La porte-fenêtre est celle qui donne sur le boulevard Baudin. Cet appartement est un trois-pièces. il comprend ce séjour assez exigü, et au bout d'un couloir derrière nous, deux chambres aux fenêtres donnant sur les courettes arrière fort sombres des deux boutique du rez-de-chaussée.
De gauche à droite : René, mon père; moi, Gérald; tata Nini avec Chantal dans les bras; Sylvia, ma marraine; ma grand-mère; Odette, ma mère; Pierre, mon petit frère; Michel Lebègue.
Sur la table, au premier plan à gauche, on distingue une photo.
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Voici la photo en question, prise par Michel Lebègue un dimanche précédent, 12 janvier 1958, chez tata Nini, cité Douïeb. Nous étions venus voir le bébé Chantal né 6 jours plus tôt (oui, le couple Michel-Eliane habitait chez tata Nini).
A droite, avec le chapeau, tenant le pistolet, "Petit Pierre", mon frère. A gauche, dans le rôle de Guillaume Tell, Gérald.
Sur le buffet Henri III (dommage, on voit pas le cavalier avec sa lance qui en jaillissait!), déjà des photos de la nouvelle-née. Derrière le poste de radio, son antenne en fil de cuivre enroulé autour d'un carton. A droite, la Singer comme chez presque tout le monde.
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A gauche, Anne-Sylvia Pons, ma marraine, une des deux soeurs d'Odette.
A droite, tata Nini avec dans ses bras sa petite fille Chantal née le 6 janvier 1958. C'est lors du baptême de cette dernière, dans quelques semaines, le 7 septembre, que tata Nini se coupera lègèrement au pied sur un petit débris de coupe de champagne.
Un mauvais diabète agravera la blessure, elle en mourra quelques mois plus tard.
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Elle était la plus drôle et la plus affectueuse des grand-mères. Il lui reste un peu plus de quatre ans à vivre. Elle disparaîtra lors de l'hiver 62-63, le premier de notre exil, froid comme il n'y en avait pas eu depuis longtemps. A Ambonil (Drôme), où des amies (les patronnes de la librairie "A Nostre Dame") nous avaient prêté leur maison.
Pour l'instant elle fait rire ceux qui l'entourent, c'est son bonheur. Elle est en noir, au moins depuis1916, date de la mort au combat à Verdun de mon grand-père Raphaël Pons.
Les rieurs, de gauche à droite : René, mon père; moi, Gérald; tata Nini avec Chantal dans les bras; Sylvia, ma marraine; ma grand-mère; Odette, ma mère.
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Bon, la voilà qui continue !
Ma grand-mère avait de merveilleux fou-rires aux larmes. Peu de choses ternissaient sa vitalité, sa bonne humeur et son optimisme naturels. Ah, si, quand mes parents grondaient ses petits-fils, elle devenait rouge de contrariété. Et quand elle pensait à mon grand-père, mort quarante ans plus tôt, des larmes lui venaient silencieusement. Elle adorait taquiner son gendre mon père en parlant mahonais avec ses filles
Sur le vase à droite, un panier en osier tressé contenant le gui de la nouvelle année encore récente. Quinze Noëls (à peu près) mon frère et moi avons eu nos chaussures devant cette cheminée, après une première tournée de cadeaux devant celle de nos parents. Chaque année, le déjeuner de Noël avait lieu en famille autour de cette table.
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Ma cousine Eliane.
Fille de tata Nini (Claire Grüber née Dupeyrot, soeur de René mon père) et d'Henri Grüber (par ailleurs mon parrain), femme de Michel Lebègue et maman de Chantal. J'en vois des qui suivent pas !
Eliane et Michel auront deux autres enfants. Eliane mourra en France des suites d'une opération.
A la mort du grand-père Dupeyrot en 1926, pour soulager ma grand-mère d'une progéniture nombreuse, sa fille aînée, Claire, et son mari Henri, avaient accueilli René. Il avait 9 ou 10 ans, il fut fini d'élever avec ses deux cousines, Eliane et Huguette. Elles furent pour lui comme des soeurs.
Le petit garçon de dos : mon frère Pierre. Au sol : les inévitables tomettes rouges hexagonales.
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