ALBUM

Mariage à Sainte-Marie Saint-Charles de l'Agha
le samedi 1er décembre 1945

de René Dupeyrot et Odette Pons

En cette fin d'été 2004, aucun marié en l'Église Saint-Charles n'ayant manifesté son souhait de figurer ici
(contrairement à nos amis de Saint-Bonaventure),
je décide donc de commencer par le mariage de mes parents.
Tant pis pour tous ceux qui boudent cette opportunité de rester jeunes à jamais... (Gérald)


Cliquez pour agrandir

    Voici la seule photo potable (par rapport aux autres) de leur sortie de Saint-Charles. Comme on va le voir, mes parents ont cassé la tirelire pour les photos en studio, mais le photographe "de cortège" est un misérable qui n'y connait rien. Papa a été libéré des camps allemands quelques semaines plus tôt ("stalags", pas "Oflags", il était simple troufion, mais quand même zouave, et du 3ème!). Il ne s'est pas encore remplumé tout à fait. Très sagement, ils habitent chacun chez leurs parents, lui chez sa maman, rue de Toul à Belcourt, elle chez chez la sienne, 22 boulevard Baudin.

Cliquez pour agrandir

    Bon, ils se sont avancés un peu sur le parvis (ah lala, si on publie ces photos, c'est vraiment histoire de montrer qu'ils se sont bien mariés à Saint-Charles !). Ici, l'angle sous lequel a été prise la photo nous indique clairement (contre-plongée) que le photographe s'est pris les pieds dans le tapis. Mais rien en ce beau jour, rien ne peut ternir le bonheur et la sérennité des mariés. Impassibles qu'ils restent ! Profitons-en pour causer de la mariée : elle a attendu René pendant six ans (et on ne compte pas les années de service militaire, sinon, ça en fait 8 !). Dès 1940, Odette a été engagée à "L'Oeuvre du Colis au Prisonnier", dépendant de la Croix-Rouge. À la date de son mariage, elle y travaille toujours. En octobre 1946, elle sera au chômage technique. Sa vie de femme au foyer pourra commencer : leur premier fils - moi - va naître dans presque un an, en novembre 46. Et le second, Pierre, en janvier 49.

Cliquez pour agrandir

   Sur cet autre cliché tout aussi exceptionnel, voici Joseph Aloy (visage dans le cercle). Joseph est le pâtissier qui en sa "Chantilly" (le nom du magasin) à El-Biar, confectionne ce gâteau de légende qu'est la "toupie" (un régal subtil, tout de sensations simples et délicates, n'en déplaise à certains). Il est cousin d'Odette, dont la famille est originaire d'El-Biar. Devant lui, c'est pas la mariée, mais Huguette Grüber, une des demoiselles d'honneur, et son cavalier. Comme la mariée n'avait plus de papa, c'est Joseph qui l'a menée à l'autel. C'est aussi lui qui a fait les gâteaux et la pièce montée de la Noce (rappelons que René vient de rentrer de captivité, ils sont fauchés). Dans un moment, le lunch aura lieu boulevard Saint-Saëns, dans un appartement prêté pour la circonstance par une dame qui les aimait bien. Les époux iront ensuite passer leur nuit de Noces et les suivantes au dernier étage d'un immeuble donnant sur le square Bresson, dans un très bel appartement prêté par Mademoiselle Lung, qui aura été la patronne d'Odette ces cinq dernières années, à "L'Oeuvre du Colis au Prisonnier".



Cliquez pour agrandir

    Quatrième et dernière photo de ce photographe authentiquement amateur. Ce sont les deux plus jeunes demoiselles d'honneur : à droite, une cousine de la mariée, du côté d'El-Biar, une Pons ou une Llabrès (on va bien lui retrouver son identité , à cette demoiselle!); à gauche Éliane Grüber, cousine du marié. On les verra mieux sur la photo ci-contre faite en studio (je dis pas ça pour critiquer). Entre elles deux, Alfred, petit frère du marié.

Cliquez pour agrandir

    Photo (soignée, elle est l'oeuvre d'un VRAI professionnel) de la mariée et de ses demoiselles d'honneur. De gauche à droite : cette demoiselle au visage romantique déjà vue sur la photo précédente; Huguette Grüber, cousine du marié, et soeur d'Éliane; la mariée; Éliane; et l'une des deux soeurs de la mariée, Philomène Pons, la célebrissime "Tata Philo", qui habite aussi 22 boulevard Baudin. Et depuis plusieurs années déjà, au rayon des objets de piété de la Librairie "À Nostre-Dame", elle assure ! (lire sur Es'mma : "Tata Philo et Sainte Philomène").

Cliquez pour agrandir

    Deux autres très jolies photos que le photographe (le bon, celui du studio) fit du jeune couple.



...et quarante ans après, les Noces d'Émeraude !

Cliquez pour agrandir

    Odette et René fêteront leurs noces d'émeraude (quarantième anniversaire de mariage, rappelons-le) en décembre 1985 à Lyon, la ville qui après notre exode "nous a pris dans ses bras" (ne craignons pas une image audacieuse). René, petit gémeau élégant, malicieux, tendre et patient n'a jamais cessé de séduire et de chérir sa femme. En ce jour, leur plus proche famille est là. Dont les soeurs d'Odette...

Cliquez pour agrandir

    Justement, les voici, à une table voisine. Dans leur activité de prédilection : le fou-rire, art qu'elles tiennent de leur maman ma grand-mère. À gauche, Anna-Sylvia, brodeuse émérite, ma marraine et merveilleux caractère. Et bien sûr, à droite, chacun aura reconnu Philomène, qui travailla à Lyon dans la même librairie Vitte que René mais surtout qui fut à la librairie À Nostre-Dame, à Alger, la meilleure vendeuse de Sainte-Philomène du mOOOOnde ! (lire sur Es'mma : "Tata Philo et Sainte Philomène").

Cliquez pour agrandir

    Derrière les toujours jeunes mariés, Pierre, Jean-Pierre et Gérald, les trois cousins inséparables du 15 de la rue Burdeau à Alger (2ème et 3ème étage). René est décédé en juin 2002. Sa tombe est au cimetière de Valence (Drôme). Odette en cet automne 2004 se porte bien. Ses soeurs aussi.