KÉMIAS XV, LA GAZETTE DU TEMPS QU'ON ÉTAIT LÀ-BAS


NOS VOEUX POUR 2007 ?
SOYEZ MAURICES, ET SOYEZ CANOTIERS !
CAR...
DANS LA VIE, FAUT PAS S'EN FAIRE...


(JANVIER 2007)

   Les quinzièmes Kémias ! Et une nouvelle année qui s'est ouverte, avec plein de nouvelles bonnes choses, des qui se sont déjà passées (merci Yves et Jacqueline, et merci René et Éliane !), et d'autres qui s'annoncent. Quel meilleur moyen de vous inciter à l'allégresse (la seule chose qui vaille, à mon avis, en ce bas monde), sinon de commencer par l'histoire de Mauricette. C'est la première de ces quinzièmes kémias. Ça se passait en 1921, et, vous le verrez, ceci justifie plus que largement que ce soit cette chanson de Maurice Chevalier qui nous accompagne tout au long de cette nouvelle édition... Il était charmant, Maurice, élégant, courtois, primesautier, il ne prenait pas la vie au sérieux, elle le lui rendait bien, même quelle a failli l'oublier et le laisser continuer à chanter et virevolter... Et si ses chansons, même pour nous, sont d'un autre temps, sa carrière fut bien longue et se superpose presque à un XXème siècle qui fut aux trois quarts le sien. En 1921, il enchantait déjà nos grands-parents, il vint souvent pour eux se produire à Alger, au Casino ou à l'Alhambra. Mais dans les années 50, c'était du temps de nos jeunes années, il venait toujours, en chair et en paille, sur les scènes algéroises.

cliquer pour élargir à la page des spectacles de ce 5 février 1957


   Et pour ce qui est de nos écrans de cinéma, il n'a pas cessé d'y figurer, tout le temps, comme sur tous les écrans de France. Souvenez-vous de lui, dans ses rôles du 3ème âge, en 1954, dans "J'avais 7 filles", et en papa d'Audrey Hepburn, dans "Ariane", le film qui en 1957 fit la réouverture du Cameo devenu le Vendôme ! Quant à son canotier, dont il fit un symbole d'élégance et de nonchalance, son succès fut ravageur, ainsi que nous le voyons avec les employés de l'usine Meyer, réunis un peu plus loin ci-dessous...


En page des spectacles du 17 décembre 1954

   Oilà. Nous espérons que vous aimerez ces XVèmes Kémias, placées, comme le chiffre 15 (celui du Louis dit "le Bien-aimé"), sous le signe de l'humour et de la légèreté. On vous a même trouvé une Miss Alger qui n'aime pas les barbus. Et comme chacun sait, chaque fois qu'on voit un barbu, on marque 15 points ! Et, comme Mireille Darc dans les "Barbouzes", on l'annonce bien haut : 15 ! "Un barbu c'est un barbu, trois barbus c'est des barbouzes !". Alors, bonne chance au tennis-barbus ! C'est un passe-temps sain et qui entretient l'attention et la mémoire. Et n'oubliez pas, soyez "canotiers", soyez "Maurices" !

   Je tiens à dire enfin que certains d'entre nous ont été atteints, voilà peu de temps, par le deuil le plus cruel qui soit, et que je sais aussi que l'allégresse à laquelle je vous convie ne sera plus jamais pour eux. Les petites misères sont passagères, sans doute, mais les petites seulement... J'espère que le soutien sans faille de nos amitiés, les souvenirs de nos jeunesses heureuses, les aideront, même un peu, à leur rendre moins lourde l'épreuve qui les accable. Et que notre optimisme saura, de temps à autre, les contaminer un peu, et les distraire, pour un moment, de leur malheur.

Gérald.



RUBRIQUES "NOS CHAMEAUX" ET "NOS CIGOGNES" RÉUNIES

L'UN DE CES CHAMEAUX EST UNE CIGOGNE !

