ES'MMA, LA GAZETTE DU TEMPS QU'ON ÉTAIT LÀ-BAS



MISCELLANÉES
(bissextiles, j'te dis !)
DE NOTRE PARC DE GALLAND



Ici, vous trouverez des p'tits bouts de texte, ce sont des messages qu'au fil des années,
les visiteurs du Livre d'Or d'Es'mma ont bien voulu laisser,
des souvenirs si doux de leurs enfances heureuses en ce parc.

Ils sont suivis ou accompagnés des épatants dessins dont Jean Brua,
durant tout ce temps, a bien voulu les accompagner.

À tous, merci. Nous voici prêts à affronter l'avenir et les regards de nos lecteurs du futur.
Je crois qu'on n'est pas trop mal… Prêts pour la photo ? Allons, sourions…




Salessy Jacques 25/12/48 (alger/france/bretagne)

31/05/2017 06:36

"Souvenirs souvenirs" : Ah les sous marins à élastiques ! Il en existait de plusieurs modèles : les fabriqués par les gamins eux-mêmes, ceux par les pères ou les frères, et ceux beaucoup plus chanceux motorisés voire téléguidés en provenance du magasin de jouets sur le trottoir de gauche avant d'arriver au parc de Galland. Magasin qui m'a, à l'époque, fait souvent "baver" sans résultat. On pouvait aussi les voir évoluer au parc Leclerc à côté du forum. AMI t'en souviens-tu ?

Sinon sans sortir de chez soi, il suffisait d'attraper des mouches, de leur couper les ailes, tailler un bouchon de liège dans la longueur y planter le reste d'une allumette agrémentée d'un morceau de papier en guise de voile ; remplir une bassine d'eau confier l'esquif aux flots et à la vigilance du nouveau matelot : LA MOUCHE raccourcie !! Tu vois, petit, on n'avait pas de tablette à cette époque pour se distraire. ZUT il est 6h30 ! Je deviens insomniaque ? COURAGE GÉRALD !! ET MERCI !!

RÉPONSE : Oh toi, Georges, tu vas avoir des ennuis avec Brigitte Bardot ! Et si tes insomnies nous valent de si chouettes souvenirs, continue d'éviter les somnifères ! Quelqu'un saurait-il le nom de ce magasin de jouet ? À bientôt, Gérald.



Francis MORA - ALGER/La ROBERSTAU 1948 (GENTILLY 94250)

30/05/2017 22:10

1959 - Parc de Galland : les sous marins attaquent ! Le parc de Galland, était un très beau parc, où nos parents nous ont très souvent emmenés certains après-midi lorsque nous étions petits pour se promener et flâner dans les allées pendant qu'ils s'asseyaient sur les nombreux bancs ombragés par les palmiers et grands ficus pour lire un journal ou tricoter un pull de laine.

Nous donnions à manger aux poissons rouges, qui se cachaient sous les feuilles des nénuphars, sans oublier de faire un petit tour pour voir la guenon dans sa cage et lui tendre quelques morceaux de pain, la gentille biche avec ses beaux yeux qui remuait sa petite queue ou l'ara multicolore qui adorait nos cacahouètes et qui n'arrêtait pas de répéter à tue-tête ""Cacahouètes à Coco, Cacahouètes à Coco…".

Petit, ce que je préférais par-dessus tout, c'était de monter sur ces petits chevaux à pédales qu'on pouvait diriger avec une longue lanière de cuir. Tous les chevaux étaient numérotés, le temps était compté car ils étaient payants. Il fallait débourser 30 francs pour faire plusieurs tours. Avec ma soeur nous adorons cela, car moi, j'aimais bien faire la course et me confronter avec les autres enfants.


Non, ce n'est pas la soeur de Francis ! Je ne sais plus d'où vient cette photo prise au parc de Galland,
et donc qui est cette petite fille. Elle date du printemps ou de l'été 1955. Aussi, pour cette photo : droits réservés.


Cliquez pour agrandir

Ah, cette fois, si ! Annie, la soeur de Francis, c'est elle ! Et à droite, du coup, c'est bien Francis !
Comme on le voit, comme on nous l'apprenait alors pour faire une photo réussie,
le ou la photographe s'est bien placé pile le dos au soleil, et du coup les deux petits ont le soleil en pleine poire.
Le photographe s'est transformé en cadran solaire vivant,
puisque chers Es'mmaïens, parfaits connaisseurs de la topographie de notre Parc,
vous allez pouvoir, grâce à quelques indices, déterminer pile, à la minute près, l'heure qu'il était !
Décidément, chers Es'mmaïens, vous êtes très forts !



Dans l'enceinte même du parc, il y avait une école mixte dont la cour arrière donnait sur un pigeonnier perché sur une colonne de béton. Nous envions tous les élèves qui allaient dans cette école si proche de toutes ces tentations de divertissements.


