2015
Une année des Es'mmaïens de Paris.
Compte-rendu, disgressions et divagations par Gérald Dupeyrot
Eh non ! Comme chacun sait, cette année 2015 n'aura pas été une année très riante. C'est un euphémisme ! À écouter certains d'entre nous, elle aura fait remonter des souvenirs mal enfouis, et ce n'est pas facile à vivre. Je les comprends, c'est aussi ce que j'ai éprouvé. En 1962, à nos arrivées sur les quais de Marseille ou de Port-Vendres, il n'y avait pas de cellules d'accueil psychologique qui nous attendaient. Pourtant, pour beaucoup d'entre nous, ce n'aurait pas été un luxe ! Alors il a bien fallu se débrouiller tout seuls, avec nos humiliations, avec nos désespoirs, avec nos terreurs, avec nos désarrois, avec nos haines, tout ça en doses variables chez les uns et les autres. Un drôle de cocktail… Il a bien fallu, sans qu'on nous y aide, arracher comme on a pu tous ces garrots qui étouffent et empêchent de vivre. Rapiécer les déchirures… Et puis le temps a mis du baume sur tout ça, la vie est ainsi faite, pas trop mal. Et la résilience (un mot qui ne deviendrait familier que quelques décennies plus tard) a fait son oeuvre. Tout s'estompa, on en parla comme d'un passé surmonté… Et voilà que les attentats de cette année ont ravivé les brûlures, ramené au jour nos vieilles plaies, celles qui faisaient si mal. Il fallait que nous parlions entre nous, pour apaiser ces fièvres renaissantes, éloigner une fois de plus ces miasmes, et c'est ce que nous avons fait, entre amis confiants les uns en les autres.
Du 11 janvier…
Pour nos agapes Es'mmaïennes, l'année a commencé par un goûter autour d'une galette des rois chez notre amie Danielle Ferra. Ce fut le dimanche 11 janvier. Oui, quatre jours après la tuerie à Charlie Hebdo. La date de notre galette avait été fixée bien avant. Ce dimanche était le jour de l'hommage officiel aux dessinateurs assassinés. Ça s'est plutôt bien passé… sauf pour Gérald ! Il se souvient d'être resté bloqué une bonne partie de l'après-midi dans un bistrot du bas de la rue de la Roquette :
"Impossible de franchir la place Léon Blum et le boulevard Voltaire pour me rendre chez Danielle, pourtant juste de l'autre côté ! Ça a duré tout le temps que s'écoule le long cortège, précédé des "huiles". Tout ce monde passait entre moi et les Es'mmaïens en train de tirer les rois à quelques dizaines de mètres de là ! Des cordons de policiers empêchaient toute traversée du boulevard : pour contourner le dispositif, il fallait remonter jusqu'à République ou descendre du côté de Nation. C'était rageant ! Comment ? Passer par les égouts ? Non, tout le monde n'est pas Spaggiari ! Je rongeais mon frein en me disant qu'il fallait souhaiter aux autorités de réussir à nos frontières des barrages aussi hermétiques que celui-là pour les individus animés d'intentions criminelles ! On allait voir, dix mois plus tard, qu'elles en étaient infoutues… Je l'avais mauvaise, de fort vilaines et condamnables pensées me venaient : avec tous ces chefs d'état rassemblés, rappliquaient dans ma tête les notes de la java des bombinettes de Boris Vian : l'important, c'est pas leur rayon d'action, mais l'endroit où's qu'elles tombent ! Une autre façon de tirer les Rois, quoi…
J'avais choisi de rendre hommage à Cabu et Wolinski, non pas en défilant, mais en buvant quelques coups avec mes amis d'Es'mma. Sûr que c'est ce que les deux compères auraient apprécié. Pourquoi ces deux-là davantage que les autres de l'équipe de Charlie ? Cabu et Wolinski étaient les survivants d'une génération de dessinateurs qui, vers 1962, m'avaient par leurs dessins accueilli et réapprivoisé à la vie. Qu'est ce qu'elle était belle, la France des années 60 ! Celle de mes vingt ans ! Alors oui, d'accord pour leur rendre hommage : en les saluant de mon verre rempli, mais sûrement pas en m'associant à une manif qui était tout ce que Cabu et Wolinski avaient toute leur vie détesté de toute leur oeuvre ! (JiBé sur Esmma devait rendre à Cabu un bien bel hommage :
cliquez ici). Donc, les coups à leur mémoire, je me les suis bus tout seul dans mon bistrot, en attendant que ça passe… Quand je suis enfin arrivé chez Danielle, ce fut pour tomber sur les Es'mmaïens en train de se dire au-revoir sur le trottoir. Je suis quand même monté manger une part de galette (faut dire que je ne m'étais pas encore mis au régime !)".