FOIRE D'ALGER, 23 AVRIL-12 JUIN 1921



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   Voilà quelque temps, j'avais acquis sur l'Internet quelques cartes postales représentant des vues de la première grande Foire-Exposition d'Alger d'après la grande guerre, en 1921. Deux de ces cartes représentent des chameaux destinés à promener des visiteurs dans l'enceinte de la Foire. Je m'étais dit qu'elles viendraient avec bonheur alimenter la rubrique "nos chameaux", le principe de nos rubriques étant que l'on y parle, si possible, seulement de ce qui est algérois, et, comme vous le savez, le chameau algérois est un ingrédient assez rare. Mais c'était sans grand enthousiasme, parce que ces cartes ne racontaient pas grand'chose sur la vie des gens.

   Je me suis donc décidé à aller fouiner dans les archives de l'Écho d'Alger, histoire de vous raconter un jour comment se déroula cette Foire-Exposition de 1921, où, vous pouvez en être certain, vos parents ou vos grands parents se sont rendus. Elle fut l'ancêtre de celles où mes parents me conduisaient dans les années 50, et dont je revenais émerveillé, encombré de visières en carton, de buvards, de prospectus, fleurant bon l'encre et le vernis tout frais, que mon frère et moi ramassions sur les stands avec pour seul objectif d'en accumuler un maximum... Et voilà que je tombe sur un fait-divers qui à la fois nous parle de ces chameaux, et nous raconte une assez jolie histoire...

   La Foire a ouvert depuis déjà presque un mois. Quotidiennement, sous le titre "Foire-Exposition d'Alger", l'Écho d'Alger rend compte des multiples activités qui s'y déroulent. Et voilà que le 18 mai 1921, après avoir abordé les épreuves d'équitation, les prestations de l'Orchestre Metot-Verkerk (qui aujourd'hui va interpréter une douzaine de pièces musicales), le concours de bébés et de beauté enfantine, le grand concours de chant, celui de tir, celui de "la plus jolie femme d'Alger", après avoir rappelé qu'un auto-car est mis à la disposition du public au départ de la rue Waïsse et de la Foire, que "la soirée des dames" (accompagnées d'un cavalier) c'est ce soir, au prix d'un seul ticket pour deux, le compte-rendu se termine par ceci :

   Non, pas plus que vous je ne sais qui est cet Albert... Un autre bébé né dans l'enceinte de la Foire quelque temps plus tôt ? Peu importe. Bon, à partir de là, il n'y avait plus qu'à scruter les compte-rendus des jours suivants afin de savoir si le journaliste allait tenir sa promesse, et allait bien nous donner une suite. LA SUITE, LA SUITE, LA SUITE !!! Eh bien oui, la suite a fini par arriver. Dans l'Écho d'Alger du 2 juin, je vous laisse lire :

   L'un des deux chameaux que l'on voit sur la carte postale du "stand kabyle" aura donc bien été la sage-femme qui, du fait de ses "mouvements gigantesques" (comme dit l'article), mit au monde Mauricette. Un chameau qui fait la cigogne pour apporter un petit Taureau (oui, c'est le signe astrologique de Mauricette), c'est un zoo pas banal.

   Ce fut un évènement charmant, dont on peut tirer : 1/ que les promenades à dos de chameau sont à déconseiller fortement aux femmes enceintes de trop de mois, 2 /qu'il vaut mieux ne pas tomber aux mains de braves gens trop pleins de bonne volonté quand on est un bébé abandonné, on risque vite fait-bien fait de se retrouver, et de un, baptisé (chrétien ou pas), et de deux, baptisé "Mauricette" pour le reste de ses jours ; 3 / enfin que "dans la vie faut pas s'en faire", comme ne cesse de le seriner la chanson avec laquelle triomphe Maurice Chevalier en cette année 1921, ce qui n'est sans doute pas étranger au prénom dont on affubla la petite lors de son "ondoiement".

   Mais oui, Mauricette, "ces petites misères sont bien passagères ! Aujourd'hui Mauricette doit avoir... 86 ans. Sa vie, commencée comme une comédie légère, et sous les feux des médias, se sera t-elle passée sans trop de petites misères ? Le saura t-on jamais ?

Le GDLLDB.