Après nous, cette école allait demeurer. En septembre 2006, Gérald a pris cette photo
à l'heure de la sortie des écoliers, ils passent devant le mur du musée
où sont accrochées les stèles romaines, avant de se retrouver boulevard du Telemly.



Plus grand, je viendrai avec d'autres camarades de la Roberstau, pour des jeux encore plus excitants. Par exemple, pour essayer de pêcher les poissons rouges avec un fil de nylon et une petite épingle à nourrice dans le bassin d'agrément tapissé de nénuphars ! Nous nous enfuyions dès que nous voyions apparaître le garde du parc.

D'autres fois, nous essayerons de couper avec un canif l'un des magnifiques petits bambous qui poussaient en abondance dans le parc pour en faire une canne pour aller à la pêche dans le port d'Alger ou aux Deux Moulins.

Mais, ce qui nous attirait le plus, c'était le "grand bassin aux soleils" dans la partie supérieure du parc, spécialement réservé pour les jeux d'eau des enfants où un arbre entouré d'un petit muret rond y trônait au beau milieu.

Certains gamins venaient avec leurs magnifiques voiliers, d'autres avec leurs bateaux Jeep ou Joustra, achetés chez Bissonet, taillés pour la course avec une hélice propulsée par un moteur à ressort que l'on remontait avec une clef. Ils étaient munis d'un gouvernail réglable par une tige à crans. C'était à ces beaux bateaux du commerce que nous voulions nous confronter, et les couler avec nos sous-marins que nous fabriquons nous mêmes.

J'ai toujours été fasciné par les sous-marins, peut être à cause de la lecture de 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne, dans la collection "Rouge et Or", un des seuls livres offerts pour mon Noël par ma tante Josepha !


C'est dans la collection "Ideal Bibliothèque" qu'en 1954 était paru "20 000 Lieux sous les Mers.
En voici les deux tomes, avec les belles illustrations de Jean Reschofsky.
Pour se rafraîchir la mémoire sur le beau film de Disney qui allait nous enchanter en octobre 1955,
C'est ici, cliquez !



Au début, nos bateaux, étaient constitués d'un manche à balai d'environ 40 centimètres de long et propulsés par une hélice coupée dans le couvercle d'une boîte de conserve. Un rayon de vélo et des élastiques multiples torsadés (plus petits que ceux que nous utilisions pour faire nos "tires boulettes" ou "taouels") remontés grâce à une petite manivelle démontable, formait le mécanisme du moteur pour actionner l'hélice. Un gouvernail réglable fixé à l'étambot à l'aide d'un bout de rayon de vélo et le couvercle d'un morceau de boîte de conserve permettaient de diriger une fois pour toute la direction du bateau. Cette technique de construction, que l'on ne trouve dans aucun manuel, semblait se perpétuer au fil des années parmi les gosses. Il y avait une tradition et une technique qui se transmettait au fil du temps, de génération en génération, les petits copiaient sur les plus grands.

Par la suite, nos bateaux, bien que rustiques, s'amélioraient et ressemblaient à de vrais sous-marins. Nous avions remplacé le manche à balai par une planchette de bois qui avait la forme d'un vrai submersible. Ils étaient maintenant peints en gris et certains possédaient même un kiosque et des ailerons pour stabiliser la plongée. Certains avaient poussés le détail jusqu'à mettre une tourelle avec un périscope et un canon. Nous lestions nos bateaux avec du plomb récupéré sur des vieux tuyaux d'eau aplatis et cloués ou vissés sur le fond de la coque. Plusieurs fois nous arrivions à retourner et à couler des navires au grand dam des autres gamins. Ils étaient obligés de défaire leurs chaussures et chaussettes, relever leur pantalon, pour aller chercher leurs "rafiots" coulés au beau milieu du bassin. Qu'est-ce qu'on pouvait se marrer ! Les enfants se plaignaient alors à leurs parents qui les accompagnaient ou au garde qui ne savait plus où piquer de la tête. Mais ce bassin n'appartenait-il pas à tout le monde ? Nous jubilions. Était-ce de la jalousie ou une "revanche" sur ces enfants favorisés avec leurs beaux jouets de chez Bissonnet ? En tout cas, nous étions assez fiers de nous, car nos bateaux, nous, nous les avions fabriqués de nos propres mains !

RÉPONSE : Bonjour Francis. J'ai bien "rabouté" tes deux messages, mais il manque un petit bout ! Tu peux me le renvoyer ? En tout cas merci, à toi et à ceux qui se souviennent de nos jeux au parc de Galland ! Je vais collationner ça et le rajouter dans le recueil d'écrans "parc de Galland" qui est déjà assez copieux. Gérald.



Cadeau pour le petit Francis : un chouette "Nautilus" du commerce qui se remontait avec une clef !



Et les dessins de Jean Brua sur le parc de Galland,
au fil des messages de notre Livre d'Or…