(kemias13.htm)

COMPTES DE NOËL


LE PALAIS DES 1001 ACHATS

Aux Galeries de France, 25 rue d'Isly

Texte de Gérald Dupeyrot, photos de Yves Jalabert, Jacqueline Simon, Betty Reybaud



   Les Galeries de France ! Il n'est pas un seul grand magasin depuis 50 ans qui m'ait produit un effet qui soit le quart du centième de celui que me procura cet endroit où nos mamans nous emmenaient le jeudi après-midi. Ou le samedi, c'était selon... Et où avant Noël nous allions choisir la plupart des jouets que nous espérions voir aboutir dans nos chaussures devant la cheminée. Je m'en souviens bien peu, pourtant... Seulement de sensations, mais puissantes, inextinguibles.

   Si les Galeries étaient le lieu d'un pélerinage annuel où nous allions saliver, c'était aussi, à chaque visite, une fête de tous les sens harmonieusement confondus. Ou, pour parler plus moderne, un trip de sensations qui allaient drôlement bien ensemble. Exactement comme pour un film au cinéma, nous entrions dans un monde différent. Et la mise en scène était de première. La vue, l'ambiance sonore, le parfum. Tout cela à la fois, dès l'entrée, vous attrapait d'un seul coup. Pourtant, il va bien falloir que j'essaie de vous en parler séparément...

   Pour la vue, nous nous souvenons tous (et les photos de Yves sont là pour nous la rappeler) de cette architecture en dentelle de bois sombre, selon laquelle se déployaient les grands escaliers, les cages des deux ascenseurs, et les rambardes des étages qui couraient autour de l'espace central, dominé de dômes, eux-mêmes surabondamment décorés, couronnés d'impostes en forme d'étoiles. Une fois là-haut, s'approcher de la rampe du plus élevé des étages (le troisième), contempler le magasin qui sous nos yeux bruissait de niveau en niveau, voir de là-haut aller et venir tous ces visiteurs, si petits, procurait un exceptionnel vertige.

   Par nos narines, dès le premier pas à l'intérieur, s'installait instantanément LE parfum. Celui des Galeries de France. Il était très particulier, très subtil, changeant, et pourtant unique. Selon l'endroit du magasin où l'on se trouvait, le parfum se modifiait, des composants prenaient le pas sur d'autres, mais sans qu'au fil des rayons, sa physionomie générale s'en trouvât radicalement modifiée. Il restait LE parfum des Galeries.

   Par exemple, au rayon des tissus (à je ne sais plus quel étage, c'était un rayon important à une époque où chaque ménagère ou presque, d'après des "patrons de Paris", réalisait elle-même ses robes et ses "boléros", ou les faisait réaliser par une couturière plus ou moins amateur, jamais bien loin, à un ou deux étages de chez elle !), au rayon des tissus, donc, l'odeur des gros rouleaux de textiles se diffusait, un peu âcre, un peu poussiéreuse, avec des relents de leurs colorants chimiques. Elle contribuait à la fragrance "Galeries de France", sans pour autant arriver à faire oublier les effluves venues des autres rayons.

   Ceux consacrés à l'alimentation étaient au rez-de-chaussée, au fond à droite. Tout au bout, il y avait un long comptoir de bar, avec un percolateur. Ses chuintements s'entendaient de loin en loin, libérant à chaque fois une nouvelle bouffée d'arôme... Les clientes pouvaient venir ici acheter des gâteaux, proposés dans des vitrines, et faire la pause du quatre heures en compagnie d'un bon "moka" comme on disait alors dans les réclames. Un parfum de café très suave composait une part de l'odeur qui flottait ici. À celle du café s'ajoutaient les senteurs des produits alimentaires tout proches, à une époque où les emballages, pour beaucoup, étaient moins sophistiqués qu'aujourd'hui et moins hermétiques. Des parfums de biscuit, de semoule, de chocolat, s'échappaient et allaient grossir le flux odorant général.

