Dans la
rubrique qui se souvient:
En vrac, sujets de table,
pour animer une conversation (ambiance et tchatche garantie):
le sirocco, l’invasion des sauterelles, les inondations,
l’incendie de la forêt de Baïnem, les tremblements de terre,
les senteurs de l’Harrach, la Grande Foire d’Alger, au champ
de manœuvre ou s’installaient, aussi, les chapiteaux des
cirques Amar et Bouglione, les courses de chevaux ou de
lévriers au Caroubier, la route moutonnière qui menait à Fort
de l’eau pour une partie de brochettes et de merguez enfilées
sur des rayons de bicyclette et accompagnés du pain mahonnais,
la mouna à Sidi Ferruch, et sur la plage le «village de
guitounes», pour abriter toute la smala, les défilés de chars
pour le carnaval, jusqu’à la moitié des années 50, les noyaux
d’abricots, en juin, dans la cour de l’école (ça sentait les
vacances), le casse-croûte du dimanche matin, avec les
copains, au vivier de Sidi Ferruch avec moules, huîtres et
oursins (j’accompagnais mon Père), le marchand de zabiiii,
celui qui vendait la vaisselle en vrac, et celui qui
m’achetait les bouteilles vides, le marchand de Zoubli avec
son tchaktchak, les berbères du sud, qui venaient danser dans
les rues pour implorer la pluie et qui jouaient du tambourin
et grosses castagnettes en cuivre, les concerts de casseroles,
les émissions enfantines du jeudi après midi à la salle Pierre
Bordes, retransmises sur radio Alger, le feuilleton policier
du dimanche soir à la radio (pas de TV, à l’époque), les
réceptions officielles au Palais d’été, chez le gouverneur
pour récompenser les bons élèves de chaque école, les déco. de
Noël aux Galeries de France, avec le bourricot qui bougeait la
tête, les films en N&B, de Charlot ou Laurel et Hardy
qu’on allait voir avec l’école, les piscines du R.U.A, du
Groupe Laïque ou celle (privée) des T.A., les équipes de foot
du GALIA, RUA, ASSE, SCUEB, RCMC, RED STAR, le square
Laferierre avec ses milliers d’étourneaux dans les arbres et
les petits cireurs que l’on interpellait par ESMA ou ASMA YA
OULED... Aller tape cinq ! A vous d’alimenter la ‘’source’’.
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