(article dans l'Afrique du Nord illustrée du 02 mai 1931)
Depuis l'ouverture de son hôtel l'an dernier, M. Joseph Aletti s'ingénie pour qu'il se passe chaque jour quelque chose de neuf, d'inattendu, de classieux, et de médiatisable dans sa "Ville dans la Ville", comme il conviendra bientôt d'appeler son établissement, le Casino Municipal alias l'Aletti. Il lui faut bien, d'une part, donner à ses riches et influents clients la certitude qu'ils mettent bien ici les pieds dans un palace littéralement extraordinaire, et d'autre part distraire leurs épouses et amies qui viennent dépenser leurs sous aux thés dansants quotidiens, aux fêtes de charité, et dans les salles de jeu. L'objectif de Joseph Aletti est que tous se disent, en pensant à son hôtel : "Parce que je le vaux bien". Et pour rester dans les vaniteux slogans du monde du luxe, on pourrait dire que L'Aletti, dès ses débuts, aurait pu avoir pour devise celle d'un grand magasin parisien dans un avenir lointain : "À tout instant il se passe quelque chose… à l'hôtel Aletti !"
Gérald Dupeyrot |