...dut son nom à :
Auguste-Hubert-Warnier (1810-1875)


   La carrière de Warnier nous est présentée ci-dessous par Henry-René d'Allemagne, archiviste paleographe, dans son ouvrage "Journal d'Auguste-Hubert Warnier, chirurgien-major attaché à l'état-major du prince de Joinville à la campagne du Maroc, 1844". © 1944.

   "Médecin et homme politique français, né à Rocroi (Ardennes). Warnier fit ses études classiques à Reims, passa ses examens de médecine, et fut attaché successivement au Val-de-Grâce à Paris et à l'hôpital militaire à Lille. En 1831, nous le retrouvons avec le grade de médecin militaire. Envoyé en Algérie en 1834, il eut le talent d'étudier à fonf les moeurs et la langue des arabes.

   En 1835, affecté aux ambulances de l'Armée d'Afrique, il est cité à l'ordre de la place de Mostaganem "pour avoir enlevé, seul, du champ de bataille, le voltigeur Bergeron, du 66ème, blessé mortellement. Trois ans plus tard, il faisait partie de la mission envoyée auprès d'Abd-el-Kader, après la paix de la Tafna. En 1839, Warnier compléta ses études médicales et se fit recevoir docteur en médecine à la faculté de Montpellier. C'est en 1840 que Warnier, faisant partie de la commission scientifique de l'Algérie, eut l'occasion de rencontrer Prosper Enfantin (1) avec lequel il se lia d'amitié et dont il fut l'un des plus fidèles collaborateurs. En 1843, Warnier représentait le gouvernement auprès des prisonniers lors de l'enlèvement de la smalah d'Abd-el-Kader. Il fut attaché à l'expédition maritime du Maroc en 1844, et c'est à cette occasion qu'il envoya presque journellement des rapports à Enfantin qui (...) devait les publier dans le journal "L'Algérie". Chargé de négocier le traité de Tanger, il fut, à cette occasion, nommé officier de la légion d'honneur.

   Warnier n'était pas seulement un bon diplomate, c'était également un organisateur de premier ordre. C'est ainsi qu'il créa un vasre établissement dans la vallée de Bou-Merzoug pour l'exploitation des mines de fer de Bône.

   En 1948, il était directeur des affaires civiles de la Province d'Oran et membre du Conseil du Gouvernement d'Algérie.

   Pendant les premières années de l'Empire, il fonda et dirigea le bel établissement agricole de Kandouri. Entièrement dévoué à l'oeuvre de la colonisation algérienne, le docteur Warnier prit constamment sa défense, soit dans les journaux soit dans les brochures, réclama certaines institutions civiles et se montra un adversaires constant des bureaux arabes. Comme l'Algérie ne pouvait alors directement faire entendre ses plaintes, Warnier se rendait chaque année à Paris et apportait des renseignements et des documents aux députés de la gauche qui s'étaient constitués en défenseurs de la colonie.

   Au mois d'août 1870, il devint membre du Conseil Général du département d'Alger et fut nommé, après la révolution du 4 septembre, préfet de cette ville. Elu le 9 juillet 1871, député du département d'Alger à l'Assemblée Nationale, il alla siéger dans les rangs de la gauche républicaine, vota pour la paix, pour l'abrogation des lois d'exil, pour la proposition River, contre le pouvpoir constituant et la pétition des évêques, pour le retour de l'Assemblée à Paris, et le maintien du traité de commerce, pour la dissolution de la chambre, appuya la politique de monsieur Thiers, le 24 mai 1873, puis fut un adversaire constant du gouvernement de combat. Il se prononça contre le septennat, contribua à la chute du cabinet de Broglie, vota les propositions Périer et Maleville et la constitution républicaine du 25 février 1875. Il mourut peu après d'une attaque d'apoplexie.

   Connaissant à fond la question algérienne, il avait prononcé à la Chambre, dans l'intérêt de la colonie, plusieurs discours excellents qui furent très remarqués".

   Comme quoi on peut avoir eu une vie drôlement bien remplie, n'avoir donné son nom qu'à un petit bout de rue de rien du tout, et en plus se retrouver aujourd'hui comme nous tous, une main devant une main derrière (moralement), après s'être fait dépouiller de sa rue. C'est maintenant le nom des Frères Agouni Nessouk que porte la petite voie en escaliers si chère à certains d'entre nous.




© cliché Bibliothèque Nationale