Le Voleur de poules
Texte et dessins : Jean-Louis Jacquemin




      Un vrai clochard, pittoresque, haut en couleurs et fort en gueule, à la "Parisienne", dans les rues d'Alger, c'était plutôt rare dans les petites années 50. En descendant "en bas le port", notamment du côté de l'ancienne darse, on voyait encore, traînant sur les quais ou prenant le soleil sur le môle, quelques uns de ces "fout-la-faim" sympathiques, chers à Cagayous , vagabonds un peu crapules mais débonnaires qui vivaient de petits boulots et de menus services et, plus volontiers encore, de l'aumône complaisante d'un "coup de rouge" à la bouteille des pêcheurs voire d'une "main de sardines" jetées dans la friture à la buvette en planches des dockers.

      En ville, dans les derniers bouts de terrain vague ou dans les recoins un peu à l'écart, on trouvait aussi des " kilos" abrutis par l'alcool, cuvant leur vin couchés en chien de fusil, relevant le col sous les quolibets des gosses.

      Au petit matin comme au crépuscule, aux marges du jour des "mieux vivants", ils retrouvaient tout d'un coup un peu de dignité et de vie pour devenir des chiffonniers fébriles qu'on voyait courir courbés en deux, de poubelle en poubelle, traînant sur leur dos comme des scarabées besogneux et affairés, la bosse monstrueuse d'un immense sac de toile de jute percé de toutes parts et bourré comme un oeuf. D'une main preste, armée d'un crochet de fer, ils crochetaient à toute vitesse débris de papier et bouts de chiffon pour les enfourner par-dessus l'épaule avec une précision de vrais professionnels.

Le héros légendaire de Musette, comme chacun sait.

5 sardines farinées et par la queue retenues en éventail. C'était les meilleures d'Alger (et les moins chères !). Pour commander, il suffisait de montrer sa main ouverte en disant "khamsa".

Ivrognes (à cause des "kils de rouge").




(Dessin : Jean-Louis Jacquemin)
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      Au passage aussi, ils mettaient dans leur poche quelque débris encore utilisable, quelque relief toujours appétissant de repas festif abandonné par trop-plein. Le soir on les voyait s'enfiler dans des souterrains discrets (en particulier rue Burdeau) d'où la renommée publique disait qu'on ne les voyait jamais ressortir et où ils négociaient sans doute à quelque fabricant de papier le fardeau de toute cette peine pour les quelques francs nécessaires à leurs "kils de rouge" du lendemain.

      J'ai toujours eu le coeur un peu serré en les voyant. Ils étaient les "morlocks" de notre univers au bonheur si insouciant, les oubliés d'un monde pourtant chaleureux ou la plupart des humbles avaient encore leur place, pas toujours enviable, mais toujours considérée comme respectable et respectée .

      C'est dire si, dans ce paysage, le "voleur de poules" faisait une sorte d'exception. Clochard certes, il l'était : crasseux, grossier, ravachol, aviné mais avec cela d'un certain style, cultivant une sorte de "look" comme on dirait aujourd'hui.

      D'abord dans ce pays où les miséreux étaient malheureusement presque toujours arabes, c'était un Européen. Et même un "frangaouï" (un immigré en somme) qui parlait parisien et soignait son débraillé, portant même presque beau sous la crasse car il n'était pas très vieux (la quarantaine à vue de nez) : vaste chapeau de feutre noir à la Bruant, un foulard écarlate noué autour du cou débordant une chemise à grands carreaux ouverte sur un torse robuste, la vareuse noire, trop ample et sale, virevoltant autour d'un pantalon noir, lui aussi, retenu à la taille par une ficelle ostentatoire. Les pieds nus dans des godasses que, suprême élégance, il changeait souvent.

      A côté de cela pas humble pour deux sous : la démarche ferme (voire même véloce quand il nous poursuivait) le regard féroce qui ne baissait jamais et un nez rouge mais volontaire dans une face hirsute et broussailleuse de "Ribouldingue" des Pieds Nickelés. Et probablement aussi anarchiste, flemmard, filou et crapulard que son modèle.

