Cette camionnette Renault, qui roulait lentement, M. Léon Guignard la considérait avec méfiance. Âgé de 54 ans, et gardien de nuit de la société de surveillance privée "La Vaillante" , la police l'avait prévenu que la fameuse équipe du "gang des coffres-forts" devait avoir une voiture à sa disposition. II s'approcha donc et interpella les occupants. Ceux-ci, au nombre de deux, lui répondirent, avec l'air de la plus complète innocence, qu'ils allaient aux halles chercher des légumes. N'ayant aucun moyen d'établir le contraire, le vigile laissa repartir le véhicule et se borna à en noter le numéro.
Mais, le lendemain, le doute n'était plus permis : les occupants appartenaient bel et bien à la "bande des coffres-forts" : ils venaient de faire, non loin de l'endroit où le vigile les avait rencontrés, une nouvelle tentative, aussi audacieuse que les précédentes, mais heureusement moins fructueuse. Ils s'étaient donné beaucoup de mal pour découper au ciseau une épaisse porte. Quand celle-ci eut cédé, les malfaiteurs se trouvèrent devant un mur de briques ! La porte était factice. Écoeurés, les malfrats s'en allèrent. C'est alors qu'ils avaient été rencontrés par M. Guignard. En fait de légumes aux Halles, ils avaient surtout fait chou blanc !
Le commissaire divisionnaire Raybaud, chef de la Police Judiciaire algéroise, rassembla ses collaborateurs et fit le point : depuis le mois de juin, c'était la dix-huitième opération de la redoutable bande qui les signait par une identique manière d'opérer : pénétration dans les locaux en découpant un panneau de porte et déménagement du coffre-fort dont, le lendemain, on ne retrouvait plus que la trace des scellements. La bande était si bien outillée qu'elle avait la précaution d'apporter un diable - volé, naturellement ! - sur le lieu de ses expéditions, pour manipuler plus aisément les lourds meubles d'acier. Bien entendu, elle portait des gants et ne laissait pas d'empreintes. Si elle marquait pour les coffres une prédilection évidente, elle ne méprisait pas pour autant les autres biens de ce monde : serviettes de cuir, étuis à cigarettes, matériel de bureau et jusqu'à des crayons, tout lui était bon. Le bilan de ces trois mois se soldait par le vol de deux millions en numéraires, et au moins autant en matériel.
Au cours de ce conseil de guerre policier, une surveillance spéciale fut décidée, tâche qui fut confiée au commissaire principal Labarre. Quelques nuits plus tard, la camionnette Renault fut signalée de nouveau, repérée et prise en chasse, coincée contre un trottoir. Elle dut stopper. Deux hommes en descendirent : Louis Salese, 22 ans, peintre, et Charles Ortega, 24 ans, mécanicien. Devant les preuves qu'on leur opposa dans les locaux de la police, ils ne purent que passer des aveux et d'abord, "donner" leurs deux complices : Vincent Moreno, 27 ans, électricien, et Jean Triay, 24 ans, peintre en bâtiments.
Le premier fut arrêté dans son lit à l'aube. Mais le second était en train de faire une période militaire de réserve et participait aux grandes manoeuvres algéro-tunisiennes. On attendit paisiblement la fin de ces exercices : après quoi, le soldat Triay fut cueilli le plus simplement du monde et confié à la Brigade mobile d'Aïn-Beida, en vue de son transfert à Alger.
La troupe est trahie par son chef !
Dans la geôle où il se morfondait, était incarcéré un meurtrier musulman, originaire de la Chaouia, massif montagneux de l'Aurès. Ce fidèle du Prophète, bien qu'ayant du sang sur les mains, était homme d'honneur et reçut, du chef de poste, la mission de confiance de surveiller le roumi , son codétenu. Sage précaution, car, dans le courant de la nuit, Triay réussit a desceller sans bruit une tuile du toit. Puis deux, puis assez pour y passer le corps et s'évader. Aux cris de l'indigène, le chef de brigade accourut, mais trop tard ! On organisa aussitôt la poursuite, et le Chaouia fut admis à y prendre part. Ce pour quoi il peut raisonnablement espérer une certaine indulgence de la part du jury qui s'occupera, dans quelque temps, de sa propre affaire. Poursuite heureuse, car Triay put être rattrapé le lendemain.
Ses déclarations, complétant celles de ces complices, permirent d'arrêter un comparse occasionnel, Damien Sirvent, 25 ans, garnisseur, et de faire la lumière la plus complète sur les agissements du gang des coffres-forts.
