(kemias13.htm)





DANS NOTRE SÉRIE : L'ESCADRILLE DES CIGOGNES



Pour faire crier le bébé, réactualisez votre écran !


CELLES QUI NOUS ACCUEILLIRENT :
LES SAGES-FEMMES D'ALGER !


Il avait été publié dans les kémias, les certificats de vaccination qu'établirent pour deux de nos Es'mmaïens (René et Gérald), deux sage-femmes de nos quartiers. Ceci montre que ces "accueilleuses" (1) ne se contentaient pas d'aider à nos naissances, mais prenaient soin de nous, et nous suivaient bien au delà... Ce qui explique que leur souvenir, mélange contrasté d'attendrissement, de rudesse et de générosité, restait vif dans la mémoire et la chronique des familles (pour preuve, le présent écran). Nombre d'Algérois que nous sommes, et aussi qui ne sont plus, engoulèrent leur première bouffée d'air algérois dans les bras de l'une ou l'autre de ces sages-femmes, et vous n'allez pas me dire que, pour la suite des choses, le premier sourire entrevu sur cette Terre n'aura pas eu son importance !

Nous avons reproduit ci-dessous les deux kémias en question, mais auparavant, nous sommes allés un peu plus loin...


(1) Si on ne craignait pas le côté funèbre du rapprochement, on pourrait les appeler les "croque-vie" par opposition aux lugubres qui, eux, interviennent à la fin de nos existences.





Tout d'abord, honneur aux anciennes et anciens...
Voici celles qui en 1922, selon l'annuaire Fontana Frères,
aidèrent à donner le jour à des concitoyens
qui aujourd'hui (arrêtez-moi si je dis une bêtise), en 2007, vont souffler leurs 85 bougies !
Quant à la plupart de ces sages-femmes-là, il est à craindre qu'elles ne soient plus de ce monde.
Raison de plus pour parcourir les lignes ci-dessous
avec toute la tendresse et la gratitude qu'elles méritent...





Ce qu'il y avait de bien dans l'annuaire Fontana, c'est d'abord qu'il recensait la plupart des Algérois avec ou sans téléphone (et en 1922, il n'y en avait pas lourd à posséder un combiné ! La preuve, une seule des Sage-femmes ci-dessus en était dotée (cherchez la fève !). On peut imaginer que les petits cailloux envoyés par les papas dans leurs volets, la nuit fatidique, étaient de rigueur !), et ensuite qu'il regroupait les algérois successivement par ordre alphabétique, par métiers, et par rues. Un rêve pour les fouineurs que nous sommes ! Plus tard, ça allait être plus difficile.

C'est pourquoi nous accueillons avec reconnaissance cette liste de sages-femmes "du milieu des années 50, juste avant que ne commence la guerre", que nous a fournie Monsieur Choc, qui ne s'intéresserait donc pas seulement à la pègre et aux bas-quartiers de notre ville, mais aussi, c'est une bonne surprise, à des sujets plus innocents et plus délicats. On le remercie. Il nous certifie qu'il tient cette liste de Mr de Sourcesûre, mais que peut-être n'y figurent pas toutes les sages-femmes des années 50. On compte bien, avec l'aide de vous tous, Es'mmaïens, compléter ces listes au fur et à mesure qu'on trouvera de nouveaux noms. Car ces sages-femmes-ci, contrairement à leurs aînées de 1922, c'est notre génération, de quinquas et sexas d'aujourd'hui, qu'elles ont aidée à mettre au monde !

Cliquez pour agrandir, sinon, Renée, tu vas te crever les yeux !




Damned, chef, une cigogne pas en escadrille ! !

3 mars 1944 - 3 mars 2005
René Poirel aura eu le plaisir de vous faire part
du soixantième et unième anniversaire de sa vaccination !


Pour voir de plus près, cliquer !

     Eh non, nous ne naissions pas tous dans des cliniques ! Enfanter chez soi, ça se faisait encore beaucoup ! Les cigognes pouvaient opter entre des porte-avions à cigognes de taille conséquente comme les cliniques Solal, Lavernhe, ou d'autres aires d'atterrissage de taille moindre (clinique Saint-Charles), ou choisir de se poser dans des mouchoirs de poche (des eaux, évidemment, pour garder la métaphore aquatique), chez la parturiente elle-même. En ce dernier cas, la sage-femme du quartier accourait alors quand le moment s'annonçait ! En général un papa hors d'haleine était venu la tirer de son sommeil, pour une arrivée sur les lieux in extremis... quand ce n'était pas déjà ex-extremis ! La sage-femme n'avait plus alors qu'à se contenter de constater qu'il était né le trop speed enfant... Lydie Berthomieu accouchait-elle à domicile ? En tout cas elle assurait le service après ventre, et selon le contrat d'entretien, elle vaccinait. Et bien, si l'on en juge à l'éclatante santé de notre ami René 61 ans après...

     Rendre hommage aux porte-avions à cigognes, comme on a commencé à le faire sur Es'mma avec les cliniques, c'est bien, mais il ne faudrait pas oublier nos plus modestes unités ! Alors envoyez-nous vous aussi vos souvenirs de la sage-femme de la famille !






Suiteà l'appel ci-dessus, nous avons eu le plaisir, les 11 et 12 janvier 2007, de trouver sur le Livre d'Or d'Es'mma les témoignages suivants :




EDMÉE JAM




(8èmes kémias, octobre 2005)

GÉRALD A LE PLAISIR DE VOUS FAIRE PART
(avec un peu de retard)
DU CINQUANTIÈME ANNIVERSAIRE DE SA VACCINATION
CONTRE LA VARIOLE
ET REMERCIE EDMÉE JAM, SAGE-FEMME ÉMÉRITE,
DE SA PRESTATION

(C'était le 15 février 1955)


Pour voir le certificat en entier, cliquer !



"Et vous avez vu ce qu'elle certifie sur son papier, Edmée, déjà elle avait vu que je suis un VIP d'Algérie ! Si si, c'est écrit ! Quelle finesse, quel don de prémonition, cette Edmée, parce que de l'expérience, elle en avait, des beaux enfants, elle en avait vu défiler, mais des comme celui-là, jamais ! Hein ? Bon, d'accord, seulement le 992ème, et alors ? Vous êtes jaloux ou quoi ?" (Gérald)




ET VOICI UNE CIGOGNE QUI NE TRANSPORTAIT PAS
QUE DES BÉBÉS...


   Es'mma a acquis récemment sur Internet un porte-clés qui faisait la publicité de la société de Transport Aérien ATA (pour Air Transports Afrique), dont le siège se trouvait au 17 rue Auber (c'est ce qui est marqué au dos du porte-clés). "La route des cigognes" était le slogan, assez joli, de cette petite compagnie, dont la ligne se résumait à "ALGER-ALSACE-ALGER".

   "Puisqu'il fut question de Dely-Ibrahim dans les mêmes kémias, je rappelle qu'il y avait là une colonie d'Alsaciens, cigognes et gens confondus. "Les cigognes étaient restées nomades et vivaient sur les cheminées, c'est à ça qu'on les reconnaissait des autres", comme disait joliment mon cher parrain Henri Grüber." (Gérald)










ET POUR LE MOT DE LA FIN,
UN MESSAGE QUI NOUS PARVIENT IN EXTREMISSSS
D'UNE SPÉCIALISSSE
QU'ELLE A UNE REVENDICATION À FORMULER...


CLIQUER ICI



MERCI À JEAN BRUA !