Le retour
Par Yves Jalabert
Et ouala on est de retour. 37° au départ d’Alger, 14°en arrivant à Paris !!!!! Esmmaiens, nous avons été vos yeux, vos oreilles, vos nez, nous avons versé quelques larmes également pour vous, nous avons beaucoup ri et nous avons salué le Pays de votre part. Nous nous sommes rendu dans les cimetières, bien entretenus dans l’ensemble. Je voudrais vous signaler, à ce sujet, à vous tous, qui avaient une sépulture, vous êtes PROPRIETAIRES, en Algérie, d’un carré de terre qu’il vous appartient d’entretenir... he oui !! Dont l’accès ne vous sera jamais refusé. Nous étions plusieurs centaines de PN, en même temps sur tout le territoire, dont un groupe de la Pointe et St. Eugène, Maisons Carré, Hussein Dey…. Comment, avec des mots et des qualificatifs simples vous exprimer les sentiments ressentis lors de ces voyages, IMPOSSIBLE, seuls, ceux qui ont vécu ces moments forts peuvent le ressentir. En dire trop, passerait pour de l’éxagération ou de la publicité mal placée, et il faudrait consacrer un livre entier pour expliquer tout ça, j’y pense.. Le livre d’or, qui m’accompagne dans tous mes voyages depuis 1984, renferme des centaines de messages de joie, de bonheur et d’amour, qui témoignent de l’émotion de chacun, messages d’autant plus émouvants qu’ ils sont écrits par les conjoints non natifs du pays et par leurs enfants. Livre d’or à votre disposition si vous souhaitez prendre connaissance de ces témoignages. Ce n’est pas mon premier voyage de groupe en Algérie et à travers tout le territoire, mais à chaque fois je ressens les mêmes joies, les mêmes émotions, le même accueil, merci à vous tous et toutes de me faire vivre ce que je vis et que j’aimerais faire partager avec le plus grand nombre. Retourner " là bas ", c’est une thérapie, une cure de jouvence, on en revient guéri. À chaque voyage, je fais la même constatation : votre imagination embellit vos souvenirs et grandit la réalité, même prévenus, vous vous dites tous : "Que les rues sont petites !" pourtant elles sont les mêmes qu’il y a …longtemps. Après ces considérations émotionnelles, passons aux conditions plus concrètes. Sur le plan matériel et sécuritaire AUCUN problème (même pas une tourista) nous logions à Sidi Ferruch, qui est devenu une jolie station balnéaire avec un port : Hôtel et prestations impeccables, services de sécurité omniprésents (nous étions des personnalités, zaarma !! ), horaires des rendez vous respectés, le programme s’est déroulé comme prévu. Les visites ont eu lieu, côté Est jusqu’au Figuier, côté Ouest jusqu’à Cherchell, avec baignade à Matares (Tipaza). Puis nous nous sommes rendus dans les villes d’El Affroun, Blida. Chacun a pu retrouver ce qu’il cherchait, se balader à sa guise dans les rues d’Alger. En toute tranquillité, j’ai pour ma part rejoint à pied, seul, avec un appareil photo de grande marque en main, le trajet du Champ de Manœuvre à la Grande Poste, en passant par le lycée Gautier, la rue Meissonnier, le Bd. St. Saëns, pour rejoindre la rue Michelet, à aucun moment je n’ai été importuné. Toutes les prises de vues, photos ou vidéo, sont possibles, sauf bâtiments officiels et sûreté nationale. Pour info, j’ai plus de 3000 photos de l’Algerie prises au cours de mes différents voyages, un peu plus de 300 rien que pour ce séjour… !! Notre meilleur passeport, c’est de dire que l’on est du pays, alors là… !! C’est un sésame… Seule ombre au tableau, l’entretien des rues, le centre d’Alger est propre, une réelle volonté de faire "belle figure", existe, mais dans certaines rues, de gros efforts sont encore à faire. L’urbanisation mange de plus en plus la périphérie d’Alger et les campagnes que nous connaissions. Vous vous doutez bien qu’en 43 ans, bien des choses ont changé. Pour ceux qui voudraient faire le voyage, dépêchez-vous de prendre votre décision, l’Algérie est en pleine mutation, en pleine évolution, et dans peu de temps il faudra faire de gros efforts d’imagination pour retrouver les traces de notre passage. Une chose est sûre : on est bien quand on y est, on se sent " chez nous " et on vous le dit en toute sincérité. Faire ces voyages, pour répondre à certains, ce n’est pas renier notre passé, ce n’est pas oublier ou pardonner, c’est renouer avec nos souvenirs, prendre contact avec notre terre natale, quoi de plus légitime ? Et puis quoi, va-t-on se faire la gueule encore longtemps ? La responsabilité de notre drame, notre exode et notre "accueil" en France est plus de la responsabilité de la France que de l’Algérie. J’en arrête là…. !! Je me tiens à la disposition de chacun d’entre vous qui voudrait en savoir plus et répondrai à toutes les questions que vous vous posez. Il y a tant à raconter…il faut le vivre pour le croire. Pour conclure, n’écoutez pas les "on dit". Pour vous forger votre propre opinion et avoir des certitudes, allez y, retournez y, vous aurez Votre point de vue, qui ne sera pas le même qu'au moment de votre départ. Je respecte tout à fait ceux qui ont mis un trait définitif sur leur passé, mais que cela ne nous empêche pas, à l’occasion, de trinquer, avec un verre d’anisette, à la mémoire de tous nos compatriotes, et n’oubliez pas que l’on est toujours rattrapé par son passé, et qu’il faut être courageux et motivé pour affronter ses souvenirs. Avec toute ma sympathie, je vous embrasse tous. Yves Jalabert |
Les photos du voyage
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