C'était Triay l'animateur. La vocation de cambrioleur lui vint en 1947, à l'âge de 20 ans. Accompagné d'Ortega, il se fit la main, si l'on ose dire, dans un garage de la Cipan voisin du groupe d'Habitations à Bon Marché (HBM) où tous deux habitaient. Le butin consista en pneus, batterie d'accumulateurs et moteur de traction avant.
Tout ce matériel devait servir, dans l'esprit de Triay, à rénover la voiture qu'il s'était naguère procurée par le moyen le plus classique : vol d'automobile en stationnement. Mais, finalement, ce véhicule ne parut pas à Triay digne d'autant de travail : l'auto était vraiment trop fatiguée ! Il en vola une autre, à l'état quasi-neuf, qu'il n'eut que la peine de choisir dans le garage particulier des Forges Garcia . C'est sur ce dernier engin que fut monté le moteur volé à la Cipan et ce maquillage fut complété par la pose de divers accessoires volés à droite et à gauche.
Une série fantastique de méfaits
Ayant désormais un outil "de travail" bien en main, la bande se mit à la tâche.
D'abord, en compagnie du seul Ortega, Triay "fit une descente" dans les stands de la Foire d'Alger . II connaissait à merveille les lieux, y ayant travaillé un temps comme peintre. Le butin fut maigre : une glacière et trois postes de radio !
Par contre, les deux acolytes s'étant adjoints pour cette seule opération Damien Sirvent, firent plus de ravages dans les établissements Rey , d'où ils réussirent à emporter pour plus de 300.000 francs de matériel automobile.
Sirvent n'avait été qu'un comparse occasionnel. Triay et Ortega firent une meilleure recrue en s'adjoignant, au début de l'an dernier, Louis Salese qui, habitant dans le même groupe d'H.B.M., était leur voisin. Tous trois fracturèrent, une nuit, le rideau du magasin Eko-Radio et emportèrent neuf postes de T. S. F. Triay, peu "régulier", les avait tous conservés par devers lui et n'en accorda un à chacun de ses complices qu'après d'énergiques mises en demeure. II en résulta une séparation provisoire. Salese et Ortega opérèrent seuls quelque temps. Mais une brouille ne saurait s'éterniser entre gens si bien faits pour s'entendre. Triay reprit ses hommes en main en leur indiquant "un coup fumant" : il les introduisit dans les magasins Artex , en passant par la pâtisserie voisine où il avait jadis travaillé. Le trio fit main basse sur une importante quantité de vêtements. Quelques jours après, ayant écarté au cric les barreaux d'une fenêtre, les trois hommes pénétrèrent dans les magasins Fulmen, tout près de leur domicile , et emportèrent 180.000 francs en billets de banque et un important matériel. M. de Buyst, propriétaire du magasin, expliqua à la police que cette fenêtre, dépourvue de rideaux, donne sur la cour des H. B. M. d'où les voleurs avaient pu facilement voir ce qui se passait a l'intérieur.
À la Société Française Radio-électrique , où Salese avait été employé, il ne trouva d'autre moyen de se venger d'un contremaître qui, dit-il, l'avait brimé, que d'y revenir, accompagné du seul Ortega, et d'y faire disparaître pour 3OO.OOO francs de matériel.
Mais la bande crut avoir fait une recrue précieuse le jour où elle s'adjoignit Vincent Moreno. Ce dernier, neveu d'un gros fabricant de sommiers métalliques, M. Pinto , était venu, au début de 1951, prendre pension chez la mère de Salese. Son arrivée donna une nouvelle impulsion aux opérations de la bande. II commença par la guider dans le propre magasin de son oncle "Au moment des élections, expliqua-t-il, j'avais vu dans le coffre des sommes importantes."
Elles y étaient sans doute encore, car le meuble d'acier était trop lourd pour être emporté ! Le trio dut se rabattre sur la literie de luxe et sur 1.300 francs oubliés dans un tiroir.