   Le rayon des parfums, celui des savonnettes, alimentaient aussi de leur côté la fragrance "Galeries de France". Elle était un "pot-pourri" de toutes les atmosphères des boutiques chic du Alger de nos enfances, de Bib et Bab aux épiceries estampillées "parisiennes", en passant par les grands maroquiniers et les salons de thé à la mode. Mais ce n'était pas un tintammare désaccordé, non, c'était comme une symphonie douce et harmonieuse, qui déjà de son vivant ressemblait à un souvenir.

   Quant à l'ambiance sonore, elle était d'une suavité extrême. En ce temps-là, point de musique dite "d'ascenseur", ni de réclames, ni de promotions débitées par des haut-parleurs répartis partout dans le magasin. Non rien que du silence. Enfin, du silence comme matière première, en toile de fond. Par-dessus celui-ci, venait élégamment se draper le brouhaha. Léger, ample et continu à la fois, généré par la clientèle froufroutante, chuchotante... Chacun était pris par cette retenue classieuse, et nul n'aurait voulu la rompre en élevant tant soit peu la voix, mis à part une petite fille qui un jour dévala les escaliers dans une voiture à pédales rouge. Et dans ce continuum d'espace cossu et de sons feutrés, juste devinait-on le chuintement, à peine - à peine perceptible, des deux ascenseurs, qui, dans leurs cages de boiseries ouvragées, montaient et descendaient d'étage en étage. Un liftier ou une liftière actionnait, tout en souplesse, une poignée de laiton brillant coulissant sur une sorte de cadran, lui aussi en beau laiton lustré, qui ressemblait fort à celui qu'utilisait le capitaine Haddock pour moduler la vitesse de ses navires. C'était l'Aventure, en avant toute, à la verticale... Nous gardions les yeux arrondis sur cet ustensile avec la frustration terrible de ne pouvoir le manipuler nous-mêmes. À chaque étage, c'était comme dans les films : le préposé égrenait, à voix posée et neutre (pas de racolage, ici !), les articles qu'on trouverait à l'étage où l'on allait s'arrêter.




Les Galeries en 1914. Dans quelques jours on y installera les rayons...
Non, c'est pas vrai, nous sommes en mai 2006. La coquille est vide... Mais quelle coquille ! (photo de Yves)


   Ç'aura été mon premier ascenseur ! Enfin, mes deux premiers ! Et quels ascenseurs ! Les plus beaux qu'il me sera jamais donné de prendre... Il y avait bien celui de la tante Pons, rue Courbet, à côté du lycée Gautier, vieillot, avec une grille en volutes de fer forgé tarabiscotée, sur laquelle nos parents faisaient courir de terribles rumeurs selon lesquelles des enfants s'y étaient fait coincer les mains quand ce n'était pas la tête ? Mais cet ascenseur tenait davantage de la guillotine Modern Style ou du garrot que de l'ascenseur, ça ne comptait pas. De toute ma vie, un seul ascenseur a-t-il été aussi magnifique que ceux des Galeries de France ?

