Compilation des messages de Danièle sur le Livre d'Or d'Es'mma de septembre 2008.
Danièle Roussel (Alger/Paris) Envoyer un courriel à Danièle Roussel [daniele@sterkers.com] 09/09/2008 10:10 "Piquer un fard !" Quand je pense que j'ai été Scoute, donc en principe "toujours prête", et que pratiquement toute ma vie il m'aura quasiment été impossible d'être à l'heure ! Tare qui ne manquait pas de contrarier ma famille, laquelle s'interrogeait en se battant la coulpe, sur les manquements de mon éducation. Une tare en entraînant une autre, ainsi suis-je passée, très jeune, experte dans l'art des excuses pour cause de retard. Tant et si bien que ma réputation en la matière n'était plus à faire. Bien entendu par la suite, avec l'âge, je rassure les esprits chagrin, j'ai su assumer ce défaut majeur. Toujours est-il, que la méfiance éveillée des profs à mon égard par mon imagination délirante me valurent quelques mésaventures.
Et là, derrière un bosquet ou un pilier, m'attendait Madame Tissot. Je n'ose dire qu'elle m'avait dans le nez mais en tous cas elle m'avait à l'oeil ! J'avais 16 ans, ma course à fond de train m'avait mise en nage, mes joues, mes lèvres étaient en feu et hop ! me voilà chopée en vol : "vous arrivez bien tard, il est l'heure voyons !". Moi : "oui, oui Madame…" (blabla, une excuse bidon, une !). "Mais, vous vous êtes maquillée ma fille!" Moi, me répandant en dénégations (et cette fois c'était la stricte vérité) "Mais non Madame, je vous assure que je ne me maquille pas. D'ailleurs ma mère ne le permettrait pas !" "Tst-tst-tst ma fille, allez immédiatement vous laver le visage à la fontaine et revenez me montrer le résultat".
(sur le L.O le 11 septembre 2008) "Se faire sonner les cloches" À Sainte Elisabeth, dans les années 50, il s'en est passé des choses ! Nous n'étions pas toujours des élèves aussi dociles que nous en avions l'air, surtout les classes de seconde (c'est bien connu). Outre le tablier aux accessoires fantaisistes (de préférence rouge Hermès) sur lequel je me suis déjà étendue, il y avait aussi le coup du béret du vendredi, "oublié", qui dispensait de Messe lorsque le stock de bérets de remplacement, généreusement fourni par l'Institution, était épuisé. Le jeu consistait donc à s'apercevoir du manque au tout dernier moment.
"Avoir plus d'un tour dans sa serrure"… Parmi les frasques de Sainte Elisabeth, il y eut aussi l'épisode personnel d'une mise à la porte d'un cours avec ma comparse du jour suite à la saisie "en plein vol" de dessins caricaturant de façon quelque peu irrévérencieuse l'une de nos profs (manque de bol !). Toujours est-il que cette exclusion momentanée, sans trop de gravité au démarrage (on a vu pire), tourna en un rien de temps à l'aventure épique. à la porte, faisant contre mauvaise fortune bon coeur, tout allait bien. Jusqu'à ce que l'on entende monter Madame Tissot. Précisons pour ceux et celles qui n'ont pas eu l'heur (et je souligne, le grand avantage) de connaître cette femme exceptionnelle : le moins que l'on puisse en dire, c'est que Madame Tissot en imposait beaucoup. Qu'elle nous trouve à la porte du cours c'était à coup sûr risquer un zéro de conduite assorti d'un rapport aux parents. Fuyant l'inévitable couperet, la copine pensionnaire qui connaissait bien les lieux, m'entraîna illico dans le cabinet de toilette de la Mère Supérieure, par bonheur (?) au même étage.
Danièle Roussel (Alger/Paris) (12 septembre 2008) "Pas de fumée sans feu" Dans la série "les frasques de Sainte Elisabeth", en voici une autre illustrant l'adage "pas de fumée sans feu". Les élèves de seconde qui ne suivaient pas le cursus de Grec devaient passer l'heure du cours dans une sorte de petite annexe de la salle de classe fermée par une porte coulissante où nous étions censées faire des révisions de maths, physique, chimie sans surveillance. Erreur fatale ! Un beau jour l'une d'entre nous, ayant fêté son anniversaire la veille, eut la bonne idée d'exhiber le cadeau reçu : un superbe étui à cigarettes avec briquet assorti (pas banal pour l'époque, nous en étions toutes ahuries : mais… tu fumes !?). Pas mécontente de son "petit effet" elle nous proposa derechef et fort généreusement d'en griller une. Hésitations de certaines. Enthousiasme des autres. Finalement les 3/4 de la section se mit à cloper goulument (séance d'apprentissage pour beaucoup, bajoues style crapaud, toux et crachotements). Ce faisant, certaines d'entre nous adressèrent des petits "coucou" aux copains qui à l'instar de ces grands oiseaux de teinte grise, à longues pattes et long cou, attendaient sous les fenêtres l'heure de la sortie.
