Suite de la grande saga "Ce qu'on voyait de mon balcon" : "les escaliers du boulevard Saint-Saëns". Pourtant des escaliers qui arrivaient et partaient du boulevard Saint-Saëns, il y en avait un paquet ! Même, il y avait que ça ! Mais ceux là, nous, on ne les appelait jamais autrement que "les escaliers du boulevard Saint-Saëns".
Je savais bien qu'ils avaient un nom, et même je crois l'avoir connu. Alors j'ai épluché toute les rues d'Alger dans le Alger-Guide de 1957, et j'ai trouvé : commençant 12 rue Burdeau, finissant Bd Saint-Saëns, voici le passage "Vicomte-de-Turenne"! En 1922, c'est sous le nom de "passage Blandan" qu'il figure encore dans l'annuaire. De l'ancien nom de la rue Blandan qui devint rue Burdeau quand la commune de Mustapha fut rattachée à Alger. Vraisemblablement pour éviter la confusion avec la rue Blandan qui va de la rue de Chartres à la rue de la Lyre. Dans le guide d'Alger de la Sûreté Nationale algérienne de 1984, le passage de Turenne ex-Blandan ne figurait plus sous aucun nom.
Noter l'invraisemblable passerelle, pour les habitants des derniers étages quand ils arrivaient par le boulevard Saint-Saëns ! La traboule n'est pas qu'une spécialité lyonnaise... Sur le mur, dans le haut de l'escalier, le slogan "DE GAULLE = MENDÈS".
Photo du bas : la démolition de ce qui était une espèce de dépôt de la voirie date de la fin de l'été 1959. On voit, à droite dans le bâtiment, le départ d'un tunnel dans la paroi rocheuse. Il aboutissait, disait-on, rue Cartier, sous le boulevard Saint-Saëns. Enfants, il nous avait fait beaucoup fantasmer. Merci au petit garçon sur son balcon à droite de bien vouloir se manifester. Au dessus de sa tête, sur le mur, la mention du plombier en bas les escaliers à l'angle, juste avant le moutchou.