MA COMMUNION PRIVÉE, 26 AVRIL 1948 par Danièle Roussel 
24/09/08 19:36 Réminiscences de communion privée. Ce jour là, "à marquer d'une pierre blanche", toute de blanc vêtue : robe blanche, petits gants blancs, socquettes blanches, baby blancs, couronne blanche, il fallait que tout aille bien, je ne voulais surtout pas rater l'affaire. J'avais quelques raisons bien particulières à cela. Maman m'avait dit "ton papa n'est pas là mais sache qu'il te regarde de là-haut, n'oublie donc pas quand tu auras communié de faire un voeux pieux". Je n'y manquai pas tant il était prêt, le voeu "Papa, reviens vite s'il te plait"… À la réflexion, il était peut-être un peu égoïste mon voeu… ça ne devait pas convenir… cette idée me troubla si fort au point que je sentis mes joues s'embraser. "Mon Dieu", "Petit Jésus", "Sainte Vierge", tout le monde va penser que je n'arrive pas à avaler "correctement" l'hostie"… (celles et ceux qui sont passés par cet enseignement me comprendront) Quelle honte ! En réalité, vu que j'étais une "suceuse de pouce assidue", eh bien oui, l'hostie s'était collée dans le creux du palais et ne semblait pas vouloir en dégager. Résultat : affolement et déglutitions inefficaces. La minute de recueillement passée, il allait falloir se mettre à chanter… ne surtout pas pleurer en plus, ce n'était pas de mise en un tel moment. Que d'angoisses ! Heureusement, il y a des petits miracles les jours de première communion pour les enfants sages. Soulagement : hostie fondue, extase et reconnaissance infinie. Déjà les chants d'action de grâce s'élevaient entonnés par le choeur et les petits anges aux mains jointes dévotement et au front ceint d'une couronne de fleurs blanches coincée entre deux rubans : "Ave, ave, ave Maria…", "Chez nous soyez reine…", "Au ciel, au ciel, au ciel, j'irai la voir un jour"
Donc, ma communion Privée à Sainte-Elisabeth le 26 avril 1948 (photo prise par mon parrain) dans la cour de l'institution : "robe trop courte!" décidément, "trop courte !" Je suis la 5ème au 1er rang en partant du bas et de gauche à droite. Pour la circonstance, je me retrouvais en compagnie de mes petites camarades du début de l'année. Hélas pour moi, j'avais pris subitement quelques centimètres et Madame Tissot ne manqua pas de remarquer que ma robe blanche "d'ange de Saint-Charles" était devenue scandaleusement trop courte ! Je passe sur l'effet ulcérant que provoquèrent ces propos sur ma digne mère… Pour retourner au sommaire Sainte Elisabeth, cliquez ICI Pour retourner en page d'accueil d'Es'mma, cliquez ICI |