NOS SANCTUAIRES

Articles recueillis par Gérald Dupeyrot G.D.L.L.D.B.,
dessins de Charles Brouty, textes de Paul Paviot.




    À l'automne 1951 commença de paraître dans l'Écho d'Alger une série de brefs historiques sur les sanctuaires de notre ville. Des sanctuaires de toutes confessions, comme vous le constaterez avec les huit que nous vous livrons ci-dessous. Les auteurs de cette série étaient Marcel Paviot et Charles Brouty. Ce dernier, bien connu des Es'mmaïens, était déjà depuis un certain temps au sommet de son talent, comme en témoignent ces différents croquis. En cliquant sur chacun, vous accèderez à l'article correspondant de Marcel Paviot, tel qu'il parut alors. Chaque dessin se trouve suivi d'une ou plusieurs vignettes, en cliquant sur chacune, vous obtiendrez l'agrandissement d'une photo du sanctuaire cité, ou un lien vers un écran qui lui est dédié.




Église Sainte Marie à Mustapha Supérieur.



  Cliquez sur l'imagette pour un écran autour de Sainte-Marie.




Temple israélite Grand Rabbin Abraham Bloch, grande synagogue d'Alger.


  Cliquez sur l'imagette pour un écran de JudaicAlgeria sur les synagogues d'Alger.




Mosquée Sidi Abd-Er-Rahman.


  Cliquez sur le timbre pour l'écran Wikipedia sur la mosquée.




Temple protestant, rue de Chartres.


  Cliquez sur l'imagette pour agrandir la carte postale.




Église Sainte Marcienne, au Télemly.


  Cliquez sur l'imagette pour un article de Betty Reybaud sur "son" église Sainte-Marcienne.




Église Saint-Augustin, rue Colonna-d'Ornano.






Église Saint-Pierre du Hamma.






Église Sainte-Anne, à La Redoute.


  Cliquez sur l'imagette pour un écran extraordinairement complet
sur Sainte-Anne, proposé par Pierre Chatail sur son site Diar-es-Saada.
Vous y trouverez aussi un remarquable répertoire illustré des églises d'Alger.





Quelques autres de nos lieux de culte…

(imagettes conduisant vers des écrans existant sur Es'mma,
c'est à dire plutôt pour les quartiers du Centre et du sud,
ou vers des photos de Tonton Jaja sur Flickr,
avec son amicale autorisation).


Sainte-Marie Saint-Charles
de l'Agha : sommaire


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Sainte-Marie Saint-Charles
de l'Agha : l'intérieur


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Cathédrale Saint-Philippe :
un grand mariage en 1904…


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Église espagnole
(rue Denfert-Rochereau)


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Institution Sainte-Élisabeth,
la chapelle


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L'église écossaise,
(117 ter rue Michelet)


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Le Sacré-Coeur de l'Oasis
(ensemble disparu)

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Église du Sacré-Coeur,
souvenirs de Y. Jalabert


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Le Sacré-Coeur (basilique)
photos de Yves Jalabert


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Externat N.-Dame d'Afrique
26 Bd Saint-Saëns.


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Saint-Bonaventure
Grève des enfants de choeur


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Saint-Bonaventure :
quelques mariages…


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Hôpital Mustapha,
la chapelle


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Notre-Dame d'Afrique
photos de Yves Jalabert


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Notre Dame d'Afrique
(et l'abbé Le Cocq)


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Église de
Saint-Eugène


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N.D. du Mont Carmel
à El-Biar (en cours)


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À, venir
Laquelle ?


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Combien de religions
dans les armes d'Alger ?



   Comme nous le rappellent ci-dessus les dessins de Charles Brouty, Alger était au temps de la présence française, une ville aux multiples lieux de culte. La cohabitation des religions était une réalité paisible. Les cultes s'exerçaient en toute ferveur et dans le respect des croyances des uns des autres. Nos journaux quotidiens se faisaient aussi bien l'écho des horaires des messes, des jours de fête des uns et des autres, que des départs des pélerins pour la Mecque ou pour Lourdes. Cette coexistence harmonieuse se retrouvait même sur les armoiries de notre ville, c'est pourquoi elles sont représentées en mosaïque en fond de cet écran.