… au 30 janvier…
Le 30 janvier nous nous sommes retrouvés à quelques uns à la
brasserie Karlsbrau, juste en face de la gare de Lyon. Des pieds-noirs autour de choucroutes ? Et pourquoi pas ? Nous avions bien des cigognes qui faisaient depuis toujours des allers et retours entre chez nous et l'Alsace ! "Les enfants de l'Alsace", n'était-ce pas une amicale de notre ville, qui avait son char dans les défilés du Mardi-Gras et de la mi-carême ? Et la
"Taverne Alsacienne" de M. Herbin, au 10 de la rue Charras, n'était-elle pas un restaurant hautement apprécié dans l'Alger de notre jeunesse ? Les scouts de la
Saint-Do (dont furent certains Es'mmaïens) n'établirent-ils pas en Alsace, dans la région d'Oberhaslach, leur premier camp l'été 1949, puis à partir de 1956 un camp quasi permanent, venant ainsi sur les traces des Zouaves algérois (du 1er RZ) et des Chasseurs du 5° régiment qui avaient participé à la libération de l'Alsace ? Et notre Gil, hein ? Du fait de son ascendance de par là-bas, ne dit-il pas
"aller au schlof" quand vous et moi on dit
"aller au pieu" ? On trouve même sur Es'mma (
cliquez ici ) une chanson populaire allemande, que le grand Edmond Brua tenait de son grand-père alsacien et qu'il chantait à notre ami JiBé en le faisant sauter sur ses genoux :
Hop ! Hop ! Hop !
Pferdchen lauf galop !
Über stock und über steine
Aber bricht dir nicht die beine
Hop ! Hop ! Hop !
Pferdchen lauf galop !
Les Alsaciens en 1870, avaient été nombreux à fuir leur pays passé sous occupation prussienne, pour venir refaire leur vie en Algérie. À l'époque, c'était pas une promenade de santé, témoin cet article, paru dans le journal
Le Moniteur qui rapporte cet évènement incroyable :
"À Hydra, une lionne, qui a surgi des bois, s'est emparée d'un bébé couché dans son landau en pleine nature. La maman, une jeune Alsacienne, faisait sa lessive au bord du ruisseau." Quand on est une lionne, un bébé au bon goût de choucroute, ça ne se refuse pas ! Bien entendu, le fumet du bébé peut varier selon les nourritures de prédilection des parents : munster, Kouglof, Sylvaner, bretzels… et, pour arroser le tout, Kronenbourg ou Karlsbrau évidemment ! Un lion n'est pas forcément ennemi d'un peu de variété, au contraire.
Ci-dessus, un zouzou bien de chez nous et une accorte petite Alsacienne viennent de se mettre à la colle (forte)
pour rabouter l'Alsace à la mère Patrie. Le fascicule d'où est tirée cette illustration date de 1915 (cliquez pour agrandir).
Ci-dessous, avec un tirailleur algérien, une autre Alsacienne (ou bien est-ce la même ? Oh la s… ! À dire avec la voix de Daniel Gélin, bien sûr !) :
Au fil des décennies, les amicales alsaciennes de notre ville ont toujours fourni un contingent de jeunes femmes de belle prestance porteuses du costume traditionnel, pour figurer dans les manifestations patriotiques. La photo ci-dessous en témoigne : en 1955, en un endroit indéterminé du Front de mer, on reconnait le général Beaufre, pour une commémoration dont on ne sait rien, mais qui doit avoir un lien avec la libération de l'Alsace et de la Lorraine (on voit aussi deux porteuses de l'habit folklorique de cette province). Le dixième anniversaire ? Notez le jeune homme lui aussi revêtu de la typique tenue du buveur de bière Fischer.
Cliquez pour agrandir
Plus récemment, toujours du temps qu'on était là-bas, il exista une ligne aérienne de la petite compagnie Air Transports Afrique (ATA) qui permettait à ceusses qui auraient eu une petite fringale d'une authentique choucroute de faire un petit aller-retour vite fait Alger-Alsace-Alger. "La Route des Cigognes", ça s'appelait :
Aux cigognes, notre romaine amie Jacqueline a consacré ce joli écran (cliquer ici).