   Si, une fois, peut-être, à Toronto, dans un de ces super-hôtels (un "Loews" ? Mais je n'en suis pas sûr) où des ascenseurs de verre glissent sur les façades au sein de halls gigantesques, de la même hauteur que le building de l'hôtel lui-même. Des bannières colorées, gonfanons vaniteux aux armes du taulier, tombent de là-haut sur des dizaines de mètres. Surplombant de la nacelle transparente les étages inférieurs, je venais de me faire la réflexion que "c'est un peu comme aux Galeries, il y a 20 ou 30 ans", quand la cabine s'arrêta à un étage. Les portes s'ouvrirent, et montèrent alors une dizaine de personnes, hommes et femmes, tous au moins quinquagénaires, fringués comme des petits bourgeois américains en goguette touristique et estivale, mais tous - ou presque - étaient porteurs... de chéchias. Oui, de chéchias, ici à Toronto ! Pas des cotillons ! Non, des vraies chéchias ! Cossues ! En feutre ! Ou plutôt de "fez", ces troncs de cône rouge foncé, comme ceux de nos receveurs des CFRA. Mais en plus, outrageusement brodés de dorures... "Un orientalisme de bazar, un peu comme l'étaient nos Galeries", pensais-je encore... Un instant je me suis dit que quelqu'un de haut, de très haut placé, avait dû lire dans mes pensées, et avait voulu me faire le cadeau - assez incongru, trouvais-je - de me faire me retrouver dans une ambiance orientale de pacotille censée me rappeler l'Alger de mon enfance. J'ai fermé les yeux, persuadé que le temps de cette éclipse, le grotesque de cette mascarade allait LUI faire comprendre l'inanité de son cadeau et qu'IL consentirait à faire disparaître tous ces figurants. Moi, j'aurais mis ça sur le compte du "jetlag", je venais d'arriver... Juste une hallucination passagère... Je rouvris les yeux. Ils étaient toujours là. Discutant avec entrain de choses et d'autres, et dodelinant du fez. Je me demandais s'ils se rendaient bien compte de ce qu'ils avaient sur la tête, ils n'avaient même pas l'air de le voir... Comme dans un monde parallèle où le port du fez en plein Canada britannique serait aussi anodin et naturel que celui du bracelet-montre ! J'étais mal.

   L'ascenseur s'arrêta au rez-de-chaussée. Je bondis à l'extérieur pour échapper à la vision qui persistait. Mes cheveux se dressèrent sur ma tête : dans le grand hall, ils étaient des centaines, en petits groupes, en couples, assis ou déambulant, mais tous la chéchia sur la tête. Comme s'ils avaient eu une clé dans le dos, tous tombés de la mallette d'un camelot géant... Et faisant semblant de ne pas me voir. Je me dis qu'il n'était pas juste que cela m'arrivât à moi, qui ne bois que très modérément. J'envisageais rapidement d'aller me noircir sérieusement au bar, histoire de me doter d'un taux d'imprégnation qui soit à la hauteur de mes hallucinations. J'en étais là de mon désarroi, quand un ami me rattrapa, et me demanda si j'avais vu... Il eut un petit geste discret et un coup d'oeil moqueur en direction des touristes à fez... C'est que ce jour-là, dit-il, c'était le grand rassemblement annuel des "Shriners". Des "Shriners" ? Oui, ça veut dire "pèlerins", c'était des délégués venus par centaines de toute l'Amérique du Nord. Ils constituent là-bas une variété locale de franc-maçonnerie, une sorte d'amicale inoffensive, aux buts philanthropiques assez sympas (tous sont plutôt friqués et cotisent largement pour les bonnes oeuvres de la "Shrine").

   Les chéchias ? C'est le fondateur, un acteur de théâtre du XIXème siècle, qui avait puisé dans les costumes de la pièce à l'affiche (l'orientalisme était à la mode), dans laquelle il jouait. C'est ainsi qu'il équipa les membres de la première loge qu'il venait de constituer, de ce qui deviendrait leur tenue rituelle. Oilà... Je fus pleinement rassuré une fois au bar, quand je découvris que ces "shriners" pouvaient se révéler de joyeux compagnons, qui, malgré leur chéchia, ne respectaient pas le moins du monde les préceptes du Coran concernant les boissons alcoolisées. Beaucoup portent des titres tarabiscotés (dans le genre ballet de Mamamouchis) et je me souviens avoir éclusé quelques verres avec un "Impérial Potentat de la sublime Porte de Zenobie", ou quelque chose comme ça. En fait il s'appelait Steven et était dentiste. Un bien chic type... Je me demande si ces braves gens ont été enquiquinés par le FBI depuis le 11.9 ?