      Je n'ai jamais su où il habitait. Il apparaissait et disparaissait. On le voyait souvent dans ce quadrilatère du haut centre ville compris entre le Telemly en haut et la rue Sadi Carnot en bas. Il déambulait d'un pas vif et s'arrêtait un instant au pied des immeubles pour chanter des goualantes de la belle époque ou plutôt les bribes qu'il lui en restait. D'une voix d'abord tonitruante qui devenait peu à peu hésitante et chevrotante à mesure que le jour avançait et qu'il transformait, lui aussi, en "kils de rouge les piècettes compatissantes que quelques nostalgiques lui lançaient des balcons.

      Dans son répertoire de bric et de broc et lacunaire, un leitmotiv revenait perpétuellement "viens pou-poule, viens pou-poule, viens". N'ayant pas précisément la culture de Montmartre, les gosses de la rue n'étaient pas allés chercher plus loin et l'avaient pris au mot : ils l'appelaient "le voleur de poules" sans même se demander quelles poules il aurait pu voler dans ces rues citadines d'une ville qui cultivait sa position de capitale bourgeoise de l'Algérie.

      En tous cas le pli était pris. Dès qu'il était en vue, un attroupement de garnements se constituait à distance respectable et le harcelait de "voleur de poules ! voleur de poules !" tout en se maintenant très soigneusement à l'abri. Le résultat était attendu et remarquable : une bordée ininterrompue de grossièretés aussi éclectiques qu'insolites et d'insultes graveleuses à la richesse et à la variété tout à fait exceptionnelles.

      Car notre voleur de poules c'était un forçat de l'insulte, un marathonien de l'injure une "Diva" inspirée de la grossièreté humaine. Et dès qu'il avait épuisé l'éventail, pourtant large, de ses connaissances, c'était un créateur de talent dont les trouvailles assez crues, confinaient même parfois aux sommets du cocasse. Un vrai régal : il suffisait de le provoquer et de se maintenir à distance de verbe mais pas à distance de coups car il était solide.

      Cerise sur le gâteau quand il était vraiment excédé, il se retournait brusquement et baissant son pantalon nous laissait voir côté pile un postérieur d'assez bonne mine, seulement habillé par la crasse et par l'étendue de son mépris et, les grands jours, repassant du côté face, un service trois pièces tout à fait honorable.

      Bref c'était un cas et ses passages dans les ruelles avoisinant Gautier étaient attendus par les lycéens comme palombes en Pyrénées.

      Le "voleur de poules", très indirectement, allait nous fournir un des souvenirs de classe les plus jouissifs (encore que bien cruel) de ces 7 ans de bonheur.

      En classe de seconde, par je ne sais quel rite ou privilège étrange sans doute lié à l'éclatement des sections, on pouvait plus ou moins choisir son prof d'anglais. Nous avions déjà eu Popeye, l'excellent Simon (2 fois) et l'ineffable Bélanger. Helsmoortel, gentleman brillant et excentrique des anglicistes de Gautier avait ses classes réservées et était inaccessible. Nous restâmes donc dans l'ensemble dans la classe de "fil de fer" qu'on nous proposait collectivement.

      Mais quelques très solides pointures, qui n'avaient pu obtenir la classe de Popeye (prise d'assaut) et se souciaient peu d'avoir Simon à la fermeté reconnue, s'étaient elles aussi rabattues sur ce deuxième choix dans la hiérarchie ludique des "bonnes affaires". Il y avait là du beau monde, des pros, des chahuteurs de choc, subtils avec ça, des artistes (et souvent bons élèves, les livrets de distribution des Prix en témoignent). Des spécialistes des tables déplacées sans bruit qui livrent tout à coup une classe complètement désorganisée où la circulation est impossible, des bruitages savants de provenance indétectable, des bancs sournoisement dévissés et des dossiers artistement déréglés qui couinent inlassablement. Des virtuoses de l'objet volant parfaitement identifié parti d'on ne sait où, et de bien d'autres talents trop longs à énumérer et tout à fait classiques.