II n'en fut pas de même, quelques jours plus tard, rue Auber. Ce matin de juin, lorsque Mme Marguerite Francesco pénétra, de bonne heure, dans les magasins de la S.O.M.I.C. , pour y faire le ménage comme d'habitude, elle fut abasourdie du désordre régnant dans le bureau et constata que le coffre-fort avait disparu ainsi qu'une machine à calculer. L'enquête révéla que les malfaiteurs avaient chargé le coffre sur un diable qui se trouvait là. Le jour était levé. Se donnant l'apparence d'honnêtes travailleurs matinaux, les forbans roulèrent le coffre vers la camionnette. Soudain, le diable cahota sur les pavés inégaux et fit choir le coffre-fort. Le trio le rechargea, avec l'aide de passants bénévoles qui, voyant de braves ouvriers dans l'embarras, se firent un plaisir de leur donner un coup de main !
Puis c'est le fastidieux défilé d'opérations identiques : en juillet dernier, les bureaux de M. Durafour , puis ceux de la Compagnie d'assurances l'Abeille furent visités en vain. Les coffres étaient trop lourds ? Ortega pensa alors à un ancien patron, M. Faraone . Chez ce dernier, un petit coffre et une sacoche disparurent. Celle-ci contenait 160.000 francs destinés à la paye des ouvriers et déjà répartis par enveloppes. Le coffre, lui, ne contenait que quelques paquets de cigarettes de luxe.
Moreno conduisit successivement ses complices aux établissements Cometta , où 180.000 frs disparurent d'un tiroir ; chez Kalista , où ils emportèrent 3.000 francs seulement de liquide, mais pour plus de 100.000 francs de matériel mécanique ; chez Sorensen , où les coffres-forts étaient encore trop lourds, mais où 50.000 francs disparurent d'un tiroir ; chez Alsthom , où l'arrivée inopinée d'un locataire mit la bande en fuite...
Sur les conseils de Moreno, le gang perfectionnait sa technique, abandonnait le ciseau droit pour la gouge qui, évidée, fait plus d'ouvrage et moins de bruit, ce qui permit d'enlever de la Compagnie Busk un grand coffre qui en contenait un plus petit où étaient enfermés 6O.OOO francs.
Nouvel attentat à la Société Africaine des Transports Tropicaux : entendant des pas dans l'escalier, les bandits durent fuir en abandonnant un coffre très lourd et en emportant seulement un plus petit qui contenait 8.000 francs.
La chance semblant abandonner l'équipe, ses membres se séparèrent. Moreno, voulant faire cavalier seul, tomba, aux Etablissements Ericson , sur une porte doublée d'acier. Quant à Salese et Ortega, ils furent dérangés alors qu'ils s'attaquaient aux Établissements Noëllet .
- "Nous avions été attirés là, ont-ils expliqué, avec le plus grand sérieux, lors de l'enquête, par la belle enseigne au néon !" 
Ce n'est pas la seule joyeuseté de l'interrogatoire de ces fripouilles. On apprit que. sur les 420.000 francs contenus dans le coffre ravi par elles aux magasins d'alimentation Spengler , une somme de 250.000 francs fut affectée, comme frais de premier établissement, à l'achat de la camionnette Renault.
Bien mal acquis ne profite jamais !
Autre plaisante aventure : dans la droguerie dont Mme Veuve Cote est propriétaire, le coffre-fort résista, deux nuits de suite, aux efforts des malfrats qui ne purent le desceller du mur. Force leur fut de se rabattre sur le matériel ! Avec le butin qu'ils transportèrent, il y avait de quoi monter un fonds de commerce ! Et c'est bien ce qu'ils eurent l'audace de faire. Mais comme le numéraire leur manquait pour louer une boutique, ils s'abouchèrent avec un négociant déjà établi. Leur accord fut le suivant : Salese et Ortega apportaient la marchandise dans le magasin du commerçant, la vendaient eux-mêmes et, chaque soir, comme loyer, lui versaient 30 % de la recette. C'est ainsi que, pendant trois jours, on put voir ces deux bandits, derrière un comptoir, jouer aux honorables commerçants. Comme le prix de revient était nul, la vente marchait rondement.
Hélas ! voyez la malice des choses ! Le quatrième jour, ce n'est pas un client, mais un huissier qui entra le premier dans la boutique. Le négociant patenté avait tout simplement omis d'aviser ses amis Ortega et Salese d'un léger détail : il venait d'être mis en faillite ! Tout le butin des cambrioleurs fut saisi, en son nom, le plus légalement du monde.