   Mais je sens bien, malgré l'importance qu'ont les chéchias dans cette histoire, que je me suis éloigné d'Alger et des Galeries de France. Normal, il m'en reste bien peu de souvenirs, à part les sensations finalement assez vagues dont je vous ai fait part.

   Le seul souvenir précis que je garde des Galeries de France est assez curieux. Et plutôt cuisant. Je devais avoir 5 ou 6 ans. En ce temps-là, mes parents m'affublaient d'un béret (nous étions un certain nombre de victimes dans ce cas ). Au sous-sol des Galeries, il y avait une salle de spectacle, assez vaste. Pas très chaleureuse - en tout cas selon le faible souvenir que j'en ai - éclairée sans recherche d'une lumière un peu triste. Ça révélait son statut originel de réserve, qu'on aurait aménagée sans trop de soin. C'était pas une ambiance au diapason du reste du magasin, quoi... Mais encore une fois, c'est si flou... Il y avait une scène, des rangées de sièges, une allée centrale. Ce jeudi après-midi, les enfants, accompagnés de leurs clientes de mères, étaient conviés à un spectacle, un prestidigitateur était au programme. J'étais assis à droite, en bordure d'allée centrale, ça je m'en rappelle bien. Je ne me souviens pas des tours auxquels il se livra. À l'exception d'un seul. À un moment du spectacle, manches retroussées, le "magicien" se dirigea droit sur moi, me demanda si j'avais froid à la tête, ou quelque chose comme ça (en réponse, borborygme étranglé de l'enfant), il souleva mon béret, qu'effectivement j'avais gardé vissé sur mon crâne, et préleva une somme coquette (à mon avis) en piécettes qui se trouvaient là-dessous. Entre pouce et index, il montra bien ostensiblement la pile de monnaie à l'assistance. Applaudissements. De tous, sauf de moi, tétanisé par la timidité et la surprise. Il reposa le béret, et s'en retourna. Avec MES sous ! Mais c'est que moi, je n'ai pas pris ça comme ça ! Ce type venait coup sur coup de me révéler un trésor enfoui à l'aplomb de la quéquette de mon couvre-chef, et de me le barboter avec un cynisme proprement révoltant. Mon chagrin fut long à apaiser.

   Les Galeries de France, d'évidence, c'était d'abord un endroit où l'on vous piquait vos sous ! Mais vers la Noël, qu'est ce que nous, les gosses, on aimait ça ! Oui, qu'on nous pique nos sous, ou plutôt ceux du Père Noël... Souvenez-vous, nos parents un peu gênés quand on leur présentait nos listes : "Tu sais, cette année, le Père Noël, il est pas riche !". Qu'est-ce qu'elles étaient longues nos listes de cadeaux, après cette visite à nos Galeries ! Avec l'espoir pas trop assuré que le père Noël aurait assez de sous pour honorer au moins le début de la commande ! (les cadeaux auxquels on tenait le plus, on les inscrivait en tête, n'est-ce pas ?). Alors, voilà qu'aujourd'hui, en 2006, il serait question de transformer les Galeries en Musée ? Dommage, j'aurais bien aimé que se perpétue la munificence de ce palais dédié au luxe tranquille et aux joies d'un magasinage comme dans un rêve éveillé. C'est sûr, les petits Algérois des temps à venir auront manqué quelque chose...


GERALD
Juin 2006





2 photos prises à la sauvette, en 1984. Elles s'appelaient alors "Galeries Algériennes".

Sur l'histoire des Galeries de France depuis leur création en 1914,
un autre article est en préparation.

La plupart des vignettes peuvent s'agrandir,
cliquer sur chacune.



