Quand elle est arrivée… Avez-vous entendu le grondement d'une trentaine de coeurs de petits garçons qui s'emballent ensemble ?

     Dites à Mlle Paule Dechavanne combien je l'ai aimée et garde d'elle un souvenir plein d'affection…

   Ces lignes de notre GDLLDB, Gérald Dupeyrot (cliquez !), et de notre correspondante LO Andrée Paulin-Ripert (cliquez !) mettent en évidence la même empreinte lumineuse de la comète Paule dans le ciel chargé de nuages de leurs débuts lycéens à Alger.

   Andrée nous excusera d'avoir tardé à donner une suite à son message du 2 septembre. Ce décalage était rendu inévitable par la reprise de contact avec Paule et une agréable parenthèse postale. La lecture de sa réponse émue à ses anciens élèves montre que l'attente en valait la peine.


    (Nice, le 7 septembre)

    … Une telle fidélité de la part d'élèves que j'ai eus au début de ma carrière m'a beaucoup touchée et je tiens à leur faire signe de mon côté.
    Je vous remercie de servir d'intermédiaire auprès de Gérald Dupeyrot. Merci à lui aussi de servir de lien entre mon ancienne élève Andrée et moi.
    Qu'il lui dise bien que j'ai gardé de mes premières années à Fromentin et d'elle que j'ai eue en cours particulier, un souvenir à part.
    En contemplant les photos de cette période, je me demande ce que sont devenues toutes ces jeunes filles qui m'ont tant marquée. Quand l'une d'entre elles se manifeste, et cela arrive encore (la preuve !), c'est une joie profonde.
    Mon court passage à Gautier m'a aussi beaucoup marquée. C'était la première fois que je me trouvais en face de garçons, mais je ne pouvais pas refuser cela à leur censeur (NDLR : M. Salini) qui m'avait demandé, par l'intermédiaire de sa fille, que j'avais eue en classe de 2e à Fromentin, d'assurer un remplacement. C'est ainsi que j'ai eu, entre autres, Gérald Dupeyrot et deux classes sympathiques.
    J'ai adoré mon métier et m'y suis consacrée pleinement du premier au dernier jour.
    Aujourd'hui, ces petits messages me comblent de bonheur ; après tant d'années, qu'ils se souviennent encore de moi me touche beaucoup. S'il vous plaît, transmettez à Gérald et par lui à Andrée, mes plus affectueuses pensée et un grand merci pour leur fidélité. Moi non plus, je ne les ai pas oubliés et je les ai beaucoup aimés.



ADIEU À ANDRÉ DECHAVANNE



    Paule nous a appris par le même courrier son chagrin d'avoir perdu son frère André, dans sa 102e année. Les plus anciens Esmmaïens savent qu'André Dechavanne, qui admirait Edmond Brua, a montré lui-même beaucoup de malice et de talent dans l'écriture de sa pièce inspirée d'Edmond Rostand, Serano de la Cantère (extraits ci-dessous), et marqué la planète algérianiste d'une trentaine de romans, nouvelles et oeuvres poétiques qui lui valurent d'être admis à la Société française de poésie en 1998.
    Après une carrière de pilote d'avion et d'agent d'assurances, il s'était retiré à Palma de Majorque où il s'est éteint paisiblement au début de l'année.
    Nos condoléances et notre affection à Paule et à sa famille.

J.B.        



La tirade des nez de Serano

Rien qu'ça ? Pas un peu pluss ? Madone !
Qué des soges on peut dire, ô roi des maracones,
En sangeant la façon ! Écoutez un p'tit peu :
Indigent : Ce nazeau-là, Bon Dieu,
Tout d'suite à l'hôpital je m'le fais raboter.
Gazouzier : À vot' mère vous avez pu téter ?
I vous faut un' p'tit' paill' pour siffler l'anisette ?

Charcutier : Un' saucisse ? Non, c'est un' mortadelle !

Bourgeois : Monsieur, quand vous fumez un cigare maltais,
On dit pas qu'un volcan, i vient de s'éclater ?
Ou alors on se croit qu'c'est un feu d'artifice ?
Si tu te le vendais, purée, qué bénéfice !