EL-BIAR, LUNDI 1ER NOVEMBRE 1954

IL COURT, IL COURT, LE LÉVRIER !

(Kémias XVI , sur Es'mma en avril 2007)


   Eh oui, cette date du 1er novembre 1954 restera à jamais gravée dans nos mémoires comme celle de l'ouverture du cynodrome d'El-Biar ! (ici, j'en connais qui vont démarrer :o) au quart de tour). Depuis de nombreuses semaines déjà, nombreux étaient les lévriers qui débarquaient de France par pleins avions. Ces canidés étant fragiles, on déplora même un pourcentage non négligeable de pertes constatées à l'arrivée. Qu'à celà ne tienne, on en fit venir d'autres, et certains Algérois commençaient déjà d'envisager leur élevage sur place. Les quotidiens se faisaient régulièrement les échos de ce pont aérien canin, et ceci contribuait à faire monter la tension en vue du jour C (comme Courses, Chiens, Clebs, Canin et Cynodrome réunis).


Dans l'Écho d'Alger du 16 octobre 1959 ...


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   Il faut absolument que pour le reste des temps, les générations futures conservent le nom du vainqueur, arrivé en tête de la première course de chiens jamais organisée dans le village de mes vieilles dames, ici, à El-Biar : il s'agissait de "Black Boss", arrivé premier de la première des 10 courses qui se succédèrent ce jour-là. Ainsi qu'il est indiqué dans l'article, ce circuit se trouvait au stade d'El-Biar. Les courses de chiens avaient lieu les vendredi, samedi et lundi. Quelqu'un pourra-t-il nous expliquer ce que signifient les indications cabalistiques qui dans les palmarès suivent les noms des chiens ? On notera enfin que ça ne chômait pas, puisqu'étrenné le 1er novembre (il sera officiellement inauguré quelques jours plus tard), le cynodrome en était déjà le 5 novembre (de la même année 54) à son 6ème meeting ! Jamais j'aurais pensé que dans notre ville, on trouverait autant de gens passionnés par le spectacle de chiens courant après un lapin pour de faux ! (1)

   Par la suite, des lévriers coururent ici régulièrement, pour la plus grande joie des amateurs de ce genre de spectacle. Sans mise à mort, notons-le bien. Même pas celle du lapin qui tourne pour stimuler les chiens et qui n'est - je vous le confirme - qu'un habile leurre !














(1) Faut dire que le respect dû à la gent canine était plutôt malmené
dans les bandes dessinées de notre enfance, ainsi que le rappellent ces 5 cases,
toutes extraites d'un seul et même album, "Les Mystères de Midway",
la 2ème aventure de Buck-Danny (publiée en 1947 dans Spirou).
Mais il faut noter que ce sont les "méchants", les jaunes, qui traitent les "bons" de chiens.
Les "bons" eux, en retour les appellent "faces de citron" ou "faces de lune".
Comme, sauf mentalité particulièrement dépravée et masochiste,
nous nous identifiions aux bons, nous étions, donc, dans le camp des "chiens".
Ce qui devait nous rendre plutôt cynophiles
(le cynophile de base, rappelons-le, fréquente les cyno-clubs
et ne se lasse pas de voir et revoir "Chiens perdus sans collier", "Didier",
"la Belle et le Clochard", "Lassie", "les 101 Dalmatiens", etc).



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