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   Pour en finir ce mois-ci avec les chameaux : en septembre dernier, un certain nombre d'Es'mmaïens se trouvaient à Alger, et plus précisément à l'hôtel Albert 1er. Il a déjà été dit ici sur Es'mma combien la cuisine y était excellente, on n'a pas en revanche parlé du cadre extrêmement agréable qu'offre sa salle à manger. Les salles en sont claires, bien insonorisées, et la décoration est avenante. Elle consiste en particulier en tableaux d'un artiste contemporain, polarisé sur le chameau (sa vie, sa saga, ses oeuvres), ce qui ne pouvait nous laisser, bien entendu, indifférents. Michelle Laborderie a pris cette photo de Yves Jalabert, crucifié entre deux camelidés. On ne fera pas de plaisanterie facile, bien que la situation nous y encourage fortement, et que Yves ne nous en voudrait pas. Pas vrai, Yves ?



cliquer pour agrandir et admirer ces chefs-d'oeuvre comme ils le méritent



LES BELLES IMAGES DE TONTON JAJA

124 RUE MICHELET :
À LA FONTAINE, ÇA COULE TOUJOURS !



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   Regardez bien cette mosaïque... Certains d'entre nous sont passés à quelques mètres d'elle, des dizaines, peut-être des centaines de fois... Et jamais ils ne l'avaient vue. Jamais non plus je ne l'avais vue. C'est à la curiosité de notre ami Yves Jalabert, lors de son voyage à Alger de septembre, que nous devons cette trouvaille. Cliquez d'abord sur la photo pour découvrir l'ensemble de la fontaine, au fond de son impasse. Vous apprécierez la beauté de cette oeuvre, typique des années 20-30, d'un orientalisme alangui, comme le sont les volutes langoureuses des motifs végétaux.

   Tant de beauté n'a pas laissé indifférent le peintre qui a badigeonné le mur au dessus, et qui, probablement fasciné, n'a pas pris garde à quelques malheureuses coulures de peinture. À moins que Sidi OUPS ne soit passé par là ? La peau de chat ou de lapin, ou de rat albinos géant, disposée négligemment - en réalité selon un effet très étudié - sur le bord de la fontaine, c'est pour faire dans le ton du sujet de la mosaïque, on n'a pas trouvé de dépouille de panthère, mais bon, ça fait la farce. Très chic, c'est Cléopâtre chez Metro Goldwin Meyer, non ? Et elle se trouve où, cette fontaine qu'on serait passé devant tant de fois ?





   Eh bien, c'est pas compliqué, quand vous êtes dans le bas du parc de Galland, vous voyez l'immeuble qui est au milieu de la photo ? Oui, le premier en sortant à gauche, en descendant la rue Michelet... Voilà, oui, le n° 124. Eh bien, c'est là qu'elle est cette discrète allée, se faufilant entre le parc et le bâtiment. Voilà

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NOS PÂTISSIERS FOUS

14 JANVIER 1950 : TOUR EIFFEL À BAB-EL-OUED...




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... ET PIANO EN NOUGATINE À L'ALETTI




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BARNAVE-MEISSONNIER : NOS COMMERÇANTS

LES PETITS PIEDS DE MADAME RANDO
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"Bonjour, j'ai vu votre annonce et je vous envoie quelques photos. Je suis le fils de Salvador Rando, boucher rue Barnave puis rue Meissonier jusqu'en 1958 (décédé en 1959). Il a été un des premiers du marché avec ma marraine Renée Bosc dans les années 40. Amicalement, René Rando"

  

Salvador Rando, mon père, boucher rue Meissonier jusqu'en 1958, décédé en 1959 (la photo est de 1957) ;
et un article sur Mme Rando, datant de 1934.




Les mêmes, dans leur superbe auto, une Renault "Viva grand sport".


Mon père est né en 1907 à Guyotville. Après avoir été scaphandrier, il a connu ma mère Françoise Bosc,
et ils se sont mariés en 1929. Ils ont décidé d'ouvrir la première boucherie dans le quartier Yusuf.



La première boucherie Rando, vers1940, quartier Yusuf.



Par la suite, mon père a choisi de s'installer au marché Meissonnier avec ma tante et marraine, Renée Bosc, qui était moderne et en avance certaine sur son époque. À 17 ans, elle savait conduire et avait appris la sténo-dactylo. Il avait d'ailleurs fallu l'émanciper pour qu'elle puisse avoir sa carte professionnelle (la majorité était à 21 ans). Malheureusement, mariée en 1942, elle tomba malade en 1944 et mourut à l'âge de 23 ans en 1946. Elle repose au cimetière d'Hussein-Dey avec mon grand père Bosc et mon pére.



