a sensiblement plus de 300 marches."

Texte et illustration de Jean Brua.





Il y a ceux qui sont déjà partis en 1939
et ne sont toujours pas rentrés,
et tellement attendus…

- "L'Oeuvre du Colis au Prisonnier matricule 68528,
ou la fondation perso d'Odette Pons, 1940-1945
"
par Gérald Dupeyrot, leur fils.


Il y a ceux qui sont partis en 1939, se sont batttus en 40,
sont revenus, et vont repartir avec les Commandos d'Afrique
ou avec Leclerc… Parmi eux, Roger Mucchielli.
En trois écrans, Jean Brua nous parle de lui,
son professeur de Lettres en 6e à Gautier…


- "Mon prof ce héros", libération de Paris
(sur Es'mma le 04/11/2020)

- "Savoir et partage"
(sur Es'mma le 04/11/2020)

- "L'honneur des cadets", Saumur 1940
(sur Es'mma le 04/11/2020)


Il y a ceux qui vont partir…

- "1943-1945 : l'instit' dans la tourmente",
par Jean-Brua,
d'après souvenirs et documents de Michèle Salério.
(mise en ligne le 09 septembre 2009)




Dès 1942, beaucoup de jeunes femmes de chez nous,
et quelques unes ayant fui la métropole,
décident de s'engager. Pour certaines,
comme spécialistes des transmissions.
Leur formation est assurée tout près d'Alger,
à Staoueli, puis à Hydra.
Ce corps a été créé par le général Lucien Merlin,
commandant les transmissions en A.F.N.
Du coup, pour l'Histoire, elles resteront…



"Les Merlinettes"
(Texte de Paulette Vuillaume, originellement publié sur milifemmes.org,
et repris sur l'excellent et concitoyen site "Bab-el-Oued Story")


… et il y a ceux qui vont partir et ne rentreront pas.

Parmi eux…


    Antoine de Saint-Exupéry, dernier survivant des pilotes de sa génération de l'Aéropostale. À Alger, il ronge son frein dans l'attente d'une affectation ardemment sollicitée, qu'il finira par obtenir, et qui lui vaudra sa disparition prochaine. Notre ami Jean-Louis Jacquemin avait retrouvé la trace de cette interminable attente de l'auteur du Petit Prince :

- "Les canapés de Saint-Ex",
(mise en ligne le 20/07/2013)

… et cet autre aviateur, père de notre es'mmaïenne amie Geneviève Bordier :

- "Écrit dans le ciel",
   Vie et mort pour la France du sergent aviateur
Maurice Bordier,
(en trois parties).
par sa fille Geneviève, présentation et dessins de Jean Brua
(mise en ligne le 07/02/2013)



Car beaucoup ne rentreront pas (1).
Durant un peu moins de deux décennies, leurs noms vont figurer
sur des monuments aux morts désormais disparus.
De combien retenons-nous encore les noms ?
Quelques uns tout de même, mais si peu…


Denise Ferrier,
tuée à l'ennemi le 24 janvier 1945.
Une rue d'Hydra, où elle est née,
et une école du centre d'Alger,
bien connue des Es'mmaïen-ne-s, ont porté son nom.
Il est toujours celui d'un square de Pfastatt,
commune d'Alsace où elle est toujours honorée.

Charles d'Acunzo,
enfant d'Hussein Dey,
mort pour la France le 22 janvier 1945,
une rue d'Hussein-Dey a porté son nom.

Lieutenant Henry Badin,
enfant d'El-Biar,
engagé au corps Franc d'Afrique,
grièment blessé lors de la bataille pour Bizerte (Tunisie),
mort pour la France le 3 avril 1943.
Une rue d'El-Biar a porté son nom.

Caporal Georges Izzo,
enfant de Saint-Ferdinand et Douaouda,
soldat de la 1ere Armée Française,
mort pour la France le 15 octobre 1945,
Hommage de sa nièce Danièle Izzo.
À l'instigation de celle-ci, son nom a été ajouté
sur le monument aux morts de Nohic (Tarn-et-Garonne),
depuis le 11 novembre 2019.

François Izzo,
enfant de Douaouda et de la rue Duc des Cars,
Chasseur au 6e R.C.A.,
"mort pour la France" à 22 ans, le 19 mars 1945,
par Joëlle Lloret et Gérald Dupeyrot.
(mise en ligne le 16/01/2020)




On s'étonnera que pour la seconde guerre mondiale,
nulle part ne se trouve un répertoire éclectique
des "Morts pour la France" algérois.
Une notable exception toutefois
avec le site "judaismealgerois",
qui recense les Morts pour la France 39-45
du cimetière israélite de Saint-Eugène.
Le soin de ce mémorial a été poussé
jusqu'à rendre son visage à chacun
en allant chercher son portrait
sur le médaillon de sa tombe.
Un très très bel hommage…


Morts pour la France 39-45 au cimetière israélite de Saint-Eugène



Le débarquement en Provence sur Es'mma :


- "15 août 44",
Un article-anniversaire de Jean Brua
sur le débarquement en Provence et l'Armée d'Afrique,
paru dans Nice-Matin du 15 août 1994.
(sur Es'mma le 15/08/2020)


- "Qui c'est les Africains qu'on revenait de loin ?",
Jean Brua recueille "l'Humeur de Dodièze"
sur le débarquement en Provence,
chronique dans l'Algérianiste en 2004.
(sur Es'mma le 15/08/2020)

     Au sujet du débarquement en Provence :     
(CLIQUEZ POUR ACCÉDER AUX PAGES)

- Sommaire des articles parus sur le site du Cercle algérianiste.

- …dont un texte essentiel de René Meyer

où il fait état des effectifs engagés, des pertes relatives,
et de l'effort consenti par les européens d'Algérie.



Puis notre ville, revenue en temps de paix,
connut quelques suites de la guerre…


- "23 mai 1948 : 16 Africains s'en revenant de loin"
… rentrent chez eux. Retours en terre natale.
(mise en ligne le 27/10/2019)


- "29 mai 1949 : Alger, notre cité citée",
Un Président, deux orphelins, et une croix de guerre…

Chronique de Gérald Dupeyrot, dessin "la loubia présidentielle" de JiBé.
(mise en ligne le 03/11/2019)



- "1954 : la fin des épaves",
par Jean Taousson, présentation de G. Dupeyrot
(mise en ligne le 19/09/2007)



Et sur le même thème des épaves de la guerre…


- "Le bonjour du squatter d'épave",
messages de Jeanjean et Gil, dessin de Jean Brua
(mise en ligne le 07/04/2006)





(1) Ils seront ainsi 12.000 Français d'Afrique du Nord,
futurs Pieds-noirs,
à donner leur vie pour la libération de la France.
(10% de l'effectif engagé)
C'est un chiffre arrondi, bien entendu.
Et environ 18.300 Maghrebins (6% des effectifs).
Source : Général Maurice Faivre,
docteur en histoire et historien des armées.

Si l'on considère que la population non-musulmane d'Alger
représentait à cette époque environ 14% des Français d'A.F.N.,
(avant que la ville n'absorbe les arrondissements de 1959)
et si l'on applique ce pourcentage aux chiffre de 12.000 tués,
on s'aperçoit qu'Alger dut perdre dans cette guerre,
en 31 mois, dans les 1700 de ses enfants !
Qui, semblerait t-il, n'ont jamais été répertoriés globalement
comme le furent leurs 10.000 devanciers de 14-18,
toutes communautés confondues,
sur le Monument aux Morts des jardins Laferrière.