Le Coin des Chrononautes



24 RUE D'ISLY : FERDINAND GRIFFOL,
ÉLECTRICIEN-OPTICIEN-OENOLOGUE


Dessin de Jean Brua


Quand l'an dernier, m'aidant de l'annuaire des Postes 1954, j'ai dressé le relevé des commerçants de la rue d'Isly pour en constituer la promenade panoramique, l'un d'eux m'avait intrigué. Pas pour sa raison sociale, non, "Griffol", comme nom, ça n'a rien de particulier. C'est comme un animal mythologique qui aurait eu son nom un peu écorché, on va dire que c'est dans le même genre qu'un Dragol... Ce qui m'avait fait lever le sourcil, c'était la mention de ses activités :

"électricité, optique, oenologie".

C'est beau comme une devise républicaine ! Chacune de ces trois spécialités prise isolément n'a rien en soi de surprenant, mais quel rapport peut-il bien y avoir entre un magasin de détail d'articles autour de l'électricité et de l'optique, et le noble art de l'oenologie ? A priori, pas grand chose.

Aussitôt me revint à l'esprit une expression de mon père qui nous faisait hurler de rire ("encore papa, encore !"), quand il voyait dans la rue un quidam qui zigzaguait suite à un usage excessif de boisson alcoolisée : il nous faisait un clin d'oeil, et, un sourcil levé, prenant un air à la fois suspicieux, mystérieux et envahi par l'évidence, tel le commissaire Bourrel lançant son "mais bon sang bien sûr !", il nous disait, sur un ton excessivement confidentiel : "Oh oh, en voilà encore un qu'il a touché... qu'il a touché quoi ? ... qu'il a touché le fil électrique !". Bon, je vous l'accorde, comme association d'idées pour l'électricien-oenologue de la rue d'Isly, c'est un peu faible... (1)

Dans le panorama de la rue d'Isly, j'ai donc osé, à l'égard de ce commerçant tricéphale, un slogan vaseux certes, mais qui traduisait bien ma perplexité : "Griffol, l'électricien qu'on n'appelle pas en vin".

Ce n'est que tout récemment, avec la somptueuse et abondante documentation que nous avons touchée sur des dizaines d'entreprises algéroises (oui, avec des photos ! Il faudra que je vous en re-parle), que j'ai compris le pourquoi de cette juxtaposition d'activités aussi improbable que l'alliance de la carpe et du lapin. Pour cela, mes chers et algérois chrononautes, revenons en arrière... Allez, on remonte le temps...

1910. La fin de la "Belle Époque"... Mais nul le sait encore. Ni que la guerre est en embuscade à seize saisons de là. C'est la septième année que Charles Jonnart est Gouverneur général de l'Algérie. À El-Biar, la petite Anna-Sylvia Pons, ma marraine (décédée en octobre dernier), a deux ans. C'est l'année où naissent Jacques-Yves Cousteau, Django Reinhardt, et, à Tiaret, celle qui sera l'immense Reinette l'Oranaise. Harry Fragson chante pour la première fois son immortel "Reviens" (cliquer ICI pour l'écouter), et il viendra en chair et en os le chanter à l'Alhambra, ici, rue d'Isly. Mais aussi, c'est l'année où meurent Mark Twain et Jules Renard... La comète de Halley, elle aussi, elle ne fera que passer... (non, pas Bill, lui, il fera son apparition en 1954)

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et découvrir le nom du photographe (une pointure !
Et surtout, lui et Anne-Marie-Chechan, la nièce de Ferdinand Griffol,
habiteront un jour le même immeuble du 24 rue Michelet !)


Ferdinand Griffol vers 1910

1910, c'est l'année où Messieurs Pain et Griffol s'associent, et créent ce qui va rapidement être la "Maison Ferdinand Griffol". Ils en installent d'emblée le magasin en plein coeur de ce qu'ils flairent comme le quartier commercial "qui monte" à Alger, celui de la rue d'Isly. Car, peu à peu, le centre d'Alger se déplace, du quartier de la rue Bab-Azoun, il se transporte plus au sud, au delà des squares Aristide Briand-Bresson, il remonte la rue Dumont d'Urville... C'est au numéro 24 de la rue d'Isly qu'ils ouvrent leur commerce, à l'angle avec la rue des Chevaliers de Malte. Presqu'en face les Galeries de France, sauf... que les Galeries de France ne sont pas encore là.