Renée Bosc fut bouchère au marché Meissonier, avec son beau-frère Salvador Rando.
On notera l'habile camouflage couleur "sang de boeuf" de la carte,
lui permettant de se fondre dans l'environnement.



Après la guerre, mon père eut la Boucherie Barnave située rue Barnave à côté de l'agence "Claude-Paz et Sylva". Dans les années 50 le paté de maisons fut démoli pour faire place à un ensemble immobilier englobant le cinéma donnant sur la placette (le Hollywood). Le constructeur était l'entreprise Stella. En face fut construit le marché actuel sous d'autres immeubles. Mon père ouvrit alors sa dernière boucherie rue Meissonnier, à droite en allant vers la rue Hoche, face à la charcuterie Forner.


Le temps des baignades : Renée Bosc à Sidi-Ferruch (vers 1940),
et mon père et moi enfant sur la plage de l'îlot à Guyotville (1947).


  


Mes grands-parents Rando (photo de gauche) étaient originaires de Filicudi, une des Îles Éoliennes en Sicile.
Antonin et son épouse Grazia sont devant leur maison à Sidi-Ferruch, en 1945.
Mes grands-parents Bosc (photo de droite) étaient, eux, issus de familles originaires des Baléares.
Antoine Bosc, de l'île de Minorque et son épouse Anastasie Muntaner, de Majorque.
Ils posent ici avec ma mère en 1914.

  





24 JANVIER 1954 : HÔPITAL DE MUSTAPHA

AVEC LA POSTE, RETIRER DU LIQUIDE AU GUICHET...
SI POSSIBLE !


Nous avons au cours de précédentes Kémias commencé à passer en revue tous les groupes humains d'Alger qui, par philanthropie, se donnaient régulièrement rendez-vous à l'hôpital de Mustapha, dans la salle aux drôles de guichets, à travers lesquels chacun passait son bras pour dispenser de son sang à un prochain anonyme. Aujourd'hui, 25 janvier 1954, ç'aura été au tour des postiers d'Alger, au nombre de 200, de donner de leur sang. Selon l'article, d'autres administrations emboîteraient le pas, ainsi que les établissements bancaires...

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Un envoi de "Monsieur CHOC"
(dit "le CHOC des photos")


NOS MISS

15 ! MISS ALGER 1954 N'AIME PAS LES BARBUS !








31 RUE AUBER

UNE FABRIQUE DE CANOTIERS ?



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   Vous avez cliqué? Elle est belle, hein ? Lorsque nous avons acheté cette photo, nous n'avions pas la moindre idée de l'endroit d'Alger où se trouvait ce "Bar des Palmiers". Un coup d'oeil dans les annuaires d'époques voisines de celle où cette photo semble avoir été prise, nous a permis de localiser ce "Bar des Palmiers" au 31 rue Auber. C'est à dire à la hauteur de la place Bacuet, et à l'angle avec la rue Rouget-de-l'Isle (regardez le plan). Voilà une bonne chose de faite. Et une bonne surprise : juste dans notre quartier !

   L'usine Meyer, maintenant ? On y fabriquait quoi ? Et quelle était son adresse ? On ne trouve pas d'usine Meyer dans les annuaires qu'on possède à Es'mma. Par contre, on trouve (vraisemblablement une dizaine d'années plus tard), au 28 rue Meissonnier (c'est à dire quasiment place Bacuet, à deux pas et presque en face de ce bar des Palmiers), une menuiserie Meyer-Manuguerra, entreprise d'une taille qui semble non négligeable, si l'on en juge par sa publicité dans cet annuaire. Peut-être qu'après que la photo ait été prise, ce Monsieur Meyer (qui doit poser quelque part au premier rang... À votre avis, c'est lequel, le patron ?) s'est-il associé à Monsieur Manuguerra ? Sainte Anne étant la sainte-patronne des menuisiers et des ébénistes (en plus d'être celle des Bretons, mais on peut écarter à coup sûr l'hypothèse d'un rassemblement d'Armoricains), et ces gens, visiblement, étant là pour fêter leur patronne corporative, on peut penser qu'il font dans le bois, et peut-être notre hypothèse est-elle la bonne ?

