Depuis le 3 septembre, la France est en guerre. Consécutivement à l'envahissement de la Pologne, les gouvernements de Paris et de Londres ont déclaré la guerre à l'Allemagne nazie. Du coup, voilà l'Algérie qui se retrouve pareillement en guerre, et donc Alger, notre ville, aussi. Dans nos quotidiens, impossible de l'ignorer : la circulation maritime amoindrie des marchandises a des effets qui ont commencé à se faire sentir avec les tickets de rationnement qui s'installent ; la répresson des fraudes veille à ce que des commerçants indélicats et pas patriotes pour un sou ne se mettent pas à spéculer sur les denrées de première nécessité ; des carrés blancs, oeuvres des ciseaux de dame censure soucieuse de ne pas nous laisser apprendre des nouvelles qui pourraient s'avérer déprimantes, se découpent déjà au fil des colonnes... C'est aussi la rentrée.
Dans cette ambiance maussade, des péripéties du quotidien prêtent encore à sourire, quand d'autres rappellent que la guerre n'est pas le seul drame en cours :