Comme ça fait du bien de lire tous ces messages, sur es'mma, au sujet de Noel, Je sais bien que ce n'est pas le moment d'etre triste ni de se lamenter, mais est-ce que vous avez encore le souvenir du premier Noel passé loin de chez nous, c'est -a-dore de là-bas, et oui je penses à celui du 25 Decembre I962, là nous etions beaucoup à ne pas rigoler, et encore abasourdi de ce qu'il venait de nous arriver, et le pire c'est que certains se sont retrouvés seuls, dans des villes ou villages inconnus six mois avant. Nous , nous avions trouver un appartement de trois pieces, tout neuf, nous etions les premiers à y rentrer, comme c'etait bon d'avoir enfin un toit sur la tete, c'etait dans une petite ville du Finistere Nord, en Bretagne, Pour tout mobilier nous avions un matelas (offert) par la mairie, une grande caisse en bois dans la salle à manger, et une plus petite dans la cuisine, avec un fourneau à butane (offert) et la vaisselle etait le minimum, trois assiettes creuses trois verres, trois fourchettes couteaux et cueilleres (offerts) deux serviettes de table et trois serviettes et deux gants de toilettes(offerts) nous n'etions plus clochards mais presque, et pour le boulot je commençais seulement le I5 Janvier 63. Mai la pire journée de ma vie allait venir, Mon fils qui avait à l'epoque cinq ans, un soir en sortant de l'ecole me tend une enveloppe, en me disant que c'etait sa lettre au Pere Noel, et il voulait la poster de suite, je lui dis qu'il fallait attendre le lendemain pour aller la mettre dans la boite. Et le soir en cachette nous lisons sa lettre, Oh, elle etait courte, il voulait un velo bleu qu'il avait vu dans la vitrine d'un cycliste de la ville, ce n'etait pas grand chose, mais en allant voir cette vitrine, ce velo coutait soixante dix francs (7000 anciens francs) Et là ou ça devient dramatique, c'est que pour toute fortune il nous restait une quarantaine de francs...
Comment faire ? à part demander au commerçant de me faire credit, mais vous pensez bien qu'il n'a meme pas osé discuter avec un client comme moi, qui venait lui acheter un velo d'enfant sans pouvoir le payer, ce n'etait pas une tuile qui m'arrivait mais une toiture completes avec la chminée et le paratonnerre. Que faire? J'en avais honte , mais je n'y pouvais rien, Il faut que je vous dises que le travail que j'avais trouvé etait livreur de Fuel domestique pour le chauffage, et j'avais commencé à prospecter dans la ville, pour etudier un peu les possibilités de faire fortune, et elle n'etaient pas roses loin de là, je debarquais, dans un endroit inconnu, en plus avec un accent qui n'avait rien à voir avec le Breton. Mais des fois le destin vous envoie un bon samaritain, et, alors que je discutais avec le Gerant du plus grand hotel de la ville, arrive un Monsieur, qui avait un grave probleme, et oui ce monsieur etait transporteur, et le lendemain 24 Decembre il avait deux voyages pour Paris, des gens qui allaient faire le reveillon dans la capitale, et le bemol etait que ces deux cars etaient tres sales, et qu'il voulait qu'ils soient presentables. Donc il cherchait un volontaire pour nettoyer ces deux cars. Et moi comme un grand, je me propose, de luis laver ces deux autobus. Et c'etait mon jour de chance, il accepte ravi. Nous voilà parti à son garage, et il me montre les deux "objets" à nettoyer. Je n'osais pas trop les regarder car ils me faisaient peur. Mais j'avais donné ma parole. Donc rendez-vous apres souper, je me preparais à passer une bonne nuit au "chaud". Car en plus il faisiat un froid terrible. Bien que je me sois habillé chaudement, on se caillait les castagnes quand meme. Le Monsieur, me donne tout le necessaire de lavage, tuyau, savon, brosse avec rallonge plus une petite echelle pour arriver en haut. et il me porte une paire de bottes, un pantalon en toile cirée et un grand imper,