   Notre ami Jean-Paul Follacci se souvient d'avoir eu pour condisciple un Jean-Claude Meyer, participant assidu, dans ses jeunes années, aux matinées enfantines des jeudis de Radio-Alger (par la suite, Jean-Claude fera médecine), et dont le père dirigeait une menuiserie. Lorsque leur classe se rendait du lycée Gautier aux Groupes Laïques, leur itinéraire les amenait à passer devant les ateliers de menuiserie de son père (Élie Aimée Meyer), sitée au 10 rue Bel-Air (CLIQUER ICI POUR VOIR LA RUE BEL-AIR). "Une entreprise manifestement importante", se souvient Jean-Paul... Nous voici, pour le même quartier, avec plusieurs menuiseries du nom de Meyer... Alors ? Qui nous aidera à voir clair dans cette sciure (de mouche) ? À suivre...







Mais non, puisqu'on vous dit que c'était pas une manufacture de canotiers !
Ils travaillaient dans la ME-NUI-SE-RIE !


DERNIÈRE MINUTE !

En préparant un écran consacré au quartier du "Pâté", article basé sur une assez copieuse documentation rassemblée comme de juste à grands frais (faut pas lésiner), sur quoi on est tombé? Eh oui, banco, sur une référence à la "menuiserie d'Art MEYER & Cie, qui exécuta les boiseries de la Grande Poste et de la Préfecture d'Alger". Voilà donc une question qui ne se pose plus désormais. Toujours ça de pris, encore un petit bout de notre mémoire d'engrangé, c'est autant que les génies de l'oubli n'auront pas...






GALERIES DE FRANCE, SAMEDI 23 SEPTEMBRE 2006

JACQUELINE ET GÉRALD MÈNENT L'ENQUÊTE


Comme l'ont constaté beaucoup de ceux qui sont retournés en 2006, les "Galeries de France" sont en travaux. Transformation en musée oblige. Gérald avait décrit "ses" Galeries du temps de leur splendeur, pas plus tard qu'en 2006 (CLIQUER ICI POUR VOIR LES GALERIES DE FRANCE). Et il s'était souvenu du drôle de machin en laiton (variateur ?) que manipulait le liftier, semblable à celui du capitaine Haddock, ou à celui de "La machine à explorer le Temps" dans le film de Georges Pal. Gérald a donc pris langue avec les ouvriers sur le chantier, ils lui ont collé un casque en plastoc jaune sur la tête, et il a pu tourner autour de l'une des deux cages d'ascenseur. Les ascenseurs ne fonctionnent évidemment plus. L'un était coincé quelque part dans les hauteurs. L'autre était immobilisé au rez-de-chaussée, mais il s'était enfoncé un peu sous le niveau du rez-de-chaussée, ce qui empêchait qu'on puisse ouvrir la porte.




C'est Jacqueline Blanc qui a réussi à entrebailler la porte, et on l'a aperçu...
Oui, regardez bien là, dans le rond rouge... Approchez vous mieux...






Pas de doute, il était là, tapi dans l'obscurité, à nous attendre avant sa disparition définitive. Sur le laiton poussiéreux, on peut lire "ATELIERS ABEL PIFRE". Il faut savoir qu'en 1901 OTIS avait fusionné avec son ancien agent français, les "Ateliers Abel-Pifre", pour former Otis-Pifre. Un jour, le Pifre disparaîtra, pour ne laisser que le OTIS. Depuis combien de temps ce variateur était-il là ? Depuis l'inauguration en 1914 ? A-t-il été remplacé depuis ? Va sa'oir...





Au cours du même après-midi, Jacqueline et Gérald sont allés prendre un verre à la terrasse de l'Aletti. Pensez, revenir en ce lieu qui vit tant de moments historiques et de personnages célèbres, c'est une vraie émotion. Nouvelle incursion dans les étages, grâce à l'amabilité du personnel. Plein de photos... Dont les ascenseurs et leur décoration "Arts déco"...