Elles ne dressent pas encore leur belle façade de l'autre côté de la rue, vu qu'elles ne seront inaugurés que dans quatre ans, en 1914. Pour l'instant, il n'y a là, au n°25, qu'"un immeuble banal, à la façade morne, au rez-de-chaussée duquel le commerce est principalement représenté par un café maure et une épicerie mozabite" (2). Mais on peut penser que c'est en prévision de leur future ouverture, que Ferdinand Griffol, en homme d'affaire visionnaire, a misé ici pour son commerce sur une situation de tout premier choix, même si elle est encore potentielle. Un peu plus loin, place Bugeaud, l'emplacement où s'élèvera l'immeuble du "Bon-Marché" est encore occupé par un bâtiment de deux étages, avec, au rez-de-chaussée, la grande quincaillerie "Philibert Frères". Pour le concurrent des Galeries, il faudra encore attendre quatorze ans. Au bas des jardins Laferrière, en cette année 1910, on a commencé la construction du nouvel Hôtel des Postes, il s'annonce magnifique dans son style "neo-mauresque", mais il ne s'ouvrira au public que dans trois ans, en 1913. Et dans l'immeuble en face, les Meubles Boyoud, commerce-phare du quartier durant trente ans, ne s'installeront qu'en 1925.

C'est sûr, la rue Bab-Azoun peut dormir tranquille sur ses deux rangées d'arcades, elle va rester, encore pour un bout de temps, la destination des élégantes et des ménagères. Par ici, du côté de la rue d'Isly, l'animation nocturne n'est encore rien de ce qu'elle sera plus tard. Le vieil "Olympia" de la rue de la Poudrière ne suffit pas à pourvoir un noctambulisme digne de ce nom, et c'est seulement dans deux ans, en 1912, que l'Alhambra ouvrira ses portes. Le quartier "frémit", mais il reste encore à inventer ses journées, et les deux associés viennent d'y contribuer.

Passe une première guerre mondiale...


À la fin des années 20...

En janvier 1924, Ferdinand Griffol se retrouve seul. Il assure la direction de la maison. Au fil des années, l'affaire s'est structurée en trois branches : l'optique, l'électricité, et l'oenologie. Si Ferdinand Griffol délègue la responsabilité de l'optique et de l'oenologie à Monsieur Louis Artoni, il se réserve pour lui-même la direction de la branche électricité, la plus importante, tout en assurant la direction générale de l'entreprise.


- Mais enfin, ça consistait en quoi, comme métier, électricien-oenologue ?

- Nous y venons... Un mot auparavant de ce rayon "optique" que chapeaute Monsieur Artoni, avec cet extrait d'un reportage de 1928 sur la Maison Griffol :

"L'optique est admirablement organisée et permet de donner satisfaction à la clientèle si nombreuse et si variée qui se présente continuellement à ce rayon. Il est vrai que des collections très complètes, très soignées, sont mises à la disposition de tous ceux qui ont recours à la maison. Ces collections comprennent depuis le verre lorgnon le plus simple jusqu'à l'appareil télescopique ou microscopique le plus perfectionné. Ce rayon est complété par toute une série d'appareils de géodésie, depuis la chaîne d'arpenteur jusqu'au tachéomètre.

Une paire de jumelles vendue il y a bien longtemps par Griffol et Cie, comme on en trouve de temps en temps sur les sites d'enchères, après une vie de bons et loyaux services...




De plus, la maison effectue les réparations de ces différents articles et appareils. Elle dispose, à cet effet, d'excellents spécialistes, qui, ayant fait un apprentissage complet, sont à même d'effectuer toutes les transformations, mises au point, qui pourraient être effectuées". (2)
(NDLR : le redoublement du verbe est dans le texte original)


- Oui, oui, d'accord... Côté optique, ça a l'air formidable... mais l'oenologie ? Quand est-ce qu'on boit, bon sang de bois ?

- Pas de noms d'oiseaux, s'il vous plaît, gardez votre sang-froid, et suivez le guide... Passons au département "électricité" sur lequel régnait Monsieur Griffol en personne...

