NOTRE AMI JEAN-PAUL FOLLACCI EN DEUIL DE SON FRÈRE
Nous avons appris avec beaucoup de tristesse le décès, le 28 avril, à Ajaccio, du Dr François-Marie Follacci. Âgé de 86 ans, le défunt était le frère de notre ami Jean-Paul Follacci, l'un des auteurs et fondateurs du site. C'est dire combien, à travers Jean-Paul, que nous assurons de notre sympathie, la disparition de son aîné nous touche et touchera tous ceux qui l'ont connu et apprécié dans sa vie étudiante, sportive, militaire (1) et professionnelle. Ils sont nombreux en Corse et à Nice où il fut longtemps chirurgien orthopédiste et Es'mmaïen de fait, au titre d'ancien d'Alger et de la Fac de Médecine.
Nous adressons nos plus vives condoléances à son épouse et à ses deux filles, ses petits-enfants et tous ses proches.
Et, comme le ton de solennité n'est pas dans la tradition d'Es'mma, nous avons choisi, pour ce dernier hommage, deux témoignages de très proches qui ne craignent pas de s'affranchir de la tristesse de l'événement pour regarder en arrière, vers les moments heureux, voire cocasses, de la famille.
Le premier est un poème doux-amer de sa fille Françoise, qui trouve le ton juste, pour évoquer le vide que laisse François-Marie dans une "tribu" unie par la bonne humeur et les plaisirs de la mer. Le voici :
Le second remonte plus loin dans le passé, à l'époque, chère aux Esmmaïens, où la mémoire aime retrouver ses plus heureux repères : le sport, la famille, la mer encore.
On le doit à Jean-Paul Follacci, associé à la plupart des activités sportives de son aîné, dans le cadre du G.S.A.H (2) omnisports.
Depuis bien avant les années 50, les sportifs d'Hydra nourrissaient une vieille frustration : l'absence d'une piscine de compétition parmi les installations pourtant redondantes en courts de tennis et de volley, terrain et piste de foot et d'athlétisme. Le club n'en comptait pas moins une section de natation dont les membres étaient contraints de s'entraîner à la lointaine (6 km) piscine municipale de 33 m 33, à l'entrée du grand stade d'Alger. Pas de quoi décourager les frères Follacci, qui rêvaient des exploits d'Alex Jany, Nakkache et Jean Boiteux.
Le problème - le casse-tête - était que leur père, qui ne badinait pas avec l'horaire des repas, imposait la limite de 12 h 30 à la villa des Glycines (hauteurs de l'avenue Franklin-Roosevelt). Or, l'entraînement au Ruisseau avait lieu de 10 h 30 à 13 h ! Même en admettant une "dispense" de 45 minutes selon le bon vouloir de l'entraîneur, comment faire pour être à temps devant son assiette, après un "parcours du combattant" comprenant, après la fatigue de quelques dizaines de longueurs de piscine :
- Douche et rhabillage sommaires.
- 3 km en tram céféra, rue de Lyon.
- 2,4 km par trolleybus K/barré ("Chamanoeuvres"- carrefour Gallieni).
- 0,6 km de grimpette pedibus chemin des Glycines.
Et oilà. Pour compléter cette reconstitution d'un épisode, certes minuscule, dans l'histoire du sport en Afrique du Nord, mais révélateur des sacrifices de temps, d'argent (les tickets céféras et TA) et de sueur que lui ont consacrés ses adeptes, rien ne vaut que de remettre au jour un dessin vieux de plus de dix ans, demeuré au "marbre" de la mémoire es'mmaïenne. Puisse-t-il faire rire, où qu'il soit, François, mon contemporain des années stade Leclerc, Hydra, rue Michelet, piscines du RUA, El Kettani et assaoir où…
Jean BRUA
(avec le concours de J.-P. FOLLACCI)