Et là, en entrant dans la cabine, les attendait la ènième surprise de la journée : dans l'un de ces deux ascenseurs en parfait état de marche, une direction soucieuse de tradition a conservé un autre de ces variateurs qui équipèrent ici ces cabines en 1930. Il fait plus récent que celui des Galeries. Mais le nom en relief dans le laiton est le même : "OTIS-PIFRE / PARIS". Voilà, FIN de l'histoire de cette petite découverte. À vous Cognac-Jay !













Un envoi de "Monsieur CHOC"
(dit "le CHOC des photos")


NOS FORTICHES

ANDRÉ GATTO PLUS FORT QUE TIM WOOSTER !

(Dans nos quotidiens, 19 octobre 1950)









CINÉMA LE FRANÇAIS, 25 FÉVRIER 1954, 21 H

PLEIN LES MIRETTES AVEC SANGAREE !

Pour Adrienne Ruby



À gauche, la façade du Français, photographiée par Yves Jalabert en 2006.
La photo de droite a été prise peu après l'ouverture du Français, en décembre 1953.
Rien n'a encore trop changé depuis 50 ans.
La vitrine horizontale à droite, et les deux verticales de part et d'autre de l'entrée principale,
où nous regardions les photos des films, sont toujours là,
de même que l'encadrement où avait dû prendre place l'affiche de "Sangaree"
(non pas celui au-dessus de l'entrée principale, mais celui à droite de la lanterne de droite.
En agrandissant la photo de 2006,
vous verrez l'entrée du 16 rue Denfert-Rochereau (le Français est au 16 bis),
et plus loin, faisant l'angle avec la rue Tirman, la boutique du coiffeur,
qui en 2006 était toujours un coiffeur...
Les branches qui dépassent en haut à droite sont celles des arbres de Sainte-Marcienne...
La façade du cinéma, à l'architecture lourde et solennelle, mais pas déplaisante,
est ornée des symboles mussoliniens, dont le blason avec la croix de la maison de Savoie,
le faisceau de licteur et la vestale,
puisqu'avant que ce soit "Le Français", c'était ici la "Maison des Italiens",
construite avec l'aide de l'Italie d'avant-guerre (celle de 39-45).





Cliquer pour voir toute la page "spectacles" de cette semaine-là...


Extrait du Livre d'Or d'Es'mma

RUBY Adrienne (1928)

11/12/2006 09:43

Cinémas d'ALGER: il y avait aussi la publicité : Jean MINEUR PUBLICITE, BALZAC 00 01, avec le petit bonhomme qui faisait tournoyer sa hache et la lançait sur le panneau où figurait le n° de téléphone. Aux entractes passait l'ouvreuse vendant bonbons, caramels, esquimaux, notamment les fameux "Coeurs", qui avaient leur réclame : "Rodrigue, as-tu du coeur ?" Le premier film en cinémascope, "LA TUNIQUE", nous l'avons vu au cinéma "MAJESTIC" ; il passait aussi dans d'autres cinémas d'ALGER. Ce fut un moment extraordinaire.

Puis, sont arrivés les films "en relief", pour lesquels on nous distribuait des lunettes spéciales en carton, avec les micas de couleur ; le premier film relief s'appelait "SHANGAREE" (il me semble) ; à un moment, quelqu'un dans le film lançait un couteau, et on avait l'impression qu'il arrivait sur nous ; et c'était époustouflant de voir tout en relief !


RÉPONSE

Bonjour Adrienne. Pour "la Tunique", on peut voir l'affiche du film dans la rubrique "cinéma de chez nous", en allant à "Quand vous descendrez, montez donc..." (CLIQUER ICI POUR LE PARIS, LA TUNIQUE, ET LA RUE TANCRÉDE). Pour "Shangaree" (quelle mémoire, Adrienne!), c'était "Sangaree" ! À une lettre près, c'était ça ! Oui, je confirme, il a bien été le 1er film en relief 3D à Alger, il est sorti dans deux cinémas, le Français et le Marignan.

