Punaise, mais qu'est-ce qu'ils avaient tous à habiter
Rue Henri de Grammont ?




   Sur le plan : c'est la petite rue de rien du tout, en L, sous le pied droit du A de AGHA, elle reliait la rue Bourlon à la rue Clauzel, juste en face de la rue Ribolet. Le "34" indique l'église Saint Charles. Son coude se prolongeait par une rue Camille Allan, encore plus courte, en escaliers, qui aboutissait boulevard Victor Hugo, juste en face la rue Edmond Adam.

   Lorsqu'on demande "et vous, vous habitiez où ?", c'est souvent qu'on nous répond: "rue Henri de Grammont" ! Ca ressemble un peu à la multiplication des pains (j'ose cette métaphore vu que Saint Charles est juste à côté) : le panier il est tout petit, et il arrête pas d'en sortir des habitants, comme des chatons d'un panier dans un vieux film muet !

   Eh oui, curieusement, nombreux sont nos camarades qui se découvrent ce point commun d'avoir habité ce bout de rue, à des époques différentes.

Pour une si petite rue, qui de plus est cassée à angle droit comme une vieille qui porte des fagots, c'est une belle réussite.

Question : qui c'était, ce Henri de Grammont ? Il a fait quoi ?

   C'est dans le livre de Pierre Goinard, "Algérie, l'oeuvre française", qu'un visiteur du site (merci Pierre!) a trouvé, page 268, un commencement de réponse : Henri de Grammont a écrit une "Histoire d'Alger sous la domination turque" (Leroux 1887). Et à part çà ? Il a pas fait que ça dans sa vie, cet homme ? Qui nous dira à quoi il a occupé le reste de son temps ?

   Aujourd'hui, la rue Henri de Grammont s'appelle "rue Rabindranath Tagore" (poète indien, prix Nobel). C'est bien aussi, très chic, très valorisant. Surtout pour la rue.

Pourquoi la lampe s'est-elle éteinte ?
Je l'ai ombragée de mon manteau pour la protéger du vent.
Voilà pourquoi la lampe s'est éteinte.

Pourquoi la fleur s'est-elle fanée ?
Je l'ai serrée contre mon coeur dans mon amour anxieux.
Voilà pourquoi la fleur s'est fanée.

Pourquoi la corde de la harpe s'est-elle brisée ?
J'ai essayé d'en tirer un son qui fût au-dessus de sa force.
Voilà pourquoi la corde de la harpe s'est brisée.

Rabindranath Tagore

Ici, prochainement, la trombine à Henri de Grammont

   Notre photo : c'est le 14 août 1999 au soir, réunion des anciens de Clauzel à Loubressac, dans le Lot,dîner dans le jardin de la maman de Roger Martignac, et retrouvailles de René Pastor et de Bernard Venail, deux des trois inséparables de la rue Henri de Grammont, séparés trente sept ans plus tôt.Tous deux habitaient au n°2.

   Sur la photo, René est à gauche, et Bernard à droite.On peut aussi les voir avec quatre décennies de moins sur leurs photos de classe à l'école Clauzel. René, très nettement plus jeune comme le dénote sa chemise, est à chercher sur des photos de deux classes avant Bernard.

   Tout à gauche de la photo : Annie Muller (Suc pour les anciens des écoles Laplace - Denise Ferrier / Dujonchay). Annie a écrit dans nos écrans ses souvenirs du marché Clauzel (un tabac!) et de la rue Warnier.


Cliquez pour agrandir

   Il manquait le troisième mousquetaire, le voici : Roland Blum ! Sa photo est empruntée au "trombinoscope" de l'Assemblée Nationale (Roland est député de Marseille). Roland habitait au n° 1.

   Encore un ancien habitant de la rue Henri de Grammont : notre ami Jean-Charles Salasc. Photographié ici en 2000, sur la terrasse de la société Cameo, rue La Boëtie à Paris, lors de l'une des réunions de notre amicale ES'MMA!

   Il a habité au n°3. Sa maman s'y était installée en arivant de France en 1942. Ils partirent ensuite habiter boulevard Bru.


Cliquez pour agrandir

Et ce n'est pas tout : dans l'annuaire de 1922, parmi les habitants de la rue Henri de Grammont, on trouve au n° 6 un "Albert Bastos, fabricant de tabacs".

Merci à la famille Bastos de bien vouloir nous parler un peu de cet Albert.

Cliquez pour agrandir

Publicité parue dans "Une semaine à Alger"