"On trouve dans ses magasins le plus bel approvisionnement de fournitures électriques qui existe dans le département ; nous ne pouvons, en raison du peu de place dont nous disposons, donner un aperçu des milliers d'articles qui sont offerts à la clientèle, mais on peut dire que tout ce qui se fait de mieux, de plus beau et de plus récent dans cette branche existe dans les magasins de vente et entrepôts de la Maison Griffol. Nous y avons vu de la lustrerie de toute beauté, des abat-jours somptueux, des lampes superbes, mais nous nous hâtons de dire que l'assortiment est prévu de telle manière que chacun peut être certain d'y trouver les articles qu'il cherche à des prix absolument en rapport avec ses moyens.

C'est tous les specimens de l'art moderne et ancien qui sont exposés dans ces magasins et salles de vente. L'amateur trouvera dans la belle lustrerie des pièces vraiment belles, signées Daum, Gallet, Schneider, Muller, etc... qui pourront satisfaire les gens de goût et artistes." (2)


- Bon, Gallé et Daum, je veux bien, OK, c'est la classe, ouais ouais... Mais quand c'est qu'on déguste une Veuve Cliquot ou un Royal Targui ? C'est classe aussi, non ? Où qu'il est, l'oenologue ?

- Nous allons y arriver... Mais auparavant, sachez qu'à côté de ces fournitures et objets électriques dont on vient de parler qui concernent le "home" (comme disaient les cuistres d'alors), les établissements Griffol proposaient également le versant industriel des bienfaits de la fée électricité :

"Cette partie est certainement l'une de celles sur lesquelles Mr Griffol a porté le plus d'attention. Il s'agit naturellement de moteurs, depuis les plus faibles jusqu'aux plus puissants, alternatifs ou continus ; de turbos alternateurs ; de bobinage, de réparations importantes ou de réfections complètes de moteurs ; d'installation de lumière ou de force, c'est à dire de travaux ou ventes de grosses pièces pour lesquelles la Maison est admirablement outillée." (2)


- Bon, c'est bien... Super super... Mais si vous nous disiez ce qu'avait à faire l'oenologie et les Degrés d'alcool dans ce temple dédié au Volt, à l'Ampère, à l'Ohm et au Watt ?

- Juste une minute... J'en ai pas terminé avec l'électricité... Finissons de lire...

"La firme Griffol possède en magasin un matériel complet de nature à satisfaire toutes les demandes, comme elle est en mesure d'exécuter tous les travaux qui concernent l'électricité industrielle. Elle dispose d'un personnel compétent, consciencieux, et très au courant (hi hi) des besoins de la clientèle. Ses ateliers, situés passage Bon accueil (rebaptisé plus tard rue Pierre Sémard, NDLR), ont une organisation et un matériel tout à fait modernes." (2)


- Hein, qu'est-ce que vous dites de ça ?

- Je dis que je voudrais qu'on parle d'oenologie, et savoir ce que "l'art du vin, de la culture à la consommation en passant par la récolte, la vinification, l'élevage, la conservation et la dégustation" (définition du dico), pouvait bien venir fiche ici, voilà ce que je dis !

- Houlà, mais faut pas vous énerver comme ça ! Il fallait juste le dire ! Tenez, la voilà, votre explication !

"Dans un pays comme l'Algérie, essentiellement viticole, il était de toute utilité d'avoir une branche "OENOLOGIE" parfaitement organisée. C'est ce à quoi s'est attaché Monsieur Griffol. C'est tout un lot complet d'appareils de vinification scientifiques et pratiques qui est mis à la disposition de l'acheteur. Ces appareils proviennent des plus grandes firmes existantes, telles que DUJARDIN, SALLERON, MALLIGAND..., c'est à dire qu'ils offrent la plus grande garantie à tous les chimistes des laboratoires de l'Algérie." (2)


- Ah bon, alors c'était juste ça ? C'est pas Mr Griffol qu'il était l'oenologue ? Y goûtait donc à rien du tout ?

- Oh que si, il goûtait... à la tranquillité, quand on voulait bien arrêter de le prendre pour Bacchus... Ferdinand Griffol, juste il vendait des appareils qui servent dans les labos des éleveurs de pinard pour mesurer le dosage des sucres, analyser les tanins, contrôler les moûts... Voilà.Vous êtes content ?

- Ben....non.

Deux photos, prises à quelques mois d'intervalle en 1928 ou 29, nous montrent que cette fin des années 20 vit la transformation de la devanture du magasin Griffol. Comme vous pouvez le constater, la décoration "Modern Style", sans doute jugée plus tellement dans le coup, a laissé place à un look "Arts Déco", idéal pour attaquer en beauté la décennie qui s'ouvre... Le Charleston, les garçonnes, la Revue Nègre sont là. Arrivent Mickey et Hergé, le cinéma parlant, la planète Pluton. Le Corbusier avec son plan "Obus" veut raser Alger. Mes petits parents adolescents vont bientôt se rencontrer aux Grands magasins des "Deux Magots" qui va les employer... C'est aussi une sacrément belle époque !