© Yves Jalabert, mai 2006



© Yves Jalabert, mai 2006



Nous, les enfants, avions droit à un "Crush" ou à un "Verigoud". Le "Selecto", lui, restait circonscrit, en grandes bouteilles de chez le Moutchou, à la consommation en famille. Et le Coca-Cola, débarqué depuis peu en Algérie (décembre 1949), avait la réputation dans la famille d'avoir le goût de punaise, attribut auparavant prêté au whisky. Comme quoi, les goûts et les couleurs, ça va ensemble... Nos enfances étaient bercées de préjugés niaiseux et de fariboles benêtes (genre l'ascenseur coupe-choux de chez la tante Pons, et autres cigognes porteuses de bébés).



C'est à ce rayon que ma mère achetait un pain d'épices qui ne se trouvait pas chez nos moutchous, ni celui de la rue Burdeau, ni celui du bd Baudin. Le sympathique ourson Philbée tenait lieu tout à la fois de marque, d'emblême et d'animal fétiche. Nous collectionnions les déclinaisons de ses aventures avec les étiquettes-buvards ("de qualité"), et je ne résiste pas à vous en montrer une... Je la mets à la verticale, ça prend moins de place. Et ça vous tordra un peu le cou...






Pour ceux qui n'auraient pas lu "Coke en stock"...
(paru dans Tintin et en album en 1958)







© Yves Jalabert, mai 2006



© Yves Jalabert, mai 2006



© Betty Reybaud, mai 2006



© Jacqueline Simon, 2005






Pour savoir tout tout tout sur la Shrine et les Shriners, on peut consulter le site :
http://www.shrinershq.org/
Vous découvrirez les bonnes oeuvres des Shriners en faveur des enfants malades (ils gèrent plus d'une vingtaine d'hôpitaux spécialisés en Amérique du Nord !), ainsi que les titres arabisants dont, depuis la mémorable première réunion de 1872, se parent les dignitaires de l'Impérial Divan, l'instance directrice de la "Shrine", à l'adresse :
http://www.shrinershq.org/Shrine/ Divan/ (à taper sans espace)

Et ne loupez pas la page qui donne accès à tous les sites associés :
http://www.shrinershq.org/Shrine/links /Shrine_Associations.aspx (à taper sans espace)



Le béret de notre enfance, Jean-Paul Follacci en parle fort bien dans "Petits textes d'ethnologie Gautieraine" (sur Es'mma, évidemment).



J'ai appris bien plus tard (en fait, pas plus tard que cet été 2006, en feuilletant les Échos d'Alger de décembre 1951) les noms de ceux qui furent les auteurs de ce hold-up. Car ils étaient deux ! Lui, c'était l'illusionniste Collinet, et l'autre, c'était sa "partenaire" (comme dit le journal, en fait, sa complice), elle s'appelait Bécassine. Celle qui rentrait se faire scier dans la boîte et en ressortait en disant "youpeee!", je suppose... D'après l'article en question, leur numéro succédait à un spectacle de Guignol, dont le souvenir s'est trouvé complètement occulté dans ma mémoire (on le comprend aisément) par la scélératesse que je viens de narrer. On me dit de me calmer, que ce Monsieur doit être bien vieux, sinon décédé, mais ce serait trop facile, il doit bien avoir des héritiers, et après 50 ans d'intérêts, la somme à récupérer sera rondelette ! Gaffe, les descendants, j'arrive !



"Magasinage", c'est "Shopping" en Québécois. Depuis 1909. Mais "Magasinage" est aussi dans notre Petit Robert avec ce sens, on peut l'utiliser sans réserve ! Nos cousins québécois faisant à notre langue la politesse de se faire des remues-méninges (en cuistre : "brain-storming") pour ne pas employer des mots anglais quand on peut faire autrement, rendons leur cette politesse en utilisant leurs trouvailles quand elles sont bien pensées et plaisantes (et "remues-méninges" c'est trop bien, non ?). On a bien réussi à imposer "ordinateur" là où tous les autres utilisent "computer", alors ? Évidemment que "si possible", suffit de vouloir ! C'est sûr que le capitaine Haddock avec son "fullspeed" ci-dessus ne donne pas l'exemple à la jeunesse !