12 mars 2008 :

FERDINAND GRIFFOL EST DE RETOUR !

Photos et texte : envois de sa petite nièce, Anne-Marie Chéchan.



  Pas plus tôt avions-nous mis en ligne l'écran consacré à l'électricien-opticien-oenologue de la rue d'Isly, le désormais célèbre Ferdinand Griffol, que nous recevions le courriel que nous publions ci-dessous. Mille mercis à Anne-Marie, ainsi qu'à ces quelques autres descendants et dignes "héritiers" qui se manifestent parfois. De cette façon, ils nous aident à redonner à d'anciens Algérois leur place dans cet Alger virtuel que nous reconstruisons peu à peu. Nous avons conservé les observations d'Anne-Marie retraçant les aléas et pérégrinations des archives de Ferdinand Griffol jusqu'à leur probable anéantissement après le décès de sa soeur. Nous devons avoir à l'esprit que ceci aura été le sort de la plupart des archives relatives à notre présence en Alger, et qu'il est important de sauver ce qui peut encore l'être. Que chacun de nous ait à coeur de "relancer" les Algérois âgés de notre entourage, ceux qui n'ont pas Internet, qui de ce fait ne nous connaissent pas, et de leur demander de laisser scanner leurs archives. Nous ne demandons pas grand'chose à nos visiteurs, aussi qu'ils veuillent bien, en contrepartie de notre investissement désintéressé, faire de leur côté ce petit effort. Nous les en remercions.







Anne-Marie CHECHAN (Rue Michelet - Paris)
12/03/2008 10:34


   " J'ai eu un choc en découvrant l'écran consacré à mon grand oncle Ferdinand Griffol. Déjà, il y a un certain temps, ayant parcouru l'écran consacré aux commerces de la rue d'Isly, j'avais envisagé de mettre un petit mot d'explication sur le L.O. concernant la triple activité de l'entreprise. Malheureusement, mes parents qui auraient pu vous donner beaucoup plus de détails que je puis le faire, ne sont plus là, et je vais essayer de retrouver quelques souvenirs d'enfance, puisque "tonton Griffol" est décédé en 1953.

   Je ne connais pas sa date de naissance, mais je pense qu'il était né dans les années 1870/75, à Rochefort-sur-Mer (1). Il a été marin, dans la Marine Nationale, où il a sans doute appris son métier d'électricien et surtout de motoriste.

   Est-ce à sa démobilisation qu'il est arrivé à Alger, je ne saurais le dire, toujours est-il qu'il a épousé à Saint-Eugène Elisa Chéchan, tante de mon père, dont la dot lui a permis d'acheter la boutique du 24 rue d'Isly.

   Je pense que dans un premier temps il a été l'associé de Monsieur Pain, ce qui explique la première enseigne. J'imagine que M. Pain devait être plutôt opticien et que les deux activités ont ainsi été regroupées.

   Quant à l'oenologie, il s'agit bien sûr de l'équipement électrique des caves de vinification, je crois me souvenir qu'il avait, entre autres, installé celle du domaine de la Trappe.

   Grand chasseur, bon vivant, "fine gueule", jovial, nous étions très proches de leur couple. N'ayant pas eu d'enfants, ma grand'tante et lui avaient élevé mon père, qui avait perdu sa mère très jeune, et dont le père, chef de section au chemins de fer algériens, était basé dans l'est algérien, ainsi que sa nièce à lui, Paulette Griffol, orpheline elle aussi, qu'il avait fait venir de Rochefort après la mort de ses parents. Paulette, qui avait fait des études de secrétariat à Alger, a travaillé au magasin jusqu'au grand départ de 62. Je me souviens des deux vendeuses, , opticienne, et l'autre, que je revois, mais dont j'ai oublié le nom.

   Le 31 rue Denfert-Rochereau était bien leur domicile, 6ème étage, théâtre de nombreux repas de famille. Mon frère et moi, enfants, accompagnés par Pyrame, le chien de chasse de l'oncle, qui avait succédé à Capucine, nous échappions sur la terrasse pour aller voir dans l'appentis qui y servait de débarras, les bécasses pendant la goutte au bec ; et, pour mon frère, le fusil de chasse de l'oncle, qui le remplissait d'admiration.

   Ma grand'tante est demeurée dans cet appartement jusqu'en juin 1962, date de son départ comme pour beaucoup. Mes parents l'ont emmenée avec eux à Lille (bienvenue chez les ch'tis !) où mon père avait été nommé, et où elle a fini ses jours en 1967.

   Paulette Griffol est partie en 1962 à Rochefort-sur-Mer, sa ville natale, où elle est morte dans les années 80.

   Je n'ai malheureusement retrouvé que peu de choses, et je vous adresse quelques photos de l'oncle à différentes époques de sa vie. Les déménagements successifs en sont sans doute responsables. D'autre part, la nièce de l'Oncle Griffol, Paulette, a emporté avec elle à Rochefort-sur-Mer où elle a fini sa vie beaucoup de documents concernant la société, dont, après la mort de son oncle, elle avait pris la direction avec le comptable, M.Bardy. Aussi tous ces documents ont disparu avec elle, qui s'est éteinte sans descendance."

Anne-Marie CHÉCHAN



PS : je profite de cette occasion pour faire un coucou à Jean-Louis Eichaker, mon voisin de palier du 24 rue Michelet, et à Jean-Louis Jacquemin, mon père et le sien étaient collègues à la Fac de Médecine, et sa tante Mme Paulian a été mon professeur de lettres à Delacroix, un excellent professeur et une femme adorable.

Et puis j'ai beaucoup apprécié l'écran concernant le cours Fénelon dont j'ai été l'élève jusqu'en 5ème, après quoi j'ai intégré Delacroix.



(1) Une visite au cimetière du Bd Bru nous renseignerait quant à sa date de naissance, si les inscriptions sur sa tombe ne sont pas trop effacées.





Pour retourner au magasin de Ferdinand, rue d'Isly, cliquer ICI




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Ferdinand Griffol en 1897.
La photo est prise à Nice, où son bateau fait sans doute escale. Le nom du navire est inscrit sur le ruban du béret. Les quatre premières lettres semblent indiquer le "MAGELLAN". Il existe, à la jointure des deux siècles, plusieurs navires portant ce nom. Il se peut que ce "Magellan" soit le vaisseau-école des Mousses et Apprentis-Marins, basé à BREST.




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À l'heure du farniente... Ferdinand Griffol (à gauche) en grande conversation avec Charles Chéchan, le papa d'Anne-Marie. Dans les années 50.




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Ferdinand Griffol, avec à sa gauche, son épouse, Élisa. Devant eux : Pierre Chéchan, le petit frère d'Anne-Marie. Pierre étant né en 1943, la photo doit dater de 1949-1950.




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En 1938 : Ferdinand avec la maman d'Anne-Marie, Maryse Chéchan. Et sa chienne Capucine.




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Ferdinand avec deux Pierre Chéchan : le grand-père d'Anne-Marie (et père de Charles) et son petit-fils.


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