      Plutôt mince, la figure longue (d'où son surnom) assez jeune d'allure, les traits un peu figés car réservé et visiblement timide, Philibert était un enseignant consciencieux et probablement assez bon dans une classe normale. Mais il n'avait pas l'âme d'un dompteur. Or une classe de Gautier, surtout de ce calibre, cela se tient au mors de bride, la seule alternative étant d'être dompteur ou dompté.

      Philibert, cette année là, il a eu droit à toute la gamme. La messe, bourdonnante et lancinante qui part de nulle part, et erre comme une vague sourde pour s'amplifier progressivement et stopper net dans un " amen " puissant à la moindre tentative de se retourner vers le tableau; l'alerte aérienne avec sirène et bombardement à la clé (et écroulement des bancs sous les bombes !); la berceuse où toute la classe hoche imperceptiblement le torse à droite puis à gauche jusqu'à la nausée et un certain nombre de gags plus ingénieux et savoureux que je raconterais un autre jour car ils ne sont pas de notre propos d'aujourd'hui.

      La particularité de "fil de fer" c'est qu'il encaissait tout comme "Gabriello" (voir le texte de Christian Oliva) tout en devenant de plus en plus rouge et tout d'un coup, carrément aubergine, s'arrêtait net au sommet de la colère dans un silence écrasant, ce dont Dupuis (dit "l'incomptus") profitait généralement tout en le regardant en face et en souriant, pour pousser un mugissement puissant dont même nous qui étions au courant n'aurions pu affirmer qu'il sortait de sa gorge (fumiste aussi intelligent et cultivé qu'il était chevelu et paresseux, Dupuis était en réalité un très brillant sujet qui intègra facilement Normale Sup à la sortie de Gautier) .

      Philibert alors explosait, il nous accablait de propos méprisants et de menaces sans effet, tout en faisant semblant, lui aussi, de marquer des points imaginaires dans un cahier dont nous connaissions tous l'inutilité.

      La qualité de ces prestations se mesurait à l'explosion : 1 explosion = petite journée, 2 explosions = honnête moyenne, 3 explosions = bonne journée; au-delà de trois, on atteignait le haut de gamme.

      Parmi cette tribu redoutable, Albou et Sellem se détachaient par la qualité de leur camouflage : c'était les spécialistes du duo faussement innocent.

      Bonnes bouilles, l'air gentiment ennuyé et non concerné d'élèves moyens (alors qu'ils étaient plutôt bons si l'on regardait leurs notes !), Albou souffrait d'un bégaiement sévère à la moindre contrariété (vrai ou faux, je n'ai jamais su car avec nous il parlait normalement) ce qui l'empêchait, malgré sa grande bonne volonté, de répondre à toute question un tantinet embarassante. Sellem lui, souriait d'un air candide et vaguement niais dès qu'on l'apostrophait mais ne répondait pas non plus plongé, comme il l'était dans un abîme d'incertitude douloureuse et de perplexité muette.

      Dans la classe de Philibert, ils tenaient la première table de la travée de gauche juste en face du bureau de Philibert, le long des vastes fenêtres armées de verre cathédrale qui donnaient au ras du trottoir rue Courbet, dans cette classe du rez-de-chaussée habituellement dédiée aux 6ème AB1 et dans laquelle se tenait notre cours de langue pendant que leurs occupants naturels transpiraient en gym sous la houlette débonnaire de Vintouski. C'est dire s'ils occupaient un poste insoupçonnable !

      Un matin particulièrement gratiné où Philibert avait déjà explosé trois fois et où la classe reprenait son souffle dans un silence relatif pendant que lui-même profitait de ce répit inespéré pour écrire au tableau, Sellem qui s'ennuyait toujours à l'entracte, s'avisa qu'une sorte de silhouette apparaissait derrière le dépoli de sa vitre. Curieux de nature, il tourne délicatement l'espagnolette et entrouvre de quelque millimètre pour découvrir stupéfait que, de l'autre côté des grilles, le "voleur de poules", affaires étalées sur le rebord de la fenêtre, s'apprêtait à prendre son casse-croûte.

