Par Jean-Claude Saladin
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Cette photo a été prise rue Daguerre en 1960. Tout à gauche, c'est l'entrée du n° 26. C'est là que je suis né et c'est là que j'ai vécu plus de 20 ans. A droite c'est l'école de filles. Tout au fond, la rue tourne à gauche. Juste après ce virage, sur le trottoir de gauche, se trouve l'entrée de Daguerre Garçons, et en face il y avait l'échoppe du petit cordonnier. En continuant dans cette direction, on tombait rue d'El Biar puis Boulevard Saint Saëns. Je ne me souviens pas de la "Tatra", mais la dame qui habitait la maison mitoyenne avec l'école de filles (maison qui se serait trouvée à l'extrême droits de la photo si j'avais pris un peu plus de recul) possédait une très belle bien qu'ancienne Talbot de couleur crème, avec un chaufeur qui se faisait un plaisir de la laisser admirer aux gamins (la voiture, pas la dame). Que dire de plus sur cette portion de rue, sinon que la maison de la dame à la Talbot était en retrait, et que le rez-de-chaussée possédait une petite cour entourée d'une grille, de chaque côté de la porte d'entrée. Sur la photo, à droite de l'entrée du 26, on devine un rideau de fer. Il y avait là une petite fabrique de meubles de bureau métalliques. Cette entreprise s'appelait la "DYNA". Je ne sais pas ce que ça voulait dire. Le groupe de personnages au centre de la photo se compose de mes jeunes cousins et de mes copains. Tout dernièrement (il y a à peine 2 semaines) j'ai retrouvé la trace, grâce au Minitel et à l'expédition de quelques lettres, de mon ami René, celui qui est au centre appuyé sur les deux gamins. Il s'est retiré sur la Côte d'Azur après une carrière militaire, et dimanche dernier je lui ai rendu visite. Alors qu'à Alger nous étions inséparables, nous nous sommes perdus de vue pendant près de 40 ans. Nous avons passé une soirée d'abord à nous raconter brièvement ces quatre décennies, puis à nous rappeler nos souvenirs en passant alternativement du rire à la tristesse suivant que nous parlions de nos exploits d'ados ou que nous évoquions tel proche disparu. Finalement nous résidons relativement près l'un de l'autre et je crois que nous nous reverrons souvent. Jean-Claude Saladin, 13 juillet 2002 |