Lorsque brusquement retentit la voix dubitative de Madame Tissot "Mais ! ça sent la fumée de cigarette ?". Le nez de Madame Tissot (les deux en fait m'ont beaucoup marquée) était, disons… très proportionnel à la la taille de ses pieds. Aussitôt, les fumeuses à la fenêtre balancèrent promptement leur mégot mais une malheureuse assise à sa place le planqua bêtement en toute hâte dans le trou de l'encrier absent. Or, précisément dans ce bureau étaient placés les carnets de notes : ce que nous ignorions jusqu'à ce (fumeux) jour. Madame Tissot ne reniflant plus d'odeur bizarre : fin de l'alerte ! Le calme revenu, tranquilles, nous attendions patiemment la fin du cours. La porte coulissante s'ouvrit enfin pour nous libérer lorsqu'une élève s'écria "y'a le feu !! Y'a le feu dans le bureau là !". En effet, une volute de fumée commençait à s'élever du bureau. La suite n'est pas difficile à imaginer : trouvaille du mégot au milieu des carnets de notes qui commençaient à se consumer. L'horreur totale. Pour couronner le tout, une surveillante vint cafter que des parents (outrés) avaient vu des élèves fumer accoudées à la fenêtre. à la suite de quoi, il y eut une pénible enquête consistant à déterminer les fautives : - Qui avait amené les cigarettes ? - Qui avait fumé? - Qui avait été à la fenêtre ? = Personne ! (évidemment personne, nobody, nessuno). Alors, passage en revue des poches et cartables : "l'anniversaireuse" de la veille fut donc découverte et durement réprimandée (nul doute que ses parents furent également tancés) mais, pour faire bonne mesure, tout le monde écopa d'une punition collective ad hoc : convocation express des parents, zéro de conduite retentissant sur la moyenne générale et avertissement… (au 3ème avertissement c'était le renvoi pur et simple). Danièle Roussel (Alger/Paris) 11/09/2008 23:16 18:45
Très juste Gabriel : j'étais bien "Guide" - 1000 excuses - mais il s'agissait tout de même bien de scoutisme (non?) au féminin certes (vilain macho que t'yé) mais les principes étaient bien ceux de Baden Powell. Et pour te le prouver, je te signale que j'ai l'insigne honneur d'avoir appartenu à l'équipe qui fut sélectionnée "meilleure équipe d'Algérie" (hé! hé! Foin de fausse modestie) et de ce fait, participa au Jamboree (1). Hélas pour les grands horizons dont je pouvais rêver à cette occasion, ce grand rassemblement avait lieu cette année là (1952) en France.
DanièLe Roussel (Alger/Paris) 12/09/2008 18:45 "Dans les années 50" cela veut bien dire ce que cela veut dire pourtant ! I.e. "dans le courant des années 50". En d'autres termes : de 1950 à 1959… Ca capiche Zaouitch? Danièle Roussel (Alger/Paris) 13/09/2008 17:31 Sainte Elizabeth (addendum) Qui se souvient, parmi les anciennes de Sainte Elisabeth, des cours de chant ? Certes, il y avait les élèves concernées et appliquées mais pour moi, qui n'était décidément pas sérieuse à 16 ans, c'est le souvenir d'un fou-rire homérique qui me tint une heure durant à la porte du cours hoquetant(e) et pliée en deux. Au désespoir de Madame Tissot qui sortit deux fois pour me prier d'arrêter, me traitant même plus ou moins sous cape de "malade". À Sainte Elisabeth, mes Professeurs (très méritants) furent : • Madame Tissot : Latin Français Littérature. Directrice et seule trinitaire à donner des cours dans le secondaire (?) • Mademoiselle - ? - : Mathématiques (la rumeur courrait qu'elle allait devenir trinitaire). Je suis impardonnable de ne pas me souvenir de son nom dans la mesure où c'est grâce à la qualité de son enseignement que, pour la première fois de ma vie, les mathématiques son devenues limpides pour moi. Encore que, cela devait aussi tenir du miracle car cette aptitude n'a pas fait long feu sans elle… • Madame Lapoussière : Physique-Chimie (surnommée par moi "molécule" : elle ne l'a jamais su). • Miss Thorston anglais : grande comme un jour sans pain dans mes souvenirs. Un peu "spéciale" dans son enseignement mais efficace. À son grand étonnement, j'étais "bonne" (la raison : l'été de mes 15 ans passé en Angleterre, elle ne l'a jamais su non plus, de crainte que, le sachant, elle ne m'assène un coefficient négatif !) • En Histoire-Géo -???- : à mon époque, de jeunes profs de passage dont je n'ai hélas pas retenu grand chose. Qui pourrait me rappeler le nom de ces profs que ma mémoire infidèle autant que volatile ne me restitue pas ? Pour clore la tranche de vie "Sainte Elisabeth" (si, si : finito!), un appel : La seule photo que je détienne de mon passage à Sainte Elizabeth : la classe de CE2 ou CM1 année 1947-1948 (je confuse entre les 2, étant passée de l'une à l'autre en cours d'année). Hélas, cette photo est quasi-illisible par de grosses taches d'encre violette (énormes pâtés : certainement consécutifs à "un accident" d'encrier). J'aimerais bien en récupérer un double (avis aux anciennes). Dans cette classe, il y avait : Elizabeth Renaud, Anne Morère, Denise Maury, Annie Daumas, Elizabeth Vigneron, Chantal Guglielmi, Roselyne Villeneuve… J'aurais bien aimé avoir aussi celle de cette fameuse Seconde 1956 qui comptait parmi ses élèves : Anne-Marie Yvorra, Joelle Nicoll, Danielle Bové, Anne-Lise Rollet, Elizabeth Cardonne, Marie-Thérèse Iba-Zizen, Vera Albertini… et tant d'autres dont les noms m'échappent. Voilà, j'ai lancé ma bouteille à la mer mais cela vaut mieux que de jeter des pierres non? ("hors sujet" comme dirait Lady X) Pour retourner au sommaire Sainte Elisabeth, cliquez ICI Pour retourner en page d'accueil d'Es'mma, cliquez ICI |