Tout cet equipement environ trois ou quatres tailles au dessus de la mienne. une fois dequisé j'avais l'air d'un pecheur de la mer du nord, et des gants moi qui faisait du sept, c'etait au moins du onze oudu douze, avec deux doigts je rentrais toute mamain, mais vu lea temperature il valait mieux etre "equipé". et les Bottes c'etait au moins du 48, moi qui chaussait du 40 fillette, j'etais à l'aise, j'avais mis de la paille et m'etait entouré les pieds avec des sacs en plastique. Car c'est toujours aux extremités qu'on souffre le plus du froid. J'avais appris ça en faisant du velo l'hiver. Donc j'attaque le premier car, et comme j'atais du metier (tu parles) j'ouvre la lance à eau et à un metre de l'engin, je reçois une giclée de flotte glacée dans la tronche, à reveiller un port. ça commencait bien, enfin tant bien que mal, je me mets au boulot, et pendant des heures vas-y que je te frotte, et gratte, je m'etais gardé l'interieur pour la fin, Car le Monsieur, m'avait branché le chauffage des cars et avait laissé les clefs sur le tableau de bord. C'etait gentil. Mais je ne sais pas si vous avez essayer une fois dans votre vie de laver un Bus, mais ce n'est pas de la tarte, c'est grand, mais c'est grand; meme tres grand, et toutes ces vitres. Enfin j'ai passé la nuit, le lendemain à six heures tout etait fini et "bien" propre. Quand le Patron est arrivé vers les huit heures jetais allongé sur la banquette arriere d'un des deux cars, et je dormais comme un bien heureux. La seul chose qui me trottait dans ma petite cervelle, c'etait combien il allait me payer pour ce "boulot" Et je crois que c'est moi qui est eu le plus beau cadeau de noel ce jour là. Car cet homme etait pere de famille, il avait quatre enfants dont deux de l'age du mien. Et quand nous etions dans son bureau, il m'a posé des questions, et il a voulu savoir pourquoi j'avais accepté de laver ses bahuts...
Et quand je lui ai dit que c'etait pour acheter un jouet à mon fils, il m'a regardé d'un drole d'air. Pour lui c'etait surnaturel, mais pour moi c'etait tres tres naturel. Il est sorti du bureau, et un moment aprés il est revenu avec une enveloppe, que j'ai pris en le remerciant vingt fois, sans savoir ce qu'elle contenait. il m'a remercié "chaleureusement" et m'a dit "joyeux noel" votre fils peut etre fier d'avoir un pere comme vous !!!! tu parles la fierté à ce moment là on l'avait laissé derriere nous. en sortant du garage, sous la pluie, eh oui des fois il pleut en Bretagne, et meme le jour de Noel; je suis rentré dans un couloir et j'ai ouvert l'enveloppe, et dedans il y avait quatre beaux billets de cinquante francs. Et ben la premier chose que j'ai fait , je suis parti voire un autre magasin de cycles et j'ai acheté un beau velo bleu à mon petit, comme celui qu'il avait commandé au pere noel. Pui j'ai acheté un poulet et trois gateaux, pour feter cet evenement. et le soir comme nous n'avions pas de sapin j'ai acheté une bougie que j'ai mis dans un goulot de bouteille vide et l'ai allumé toute la nuit, et le lendemain le ptit avait son beau jouet comme les autres enfants de son age. et Maintenant qu'il a cinquante ans, toutes las veilles de Noel, il me demande si je n'ai pas de camions à laver. Ce recit est l'histoire de mon premier noel dans ce pays, mais je n'etais helas surement pas le seul à en baver, car avant de revivre normalement il nous a fallu trimer quatre ans, et c'est à la fin de l'année 66 que tout est redevenu presque normal. Mais qu'est ce que je m'en serais voulu si je n'avais pas pu offrir un jouet à mon fils le jour de noel. à plus jeanjean.... de Belcourt J'ai oublié de vous souhaiter à tous de bonnes fetes de fin d'année et qu'en 2008 on "s'es'mma" encore tous, comme il se doit,
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