   Certains diront : on y voit bien la croix et le croissant, mais pas le moindre symbole d'une autre religion. Bon, c'est vrai, le boudhisme n'est pas représenté ! Walou, walou ! Mais c'est assez normal, la présence de gens en djellabas jaune safran déambulant dans les rues d'Alger était assez minime. Non, c'est la religion juive qui semblerait ne pas se trouver représentée. Pas d'étoile de David, pas de chandelier à sept branches… Pourtant la communauté israélite, avant même la "conquête", était fortement présente, et assez puissante. Qu'on se souvienne des familles Bacri et Busnach dont Roland Bacri nous rappelle qu'on les appelait "les Rois d'Alger" ! Et malgré ça, il n'y aurait pas d'évocation de la religion juive sur ce blason ? P'tête ben qu'oui, p'tête ben qu'non…

   Je me suis toujours demandé ce que venait fiche ce lion sur la bande transversale du blason, oui, ce lion en train de jouer à la baballe, de faire sa pelote, de faire main basse sur un mini-globe terrestre, ou de jouer au bowling avec la croix latine. Les descriptions héraldiques parlent d'un boulet. Pourquoi un boulet ? Et vous avez vu sa taille, au boulet, par rapport au lion ? En général, il est expliqué que ce lion est là pour rappeler la situation d'Alger en tant que porte de l'Afrique, cette dernière étant représentée par le lion. Certes, Tartarin de Tarascon n'y retrouverait rien à redire… Un lion arrêtant dans sa trajectoire un boulet tiré par les flottes roumies envoyées pour soumettre les ports barbaresques ? Oui oui, moi je veux bien, pourquoi pas ?

   Mais… et si ce lion était en fait le lion de Juda ? L'un des principaux symboles de la religion juive. N'est-il pas l'emblème de la ville de Jérusalem ? Lisons ce qu'en écrit un érudit de ces questions : "Parmi les emblèmes des douze tribus, il y en a un qui ressort particulièrement car il orne certains édifices, le lion de Juda. Le lion est l'image d'une royauté rayonnante de lumière solaire, d'une force tranquille maîtrisée et disponible, d'une puissance pacifique, prête à bondir pour défendre ses lionceaux ou son territoire. Au temps du roi Salomon, dans son palais, des lions se dressaient de part et d'autre des sept marches de l'escalier menant au trône. Aujourd'hui deux lions protecteurs ornent les entrées de certains quartiers généraux de l'armée et çà et là, sur un mur est sculpté un lion rugissant, prêt à mordre et à broyer …/… En toute logique, l’État juif aurait dû se dénommer Judée ou Yéhoudah, fils aîné de Jacob-Yitsrael." (1) Et le lion en eût été alors le plus évident et le plus obligé symbole.

   Donc, si l'on suit ce qui précède, les trois grandes religions monothéistes se seraient bien retrouvées en nos armoiries : la croix, le croissant, le lion. Je vous vois émettre un toussotement sceptique… Et pourquoi pas ? Si c'était vrai ? L'art héraldique est plein de ces symboles dissimulés et de ces mystères pour initiés. Mais bon, moi, ce que j'en dis… Et puis vous avez raison, tout ça n'explique pas la baballe. C'est une hypothèse vraiment complètement farfelue, la preuve, c'est que sur les modernes armoiries d'Alger redessinées depuis l'indépendance, si la croix a été virée, il y a non plus un, mais deux lions ! Et là, franchement, deux lions de Juda pour le blason de la capitale d'un pays musulman, ce serait de la gourmandise ! Bien sûr, ce serait formidable d'oecumenisme, mais ne rêvons pas, c'est surtout la preuve que ma théorie est définitivement à l'eau. Non ?

Gérald Dupeyrot      



(1) Albert SOUED, http://soued.chez.com/israel.html, Janvier 1998.

En cliquant ICI, on trouvera une page internet assez intéressante sur les armoiries d'Alger.




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