Maintenant, fini de rire ! Les cinq hommes sont sous mandat de dépôt. Ils se sont donné bien du mal pour un assez mince profit. Presque tout le matériel volé a été retrouvé dans les cachettes où ils l'avaient entreposé avec une ingénuité étonnante. Quant aux coffres, on les a retrouvés aussi, quoique inutilisables. Quand les forbans en avaient à loisir découpé les serrures et inventorié le contenu, ils les jetaient à la mer, l'un à Guyotville, à quinze kilomètres d'Alger ; mais, le plus souvent, à Alger même, au bout de la jetée du port. Les plus petits ont été récupérés par la police. Pour le plus gros, il a fallu une grue et un scaphandrier !

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M. Pougnaud, le distingué magistrat instructeur de la 7ème Chambre, est maintenant en possession des principaux éléments de cette affaire, et il ne tardera pas à déférer devant les juges ceux qui constituèrent ce gang fantôme dont la malfaisance impunie finissait par hanter le commerce algérois.
Maurice CHATELEU
Reportage photo M Château
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"La Vaillante" : la société de gardiennage qui emploie Léon Guignard, est située 2, rue Claude Combes (tél 284.65)
Les quatre premiers de la bande des coffres-forts qui se firent coffrer :
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"fidèle du Prophète", "roumi" : cet article avait dû paraître dans une revue genre "RADAR" ou "Détective". Ces braves journalistes métropolitains, quand ils parlaient de l'Algérie à leurs lecteurs, à la fois décrivaient une réalité "européenne" de façon assez fidèle et triviale, mais, dans le même temps, nous faisaient des "autochtones" le même portrait naïf et "orientaliste" que nous en donnaient "Spirou" et les autres journaux enfantins de l'époque.
Le cinquième de ces Messieurs...
La CIPAN : Ah, ici, nos lascars pouvaient trouver de l'or ! De l'or, oui, mais de l'or... noir ! C.I.P.A.N. est en effet l'acronyme de "Compagnie Industrielle des Pétroles d'Afrique du Nord". Concessionnaire de "Socony, Vacuum Oil Company", elle a son siège au 29 rue Michelet (tél 304.21), et dispose aussi d'une station-service située 23-25 rue Alfred Lelluch (tél 343.26).
Forges Garcia : Ah, les Forges Garcia, elles, on connait bien ! C'est notre cher Henri Garcia qui a pris les rênes de l'entreprise ! Dommage qu'il nous ait quittés prématurément à 93 ans, parce qu'avec sa mémoire d'éléphant, il se serait à coup sûr souvenu de cet incident !
En 1951, les "Forges Garcia", désormais spécialisées en construcrions métalliques, ont quitté leur lieu de naissance du Champ-de-Manoeuvres, et sont installées au Ruisseau, rue Paul Revoil (tél 695.87 et 695.35). Ci-contre, notre ami Henri vers 1950...
Foire d'Alger
On vous prépare un écran sur la Foire d'Alger de cette année-là. Patience !
Établissements Rey : il y a pas mal de Rey à Alger. Il s'agit ici, évidemment, du magasin d'accessoires automobiles de Marcel Rey, au 24 de la rue de Lyon (tél 362.02). Marcel Rey habite la villa "Notre Vie Là" (oui, c'est mignon), rue Shakespeare.
Eko Radio : il existe deux magasins à cette enseigne, l'un au n°1, rue Marie-Lefebvre (au tout début de la rue d'Isly), et l'autre 70 rue Sadi-Carnot.
Artex : chemiserie et habillement, 3 rue Dumont d'Urville (tél 347.83). Qui saura nous dire le nom de cette pâtisserie mitoyenne ?
Fulmen :
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Société Française Radio-électrique : 18 rue Marey (tél 638.53). Pour ceux qui n'habitent pas Belcourt, la rue Marey commence chemin Fontaine Bleue et finit rue de Cambrai, très longue, en gros, elle est parallèle à la rue de Lyon.
Pinto : il s'agit vraisemblablement de Vincent Pinto, patron de "La Literie Royale", 15 rue Rovigo (tél 491.95)
S.O.M.I.C. : compagnie d'assurances spécialisée en particulier en assurances maritimes, située 22 rue Auber (tél 652.29 et 678.39). Ci-dessous, Mme Francesco, la femme de ménage qui fit l'ouverture, et découvrit le cambriolage.
M. Durafour :

La Société Durafour, vers 1950, a ses bureaux 38 rue Michelet (tél 329.30). Spécialisée dans les charpentes métalliques (et ainsi concurrente des forges de notre ami Henri Garcia) elle est la première pourvoyeuse de "squelettes" pour les immeubles algérois de grande qualité architecturale. Le plus célèbre des "squelettes" qu'elle a érigés, c'est celui de la "Tour Eiffel" du port.