Mais revenons à "Sangaree"... Nous sommes le 25 février 1954. Au Colisée, au Vox, au Plaza, au Mondial, demain sortira le film "Les Orgueilleux", avec Michèle Morgan et Gérard Philippe, à l'ABC, au Musset et à la Perle, c'est "Limelight" ; ce soir à 18 heures "l'illustre pianiste autrichien" Jorg Demus a joué à la Salle Bordes. Mais l'évènement, aujourd'hui, c'est "La grande première de Gala" de "Sangaree", au Français, rue Denfert-Rochereau. Et "L'histoire des 3 amours" à l'Empire et au Majestic ne supporte pas la comparaison. Ce jeudi à 21 H 15. Souvenez-vous...

Aux spectatrices sur leur 31, on remet un flacon de parfum Carven. Il y en a de 3 marques différentes... Vous, Adrienne, vous avez eu lequel? "Ma griffe" ? "Robe d'un soir" ? "Chasse gardée" ? Êtes-vous là d'ailleurs, ce soir, Adrienne, avec vos 26 ans et votre joli sourire ? Dans l'annonce - racoleuse - de l'Écho d'Alger, en pages "spectacles", on voyait bien que l'acteur principal du film, c'est le relief. Les vedettes ne sont pas parmi les plus connues, Arlène Dahl a dû être choisie pour ses générosités. Pour ses poumons qui surgissent hors du cadre de l'annonce, avec en plus une flèche qui vient désigner son décolleté vertigineux, comme si c'était utile, d'un "en relief" redondant. On est assuré que, quelque soit son talent, à la Arlène, punaise, elle va crever l'écran ! Car vous avez raison, Adrienne, ce qui compte, ce sont les cris des spectatrices quand le couteau arrive sur nous ! Quelle belle soirée, en ce début d'année 54, une soirée de juste avant la tempête.




UN AUTRE GRAND CLASSIQUE DU CINÉMA EN "3D",
"LE MASQUE DE CIRE",
REVU PAR JEAN BRUA









NOS DEUX ROUES...

...LEURS BIENFAITEURS ET SPONSORS



Ces courses entre poussins organisées par le "Sport Cycliste Enfantin de Belcourt" avaient eu lieu un samedi 23 octobre, en ce beau début d'automne 1954... Parmi les membres bienfaiteurs du SCEB, un amateur de cycles, commerçant, industriel et inventeur fameux de notre ville : Monsieur Marius Ducceschi, le papa de notre amie Lydie. En avant-première de la série d'écrans qui va lui être consacrés sur Es'mma, voici sa carte du SCEB pour l'année 1953.








UN AUTRE BIENFAITEUR
(ON NE DISAIT PAS SPONSOR ?)
MAIS POUR LES PLUS GRANDS, CELUI-LÀ...




Dans les pages sportives de nos quotidiens : le ptit zèbre Zano.
(Annonce du week-end des 21-22 février 1954)




UN PEU DE MOTO-BALL !



Nous sommes au stade de Saint-Eugène, et les vaillants motocyclistes du CCBO ont fait une brillante démonstration de leur maîtrise du Moto-ball, avant de s'incliner devant leurs adversaires du R.C. Fondouk. Vont-ils tous communier dans la dégustation d'un Verigoud bien frais, ou d'un DUBONNET, comme le leur suggère les panneaux publicitaires à l'arrière-plan ?





L'équipe de Moto-Ball du C.C.B.O., dans le quotidien des 6-7 juin 1954 :








COIN FUMEURS

UNE ÉNIGME À CLÉ :
OÙ ÉTAIENT CES ETS EDOUARD WALLACH ?




Nous avons reçu d'Elisabeth Walz, habitant Francfort sur le Main, la photo de ce très curieux cendrier à clé anglaise, ayant appartenu son père. Nous nous sommes un peu documentés sur ces Ets Edouard Wallach... Et nous avons trouvé l'annonce publicitaire suivante dans l'annuaire des Postes de 1954 :






   Bon, on arrête là, et c'est pas parce que votre document, dont l'envoi remonte à un siècle ou deux, n'est pas encore cité ici, qu'on le néglige. On le traite avec soin, on le bichonne, soyez assuré qu'on vous le bâclera pas pour alimenter le site à tout prix, mais ça, vous l'avez compris... On vous remercie de vos participations, de votre amitié, de votre fidélité. Chers petits amis, au mois prochain !