Delacroix notre lycée

Années 1940 à 1947

 

par J. Monique  Patin – Thomas

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Nous pouvons nous vanter d’avoir vécu nos années de lycée avec passion, même dans les périodes les plus difficiles de notre jeunesse ; les crises politiques, la guerre , les occupations nous ont marquées , mais nos préoccupations scolaires étaient privilégiées. 

Le Lycée ,il fallait y accéder par un examen d’entrée en sixième, première épreuve redoutable de nos jeunes existences : la peur au ventre, la joie de la réussite, la fierté d’entrer dans la Cour des Grandes. L’été précédant notre  « promotion » était merveilleux de projets et d’anxiété. Serons – nous à la hauteur ?  Et puis, à la rentrée, c’étaient les emplois du temps, les courses chez les libraires, avec les exigences de chaque professeur, si difficiles à contenter, surtout pendant la guerre :peu de livres et de dictionnaires, notamment cet introuvable et précieux Gaffiot ! 

Il nous fallait prendre le rythme : plutôt studieuses mais bavardes, un peu agitées mais sans insolence ni violence. Les «  Compos » remplissaient notre temps de travail et revenaient tous les trimestres.

Nous étions sportives : j’ai le souvenir d’un déplacement de mon équipe de basket-ball jusqu’à Miliana !…Quelle aventure !  Au stade des Tagarins, avec ses pistes et ses agrès, le 60 mètres…Quel supplice !  le saut, la corde lisse, autant d’épreuves facultatives au Bac. 

Nous avons chanté : la chorale, rondement menée par Madame Debrie, se déplaçait aux mariages des aînées ou en concert, à la Salle Pierre Bordes  et à la Radio. 

Nous avons cousu : la bande de tissu et ses innombrables ourlets, surjets et boutonnières. Nous avons même tricoté pour les soldats. 

Le dessin n’était pas oublié : le « Parc à Moutons » en a égaré plus d’une, sans oublier la « Route plantée d’arbres » 

Nous avons joué la comédie : Molière, Marivaux, Jules Romain… 

Notre habillement avait également ses traditions qu’il nous fallait respecter. Puis, la mode a évolué et les tabliers bleus ont disparus mais non les interdictions de bas et de maquillages ; 

Tout cela était rythmé par les trois rituels Conseils de discipline avec leurs encouragements, leurs félicitations, quelques blâmes à la rigueur, et, en apothéose, avant les grandes vacances, la Distribution des Prix sur la grande estrade, en présence de la Directrice, des Professeurs et des représentants de l’Administration. Nous allions chercher, émues , quelques livres d’accessits, de deuxième ou premier prix ainsi que les Prix spéciaux pour les meilleures. 

Les Grandes Vacances dispersaient ensuite tout le monde vers les plages ou vers la « France » jusqu’au premier Octobre suivant, où nous retrouvions notre cher Lycée , nos surveillantes, nos professeurs, nos copines et nous repartions pour de nouvelles disciplines ou connaissances jusqu’au couronnement du Bachot, redoutable porte de sortie vers nos destinées futures.    

 

    J.Monique  Patin – Thomas 

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