Y a t-il longtemps que vous n'êtes pas allés sur son site "Mare Nostrum" ?
Où l'on découvre d'image en image son beau talent de photographe.
Rien que pour ses écrans sur Alger, déjà il en vaut la peine (cliquez ici)
Tout ceci pour vous dire si entre nouzautres et le pays de la choucroute les liens sont anciens et nombreux ! On n'en finirait pas d'en citer !
D'ailleurs, ce n'est pas la première fois que des Es'mmaïens choisissent de se réunir autour d'une choucroute. Un simple coup d'oeil sur le récapitulatif des réunions es'mmaïennes nous le rappelera. C'est bien la preuve qu'il n'y a pas chez nouzotres la moindre trace de racisme alsaçophobe ! À ce propos, je ne résiste pas à terminer cette disgression sur "Nouzautres et l'Alsace" par cette image trouvée sur Internet, elle m'a bien fait rire :
Dernière disgression sur la choucroute, les Alsaciens et les rapports avec nouzautres (après, c'est promis, j'arrête) : on se souviendra d'une époque pas si lointaine (presqu'un demi-siècle quand même ! Oui, ça ne nous rajeunit pas !) où le génial et alsacien cuisinier
Guy-Pierre Baumann, en ses restaurants parisiens, n'avait de cesse d'innover autour de l'ingrédient de base. Après la choucroute aux trois poissons en 1970 (une recette héritée de sa maman !), qui est depuis devenue un classique à la carte de toutes les brasseries, il avait inventé
"la choucroute orientale" ! Kezaco, Mehada et Was ist das ? Tout simple et tout bête, mais il fallait y penser : la choucroute avait pris la place de la semoule, et la classique charcuterie y était remplacée par des merguez et du méchoui, à la fois juteux et délicatement croustillant ! Un régal ! Il aurait pu aussi l'appeler le "couscous alsacien" ! Comme Baumann avait également mis au point un procédé pour proposer à sa clientèle féminine soucieuse de ménager sa ligne une choucroute allégée, très peu grasse mais toute aussi goûteuse, sa "choucroute orientale", pour laquelle il choisissait en garniture des produits de toute première qualité, était un sommet de l'inventivité gastronomique. Le jus d'excellentes merguez venant irriguer une choucroute de grande classe est une expérience qu'il faut avoir vécue ! Comme chacun sait, le cumin est depuis toujours une épice de base en Alsace, et la saveur de celui déjà naturellement incorporé à la merguez suffit pour donner au choux toute sa saveur typique. Pas de bouillon, bien sûr, qui noierait la choucroute, mais une compotée de carottes fondantes convient absolument. On trouve sur le net une recette de "choucroute orientale" - que se copient plusieurs sites - mais elle n'a rien à voir avec le chef-d'oeuvre de Baumann ! (du chorizo et pas de merguez !)
Bon, les souvenirs de mes papilles m'égarent, on ne trouve plus, je crois, de "choucroute orientale" aux cartes des restaurants… Mais en cette Brasserie Karlsbrau où nous nous retrouvons, on nous propose toutes sortes d'excellentes choucroutes à prix raisonnables, et chacun de nous y a trouvé son compte. De plus, situé juste en face de la gare de Lyon, l'endroit est extrêmement pratique pour les Es'mmaïens en provenance de différentes banlieues parisiennes, qui préfèrent venir par le RER plutôt qu'emprunter leur voiture. En plus qu'elle est bonne, on peut - du coup - dire de la choucroute de chez Karlsbrau, puisqu'elle réduit nos "empreintes carbone", qu'elle est une choucroute écologique !
… et du 30 janvier au 11 novembre…
Notre troisième rendez-vous d'Es'mmaïens parisiens avait été pris pour le 11 novembre. La date rendait enclin à la commémoration, mais nous suivîmes le conseil de Gil, et nul ne jugea utile de venir avec drapeau et décorations. Le déjeûner eut lieu au Tipaza, rue Saint-Charles dans le XVème, un restaurant de couscous doté d'une excellente cote sur les sites internet de gastronomie critique. Et aussi chez notre amie Anne-Marie (Soufflet), qui y vient en voisine quasiment depuis son ouverture, voilà pas mal d'années. Ici la cuisine est bonne, et le décor d'un orientalisme assez kitsch.