      Veillant bien à la fermer aussi doucement, il prévient immédiatement Albou (et du même coup le reste de la classe) de sa trouvaille. Incrédule, Albou veut voir. Bon prince, Sellem rouvre la fenêtre, un tout petit peu plus cette fois et s'efface tandis qu'Albou s'avance pour "jeter un oeil ". Surpris en pleine mastication, la bouche pleine, à un moment qu'il espérait vivre un peu tranquille, le voleur de poules a le réflexe qui convient : il brandit les trois doigts libres de sa main droite dans un geste emprunté à la culture de l'olivier (mais devenu international) qui ne laisse aucun doute sur sa signification profonde. Le reste se passe tellement vite que même quarante ans après je jurerai devant un tribunal ne l'avoir jamais vu. Rapide comme l'éclair, silencieux et précis comme un missile, un filet de salive à faire pâlir de jalousie le lama du jardin d'essai , transite en retour par l'entrebaillure pour aller s'éclabousser en beauté dans la face rubiconde du mastiqueur interloqué.

      Une demi seconde après, la fenêtre est à nouveau fermée et Sellem et Albou sont, à nouveau insoupçonnables tandis que Philibert inconscient du danger, continue le dos tourné, à transcrire ses "locutions idiomatiques". Quant à la classe, comme la jungle à l'imminence du cyclone , elle retient son souffle.

      Encore, une demi-seconde et c'est l'extase.

      Venu de l'extérieur un long hurlement déchire le silence tandis que dans des vociférations entrecoupées de hoquets de rage, commence à nous arriver une bordée d'injures et d'obscénités à déstabiliser un bônois tandis que derrière la fenêtre, une silhouette accrochée aux barreaux s'agite furieusement. Complètement ébahi, Philibert se retourne et, ayant manqué la première partie du film, ne comprend rien. Il s'attendait à tout venant de l'intérieur, mais cette agression extérieure, sans cause identifiable le laisse tétanisé. La craie lui tombe des mains. Il est sans voix.

      Dehors c'est l'escalade verbale. D'abord un exposé exhaustif sur la dépravation de nos moeurs sexuelles y incluant divers animaux, puis de très sérieuses réserves sur la réalité de notre filiation patrilinéaire. Enfin divers détails moins que raffinés sur les particularités anatomiques et comportementales qui inclinent à l'évidence nos soeuurs, nos mères et même nos grands-mères à exercer quotidiennement le plus vieux métier du monde, le répertoire, quoi ! C'est un régal...

      Faux-culs comme pas 36 devant cette avalanche, nous prenons l'air horrifié de "saintes-nitouches" confrontées, en public, au spectacle hideux du pêché. Nous protestons : "oh monsieur ! oh non, pas ça ! noooooon!". Et de nous boucher les oreilles et de nous tordre les mains dans une souffrance intolérable. Malheureusement pour lui, Philibert "s'attrape un coup de colère" et fait la seule chose qu'il ne fallait pas faire : il marche à la fenêtre d'un pas vif, et l'ouvre grand pour crier "Cessez, je vous prie !" avec un ton pour une fois convaincant. Pas de chance : ce n'est pas le bon jour.

      Le "voleur de poules" a enfin un adversaire identifié à se mettre sous la dent. "Ah, c'est toi Enc..." s'écrie-t-il (ici suivent un certain nombre de qualificatifs vulgarisés depuis par les présentateurs-vedettes de la télé, de préférence aux heures de grande écoute mais que la décence m'interdit de reproduire). "Eh bien attrape ça ! ptou ! ptou ! ptou ! Et il constelle, à bout portant, le pauvre Philibert, complètement médusé, de "glaviots" parfumés à la vinasse entrecoupés de postillons chargés des reliefs de son repas.

      Devant ce spectacle grandiose, nous sommes, nous aussi, médusés.

      Dépassé, aussi désemparé que furieux, éclaboussé et maculé de toutes parts, impuissant devant cet énergumène empêtré dans ses barreaux qui cherche quoi lui jeter au visage, Philibert abandonne. Il quitte la classe hagard pour aller en référer à son autorité tandis que Sellem qui depuis quelques minutes se protège comme il le peut des embruns sauvages qui lui parviennnent, referme la fenêtre d'un geste vif, coupant de justesse à un perfide gorgeon de pinard. Devant moi, André qui a contemplé toute cette scène avec son flegme affecté de grand seigneur distancé qui ne se commet pas à ces vulgarités (mais avec dans l'oeil une lueur que je connais bien) se lève pour fermer, tranquillement, la porte que Philibert a laissé ouverte en sortant : on ne sait jamais, l'oeil de Salini traîne si facilement...