Il semblerait, à la charnière des années 20 et 30, que Monsieur Louis Artoni ait su se rendre indispensable, et se soit retrouvé "en haut de l'affiche". On remarquera que sur les deux premières photos du magasin cette année 1929, le nom de Louis artoni n'est pas sur la devanture, mais que sur la troisième il figure sur la façade ravalée.

Une réclame, parue en 1936, nous apprend que l'établissement s'appelle toujours à cette date "Griffol et Artoni". Ensuite, une autre guerre passe...



Épilogue...

Que s'est-il passé, durant les 18 années entre 1936 et 1953, année de la mort de Ferdinand, entre lui et Louis ? Le courant y passait plus entre les deux hommes ? Y se sont fâchés ? Monsieur Artoni a-t-il jugé qu'il avait suffisamment appris, et qu'il était temps de voler de ses propres ailes ? Se sont ils répartis à l'amiable leur clientèle, chacun dans son quartier, Louis Artoni choisissant à son tour d'implanter son commerce dans ce qui serait le centre d'Alger pour les années 50 ? Quand cela s'est-il produit ?

Ce qui est certain, c'est qu'en 1954 Louis Artoni ne travaillait plus aux Etablissements Griffol. Il avait ouvert son propre magasin, au 2 de la rue Michelet (oui, l'un des magasins urf "sous les Facultés"), et il avait repris, au poil près, les trois mêmes activités qui étaient celles de la "Maison Griffol" de la rue d'Isly : "Artoni, électricité, optique, oenologie" (c'est ce qu'on lit dans l'annuaire des PTT de 1961).

En 1954, les deux magasins coexistaient dans l'annuaire, et cela durait encore en 1961 (téléphone : 63 35 43 pour Griffol, 63 55 72 pour Artoni).

À noter enfin que dans l'annuaire de 1961 il y a une Madame Veuve Ferdinand Griffol, au 31 rue Denfert-Rochereau (tél 66 88 22). Dans l'annuaire de 1954, c'était encore l'adresse et le téléphone (même numéro, mais sans le 6 de tête) de Ferdinand Griffol, décédé l'année précédente.

Voilà. La saga de l'électricien-opticien-oenologue s'arrête ici. Mais elle n'est pas achevée. On aimerait que les descendants des Pain, des Griffol, et des Artoni (3) nous fassent un petit signe de vie. Et nous aident à remplir les zones en blanc de leur histoire. À mettre aussi un visage sur ces noms.

Gérald Dupeyrot
Mars 2008




(1) Je revois aussi Monsieur Dupilon, le sympathique ivrogne de Champignac (dans les BD de Spirou), quand il rentrait chez le photographe qui avait succédé à son bistrot habituel, et qui, à grands coups de canne sur le comptoir, exigeait qu'on le servît ! (oui, dans l'aventure "Spirou et les Petits Formats")
Sûr qu'un électricien-oenologue, après un photographe-bistrot, ça lui aurait pas déplu, à l'ami Dupilon !



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Les 2 photos de 1929,
avant travaux de rénovation


PHOTO 1

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PHOTO 2

À droite, la rue des Chevaliers de Malte.

À gauche, dans la rue d'Isly, deux boutiques plus loin, on distingue parfaitement "Au Louvre de Paris", également au n°24. Jules Drapier (hi hi) en était en 1922 le Directeur (oui... rappelons qu'il se vendait ici lingerie et confection pour dames, vous pouvez appeler Jules au 21.50 pour faire des blagues).

Un "Miel surfin de Kabylie", inscrit sur la façade à l'extrême gauche de la première photo, nous rappelle l'existence entre les deux magasins, de la "Maison P. Compan et E. Charavin", spécialisée dans les fruits et primeurs de grand luxe (téléphone 12.20 en 1922). Nous vous en produisons une réclame parue cette même année 1928. On ne sait pas si Monsieur Charavin (hi hi) s'était intéressé à l'oenologie dont son voisin s'était fait une spécialité. Ce qu'on sait, c'est qu'en 1922, c'est Paul-Émile Compan qui est le patron de la boutique.