Quatre jours auparavant, notre cher Gil, çui-là même qui était à l'initiative de cette nouvelle rencontre, nous avait fait un AVC ! Trois lettres qui font frémir : oui, il nous avait fait peur ! Comme on s'en doute, il n'était pas parmi nous. Mais nous venions juste d'apprendre avec soulagement qu'il venait (OUF ! Trois lettres qui font plaisir) de sortir de clinique. Son organe de la tchatche en ressortait absolument préservé, l'essentiel était sauf ! À notre absent tout provisoire, nous avons porté ce toast, formidable de sourires et de couleurs, celles, irisées, des composants des cocktails :
On notera que toutes et tous nous avions craqué pour un apéro maison aguicheur (au nom enchanteur de
"Soleil de Tipaza" : alcool de figue, jus d'orange, Campari, avec paille, brin de menthe et tranche d'agrume fichée sur le bord du verre). Seule Danielle avait su rester fidèle à notre anisette ! Belle force de caractère et magnifique exemple de défense de nos traditions ! Gérald, désormais au régime (le povre !), se contenta pour dessert d'un modeste carpaccio d'orange à la canelle et fleur d'oranger, tandis que les autres convives se gobergeaient de douceurs extravagantes, comme cette
"glace berbère" et son environnement de dattes et de figues sèches, et son p'tit parasol :
Avec beaucoup de flair, nous avions fixé ce troisième repas au Tipaza juste deux jours avant les massacres du vendredi 13. Depuis, chacun sait qu'il ne faut pas rigoler avec les vieilles superstitions ! Voilà comment, entre janvier et novembre, notre année 2015 se trouva encadrée de deux tragédies et de deux déjeûners es'mmaïens. Avec dans l'intervalle la disparition de notre Jeanjean.
… et 16 décembre.
Sûrement histoire de conjurer le sort, nous nous sommes dit qu'il ne fallait plus attendre si longtemps entre deux réunions ! Ce fut la très chère et très hospitalière Danielle qui, une fois de plus, offrit de nous ouvrir son
sweet home, dès le mois suivant… Nous nous sommes donc retrouvés le mercredi 16 décembre autour de la table qui vit tant de dîners d'Es'mmaïens, mais cette fois ce fut pour un déjeûner (pour permettre aux pépés de ne pas rentrer trop tard et de se coucher avec les poules). Mais quel beau déjeûner ce fut !
Un peu avant que Danielle ne dresse la belle table en haut à gauche, il fut fait cette photo des plats amenés par Anne-Marie (Philippeaux) : ses désormais célèbres allumettes à l'anchois, gourmandises algéroises immortalisées par Salomon Assus, une "coca" succulente qui devait disparaître dans des conditions tragiques (bouffée prématurément), et des sardines à l'escabèche, qu'on a fait exprès de les manger avec les doigts, pour pouvoir se les lécher après, tellement la sauce elle était bonne (bonne, c'est un peu faible, mais bon, vous aurez compris).
Anne-Marie avait fait aussi la salade de poivrons rouges, qu'on voit pas sur la photo, il n'y avait plus de place où la poser ! Notre autre Danièle (avec un seul "L", dite aussi "Princesse Mouchmouch" pour les intimes), ses mets à elle ("sur l'air de "Mon mec à moi", écrit-elle)
"c'étaient ma frita (ou tchoutchouka), des poivrons z'allongés qui z'étaient pas piquants (des rouges grillés et des verts frits), et une pitit' coca qu'à peine on l'a vue… pfft… elle avait disparu !
Mais tout ça, qui c'est qui a fait ou pas, entre nous ça n'a pas d'importance… Rien qu'on est des bonnes cuisinières de chez nous z'otres et qu'on s'en est tous bien pourléché les babines." Ce qui est parfaitement juste. Et pour le reste, Danielle avait préparé les frites et les merguez, qu'elles auront donné à ce repas son indispensable touche "aquafortaine" (de "Fort-de-l'Eau", pour ceux qui seraient pas au courant).