      Enfin seuls, hors de portée de l'ennemi, dans le champ de bataille abandonné par les forces de l'ordre, nous sommes entre nous et là, c'est la plus belle explosion d'exultation collective et de bonheur indicible que les murs de Gautier aient jamais abrité. On se lève, "on s'en tape 5" de voisin à voisin et de rangée à rangée, la face convulsée de rires.

      Philibert ne revient toujours pas. Dehors une silhouette autoritaire fait fuir l'assaillant. Nous apprendrons après coup qu'il s'agit de Fantômas , le brave "Cerbère" , ayant expliqué, comme dans un bon western que, strict gardien de la porte (dans un sens comme dans l'autre), l'incident était hors de sa juridiction. Finalement la cloche nous libère sans que nous ayons revu Philibert. Chose un peu moins gaie, nous ne le reverrons pas non plus les semaines suivantes. Philibert a "craqué", comme on dirait aujourd'hui. Il prendra plusieurs mois de repos.

      On le remplacera par une petite jeune fille rougissante et inexpérimentée que nous appellerons familièrement "Ninette" mais que nous n'aurons ni le courage, ni l'indécence, ni l'envie de chahuter car ces événements nous ont laissé tout de même songeurs sur les conséquences, pas toujours anodines, de nos chahuts d'adolescents. Sans l'avouer publiquement aucun d'entre nous n'est si fier que ça. Nous n'aurons guère progressé en anglais cette année là mais peut-être un tout petit peu, tout de même, en sagesse. Que Philibert nous pardonne, nous ne lui voulions aucun mal. Nous avions simplement 14 ans.

Jean-Louis JACQUEMIN

pour ES'MMA,

Poitiers, le 2 juillet 2001.

Tous droits réservés.



buvette des dockers sur le port (dessin J.L. Jacquemin).
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Albou, "bonne bouille, l'air gentiment ennuyé et non concerné d'élève moyen", en réalité, redoutable chahuteur.
Cliquez, et retrouvez autour d'Albou, toute la seconde A' de 1952-1953, dont une partie assista à la scène. Qui d'entre vous s'en souviendrait encore ?





La confrontation du duo Philibert / Voleur de Poules. Pour voir toute la classe écroulée, cliquez sur la vignette (dessin J.L. Jacquemin).




La machine à remonter le temps d'H.G. Wells (Bélanger nous le fit traduire pendant toute une 3ème).
Ce n'est qu'en 1960 que l'excellent film de George Pal tiré du roman serait sur les écrans.

En particulier les mendiant, qui conservaient une certaine dignité ainsi qu'une certaine tenue, protégés par leur statut de "Meskine" reconnu par l'Islam et que tout le monde en Algérie, européens compris, respectait en y allant de sa minuscule obole dont la répétition leur permettait de survivre et de garder une insertion familiale et sociale.

Mr. Philibert.

Le lama du jardin d'essai avait ses "têtes" et visait juste, je l'ai appris à mes dépens vers 10 ou 12 ans pour l'avoir regardé d'un peu trop près, d'un air qui ne devait pas être le bon.

La ville de Bône était, à juste titre, célèbre pour l'étendue, la variété et la richesse de son vocabulaire obscène et pour la créativité de ses insultes.

Monsieur Salini, le Censeur.

Le concierge, monsieur Perez.




L'auteur

Jean-Louis Jacquemin, auteur par ailleurs pour Es'mma! d'une émouvante "rentrée 1954", a fait à Gautier tout le cycle de la sixième à la terminale (on peut en voir les photos de classe). Il est également l'auteur des "Canapés de Saint-Ex", dont on vous recommande et la lecture et la recette qui clôt ce texte ! Enfin, on doit à Jean-Louis notre premier texte sur Daguerre, qui fut son école primaire (il habitait 25 rue Emile Alaux).

Jean-Louis est professeur de médecine au Centre Hospitalier Universitaire de Poitiers.