Compagnie d'assurances l'Abeille : Ah ! Comment choisir ? Il y a deux possibilités : une délégation générale pour l'Afrique du Nord, qui est 8 rue René Tilloy (tél 682.30 et 682.43), et un agent général, A. Garcia, 1 rue Joinville (té 349.61). Laquelle de ces deux adresses fut visitée par nos Rapetout ?
M. Faraone : il s'agit de Jean Faraone, qui a une prospère entreprise de Travaux Publics, 145 bis Bd du Telemly (tél 670.66). Il habite le beau chemin Beaurepaire à El-Biar. Son adresse : villa "La Mascotte".
Cometta : c'est la Sté Anonyme des Ets Cometta (tél 328.00 et 308.25), au 3 rue Émile Zola, société de spécialités pharmaceutiques dirigée par Alexandre Cometta. Il habite la "Villa des Côteaux", 28 chemin du Golf, à la Redoute. Pas dégueu non plus.
Kalista : pas d'information sur cette société.
Sorensen : importante société de négoce vinicole, son siège est 23 boulevard Carnot. L'annuaire nous précise aimablement qu'en dehors des heures normales d'ouverture des bureaux, il convient d'appeler M. C. Sorensen (au 494.01), M. Zahra (au 494.00), ou encore le chai des Voûtes (494.02, à la Pêcherie) ou le chai de l'Agha (494.03).
Trois Sorensen (dont on ne connait pas le lien de parenté) ont la chance d'habiter des villas chemin Beaurepaire, à El-Biar (oui, comme Jean Faraone) : Pierre Sorensen, "Dar el Aziza" (tél 732.87) ; Christian Sorensen, "Sidi Salah" (tél 731.09) ; et Jean-Pierre Sorensen", "Djenan Bakhta" (tél 736.30).
Alsthom : 1 et 3 rue Denfert-Rochereau, côté marché Clauzel, donc (tél 300.56).
Compagnie Busk : pas d'informations.
SATT : la fameuse "ligne du Hoggar", avec ses cars sahariens en inox, sur chassis Renault, carossés et aménagés spécialement pour le désert dans l'usine de la SATT de Fort-de-l'Eau, qu'on voit parfois se glisser dans les rue d'Alger. Le siège se trouve 26bis rue Sadi Carnot, au Moulin. Vous pouvez comparer la porte d'entrée où quelqu'un nous désigne les dégâts de l'effraction, avec celle qui se trouve juste dessous, sur la photo en couleurs du 26bis rue Sadi-Carnot, prise en 2006 (cliquez pour l'agrandir). 55 ans après, c'est bien la même ! Tél 396.88 et 345.47.
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Etablissements Ericson : il semblerait qu'il sagisse des Ets Ericsson, avec deux "S" et non un seul, la société de téléphonie, dont le siège est au n°5 de la rue Mogador.
En fait, "anciens Établissements R. Noëllet" : 21 boulevard Carnot (tél 338.73), distributeurs de spécialités automobiles.
Comme quoi, la publicité, ça marche !
Établissements J. Spengler : les bureaux se trouvent 2 rue Berlioz (tél 330.53, 337.51, 337.52), et le dépôt 88 rue Sadi-Carnot. C'est bien entendu le dépôt que l'on voit ci-dessous et qui a été "visité".
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À gauche de l'entrée, M. Bruvot, le gérant.
Veuve Cote : alors, là, on n'a que l'embarras de l'hésitation ! Laquelle des 5 drogueries "Vve Cote" dans Alger a été visitée par nos lascars ? Ou bien le casse visa t-il le siège, 24, boulevard Carnot ? Les limiers d'Es'mma vont se rendre en cet été 1951, ou du moins dans les recueils des quotidiens de ces trois mois-là, et retrouver les articles relatant, un par un, chacun de ces méfaits. Comme ça, on saura.
Le fond d'écran est semé de dessins de Paul Grimault, extraits de son film "Le Voleur de Paratonnerres", datant de 1944, voilà 7 ans (1). Non, ça n'a rien à voir avec Alger... En tout cas, pas directement. Chacun de nous a bien dû voir ce film, gentiment anarchiste, dans l'une ou l'autre de nos salles. Mais il se trouve qu'à Es'mma, on aime beaucoup Paul Grimault.
(1) n'oublions pas que, le temps de cet écran, nous sommes en 1951 !
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