Une sensationnelle photo prise par Anne-Marie : Marie-Claire (Levaufre), avec une légitime fierté, pose avec ses créations (makrouds et cornes de gazelle, ces dernières étant ce qui se fait de mieux entre Tataouine les bains et le pôle Nord, jamais on n'en avait mangé d'aussi savoureuses ! Et je ne blague pas !). Anne-Marie et Danièle, c'étaient les vivandières en délices salés, voici maintenant Marie-Claire, pourvoyeuse de délices sucrés ! Danielle, elle, c'est notre Madelon toutes catégories ! Elle est pas belle la vie ? Et Gérard, à droite, il fait quoi ? Avec des mines dignes d'un vendeur à la sauvette du marché de la Lyre, il essaie de fourguer son appareil photo en coma dépassé ("pas cher mon zami") en le mettant aux enchères : on voit à droite deux mains de malheureux enchérisseurs qui se lèvent ! Aïe, les povres ! Ils ne savent pas ce qui est proposé à leur innocente convoitise ! Dans le reportage qui suit on s'amusera à reconnaître les photos réalisées avec cet appareil, pas moyen de se tromper : quand c'est violacé avec des reflets verdâtres, c'est que ça en sort. Ça donne un style ? Oui, on peut appeler ça comme ça…
Les légitimes objets de fierté de Marie-Claire : deux espèces en voie d'extinction super rapide !
Aïe ! Que nous avons été contents de le voir de retour parmi nous, notre Gil ! En pleine forme, remis de son accident du mois dernier, ayant retrouvé toute sa verve et son espièglerie. Il est entre Gérard et Polo (chacun les aura reconnus, mais ça va encore mieux en le disant). Voici ci-dessous toute la tablée d'Es'mmaïens parisiens tendance Alger-centre, portant un toast à Gil et à sa santé recouvrée. Si Gil a retrouvé sa belle mine, la photo ci-dessous, elle, a l'air un peu malade, mais j'ai expliqué pourquoi ci-dessus.
Vite, un petit contre-champ pour faire vachement cinématographique (cette fois, c'est Danielle qui prend cette photo) …
Ah, une question au passage : le pain qui est là, juste devant Danielle, en forme de marguerite (le pain, pas Danielle), on dit qu'il est quoi ? Mahonais , Italien ? Arabe ? Il en a pas mal été question, sans qu'on se soit trouvés départagés. Question subsidiaire : qui a pris la photo ci-dessous en laissant son index traîner dans le champ ? L'examen de l'empreinte digitale - nettement visible - nous a permis d'établir formellement l'identité de son possesseur, mais on dira pas qui c'est. Sinon, elle est très bien ta photo, Polo !
…et nous voici à nouveau orientés Est-Ouest. On constatera qu'entretemps notre ami Alain est arrivé (pull rose fuschia tendance violacé, en tout cas si l'on en croit l'appareil de Gérard), et qu'il comble activement son retard. En mettant les bouchées doubles. Il y a intérêt, vu que, comme on peut le constater, les plats sont déjà bien ratiboisés ! Heureusement qu'il y a encore les desserts ! Sylvain, lui, est arrivé encore après, et il n'y a pas eu de photo qui ait été faite avec lui dessur. Au moins, même en l'absence d'image, voilà sa présence, toujours aussi chaleureuse et érudite, mentionnée ici.
Ah, les desserts, justement parlons-en ! Bien sûr, il y a eu les makrouds et les cornes de gazelle de Marie-Claire. Et les montecaos de Danielle ! On leur fit honneur, vous pouvez me croire ! Il y eut aussi un "Rocher", gâteau ramené d'une excellente - quoique quelque peu esbrouffe - pâtisserie voisine ("Rodolphe Landemaine", en bas de la rue de la Roquette). Ce gâteau, il en avait été question lors de notre déjeûner du 11 novembre, quelques jours avant l'anniversaire de Gérald. Il fut décidé que les anniversaires des scorpions, on les fêterait tous d'un coup (il y avait aussi celui d'Alain qui est également natif du signe). Donc, voilà Gérald en train de souffler les bougies du "6" et du "9" avec les encouragements d'André. 69, c'est l'âge d'Alain et de Gérald. Et aussi celui d'André. Regardez bien le gâteau, c'est important. Il a l'air d'un banal gâteau, n'est ce pas ? Eh bien à cet instant, jamais on n'aurait pu imaginer tout ce que cette malheureuse pâtisserie allait subir.
C'est Gérald qui, aussitôt les bougies éteintes et rallumées une vingtaine de fois pour permettre aux photographes d'opérer, entreprit de découper la bête. Il commença, et tout de suite, ça n'a pas collé. Ou plutôt si, justement, ça s'est mis à coller. Grave. Et en même temps à s'effriter, et à s'effondrer. Une sorte de meringue, moitié gluante, moitié craquante comme de la biscotte ! C'était pire que de couper du "caca de cheval" ! - Pire que de couper du "caca de cheval" ? - Oui. - Ô mon Dieu !