En 1922, au dessus des trois boutiques du rez-de-chaussée du n°24, vivent "en bons pères de famille" (selon l'expression consacrée des baux) Marcel Bonnefoy, employé au Gouvernement Général ; Edmond Bonnet, inspecteur des contributions diverses ; Antoine Spiteri, cafetier, c'était ici son domicile ; Emilia Sylla, professeur de harpe ; Edouard Biscarras, commerçant ; Henri Escriva, rentier (quel beau métier !) ; E. Marcus, sous-directeur du Crédit Foncier d'Algérie et de Tunisie.


Les photos de 1929
après travaux de rénovation



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On remarquera que "Miel surfin de Kabylie", il est toujours sur le bout de façade de la boutique d'à côté, et que la rénovation a porté aussi sur la marquise, la superbe précédente ayant été remplacée par une non moins somptueuse nouvelle. Cet aspect du magasin est vraisemblablement celui que nous avons connu dans les années 40-50.





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   Sur cette carte postale du début du XXème siècle, on voit, à gauche, la chocolaterie Caillou et Fils, consacrée aux Chocolats Grondard, qui se trouve au n°19 de la rue d'Isly, et à droite, au n°24, la devanture de notre électricien-oenologue.
   Enfin, non pas encore, semble-t-il. Pour l'instant, vers 1910, le magasin est encore celui d'un opticien, comme l'atteste la paire de lunettes géante accrochée en guise d'enseigne. Enseigne qui ne figure plus sur les photos de 1929, remplacée qu'elle est par un pannonceau au nom de Griffol. Ferdinand Griffol aura, selon toute vraisemblance, racheté le bail de ce prédécesseur. À moins que ce prédécesseur ne soit son nouvel associé, Monsieur Pain lui-même ?




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  L'atelier Griffol au passage Bon-Accueil en 1929. On peut espérer que c'est juste pour la photo qu'on a droit à un tel déballage de moteurs, et qu'en temps normal, c'est un peu moins le souk, "le personnel étant compétent, consciencieux, et très au courant (hi hi)", comme le dit le reportage.




Puisqu'ici il est n'est pas question seulement d'oenologie, mais aussi d'optique, Es'mma vous offre...

UN PETIT JEU DE REFLETS




  Photo 1 : Avec le reflet ci-dessus, c'est à une pharmacie que nous sommes confrontés. Laquelle ? Celle de Félix Ramigeon, qui se trouve juste en face, au 17 rue d'Isly, juste avant la boutique Chocolat Grondard.

  Photo 2 : Par un jeu d'optique, on distingue des reflets d'enseignes de boutiques qui ne se trouvent pas forcément de l'autre côté de la rue d'Isly. Tenez, cet HOTEL que nous révèle ce reflet, il s'agit de l'enseigne du petit "Hôtel d'Isly" (téléphone 18.41 en 1922), qui se trouvait au n°8 de la rue des Chevaliers de Malte. Au rez de chaussée, les autres lettres que nous renvoient la vitrine, il semblerait que ce soient les dernières du mot "Quincaillerie", une quincaillerie dont l'annuaire de 1922 ne nous apprend rien (n'oublions pas que nous sommes en 1929, et les commerces, en 7 ans, ça a le temps de changer !).




(2) Extraits du "Livre d'Or du département d'Alger", 1929-30.

(3) J'ai eu dans ma classe à Clauzel un Patrick Artoni. Nous nous sommes retrouvés plus tard, début 62. Il habitait au 35 rue Michelet, l'immeuble qui faisait l'angle avec la rue Tirman, au coin en face de celui occupé par la librairie "À Nostre Dame". Et au dessus de l'"Optique de France". Je crois me souvenir, Patrick, que tu avais pour ton âge des compétences plutôt pointues en électricité, et du matériel. Mais c'est si vieux déjà, je peux me tromper... Si tu me lis, Patrick, j'espère que tu voudras bien te manifester. G.





DERNIÈRE NOUVELLE : pas plus tôt cet écran en ligne, nous avons reçu d'Anne-Marie CHECHAN, la petite nièce de Ferdinand Griffol, un message puis, par courrier postal, des photos, ce qui nous permet de faire un peu connaissance avec notre électricien-oenologue. Et aussi de faire figurer son portrait ! 1.000 mercis à Anne-Marie CHECHAN.
Pour lire son message, et voir des photos de Ferdinand Griffol,

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