C'est alors qu'André est intervenu. Il lui semblait qu'avec un couteau plus pointu, les choses allaient forcément s'arranger. En tout cas, selon lui, ça ne pourrait pas être pire. Résultat : ce fut pire. On vous laisse constater sur les photos ci-dessus le résultat. Un massacre ! En couleurs "à de vrai", et au dessus à droite, en couleurs revues par l'appareil de Gérard, avec un avantage écrasant (si on peut dire) à cette dernière photo. En sublimant les teintes livides et violacées de la victime, elle va plus loin dans l'horreur que les films gore les plus gore. C'est Hiroshima après le BOUM ! Mais, si on arrivait à surmonter son premier mouvement de répulsion, on ne le regrettait pas : le gâteau, il était bon. On n'en a pas laissé une miette.

(La mention "plus une miette !" a été rajoutée sur la photo,
elle n'est pas brodée sur le pull de Gérald !)
Messages sur le LO ou en direct de quelques un(e)s des convives :
Gil Arnold
Merci à vous tous pour ce bon moment-souvenir (l'ambiance un peu tumultueuse me rappelant le pays perdu). Merci à nos hôtes Danielle et Sylvain pour l'avoir organisé et ainsi qu'aux autres qui nous ont régalé des spécialités appréciées de tous. Alain, André, Anne-Marie, Danièle, Paul, Jean et Mme, Gérard et Mme. Quant au webmaster merci pour nous avoir permis de nous connaître et retrouver sur Es'mma… bon anniversaire pour cette délicieuse pâtisserie au partage difficile.
Amitiés à vous tous de Papy GiL
Marie-Claire Levaufre :
Merci Anne-Marie pour les photos, la coca, les allumettes aux anchois, les sardines en escabeche… et la très bonne journée !
On t'embrasse
Le 16 décembre 2015 19:11:23 GMT+01:00, "Danièle Sterkers" a écrit :
HMmmm… J'en slurp encore !
Merci Anne-Marie
Danièle
Jean Noguès
Merci à tous pour ces précieux moments en si agréable compagnie offerts par Danielle, Sylvain et leur précieuse Alice, pour l'évocation de notre pays des merveilles.
De quoi ébranler sur deux des religions du Livre et un scepticisme français tolérant toutes les certitudes athéistes iconoclastes, et toutes les aberrations historiques !
Mon épouse savoyarde, philosophe convertie ayant abjuré le hideux Sartre, a été étonnée par la précision de nos souvenirs communs. Elle n'en a gardé aucun de Chambéry sous les bombes, sauf les sirènes, ni de ses camarades de classe ! Merci à Gérald et à Gil qui ont permis cette réunion.
Le 17 décembre 2015 à 02:00, Danielle a écrit :
Merci à vous tous, chacun apportant sa note, une note spéciale qui nous unit et nous réunit chaque fois avec plaisir à la prochaine pour une galette des rois passez de bonnes fêtes. Gros bisous. Danielle
Alain Tomas
Merci Danielle pour nous avoir réunis.
Bises à tous.
Alain
André Layani :
j'ai bien mangé, j'ai bien bu merci petit yeshoua, j'ai bezef tchatché, grâce à mon Emire grand génie du bureau, l'ambiance, elle était bonne-bonne, que le bon dieu y l'allonge à mon Ami Gil, bref, j'ai passé un excellent moment avec vous tous.
PS : faites suivre aux Levaufre et Nogues, je n'ai pas leurs mails amitiés.
PS 2 : Anne-Marie, pourquoi t'ias photographié mon aérodrome à mouches,
t'ias pas choisi mon meilleur profil
et encore : joyeux anniversaire Gérald, entention aux luxations, à 69 ans,
avec les risque de tête à queue !
Voilà, 2015 est maintenant derrière nous. Souhaitons-nous une année 2016 moins éprouvante, et davantage remplie de nos rencontres, qui aident à tenir contre le temps qui passe, et aussi contre le gros temps qui s'annonce.
À vous toutes et vous tous ceux qui tout au long de ces années
n'avez cessé de faire vivre Es'mma, notre mémoire et notre amitié,
ne serait-ce que de vos souriantes et fidèles présences,
bravo et merci !
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