LIEUX D'ALGER

1959 : la petite place Bacuet
avec André Layani !

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...et un scooter dont on recherche le propriétaire!

   "J'ai retrouvé dans mes archives un souvenir de mes 13 ans, je pense qu'il s'agit de l'année 59. La photo a été prise devant le cinéma qui se trouvait au dessus de l'Empire, derrière Grosoli. Ce n'était pas l'ABC, qui se trouvait à l'angle de la rue Michelet dans le prolongement de la rue Hoche, ni le REX qui se trouvait beaucoup plus haut, après le marché Meissonier. À cette époque, nous rêvions tous de posséder un scooter, et je n'avais pas pu résister à simplement m'assoir dessus, et bien sûr je me suis fait enguirlander par le propriétaire ! Admire un peu le 9A de la plaque ! Souvenir souvenir..."

André Layani, 7 avril 2004.



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   Réponse du génie de la lampe de bureau à André : le cinéma, c'était le HOLLYWOOD, fleuron des dernières salles nées ou rénovées dans la seconde partie des années 50 (il avait ouvert le 20 octobre 1955, et sa décoration était d'une grande hardiesse dans le goût du jour, rappelle-toi, ses rayures rouges et blanches au plafond façon dentifrice "à l'hexachlorophène", et ses appliques délirantes !). Tu es sur la place (disons placette, elle était bien modeste) Bacuet, qui marquait le bout de la rue Meissonnier, juste devant le cinéma. Derrière toi et le jardinet de la placette, c'est la rue Auber (vraisemblablement le N°35) qui un peu plus loin à droite va "se jeter" dans le boulevard Beauprêtre. Un peu à gauche en face, hors-champ, arrivait sur la rue Auber la petite rue Rouget de l'Isle.

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   Voici une photo prise en 2004, envoyée à Es'mma par Ghyslaine (qui nous parlera par ailleurs de la placette Bacuet et du marché Meissonier, n'est-ce pas, Ghyslaine ?). Le Hollywood est à gauche. Le muret devant lequel tu es sur le scooter est pareil après cinquante ans, et même l'arbre à droite derrière toi est toujours là ! Oui, oui, je sais qu'on peut ne pas aimer ces photos prises de nos jours. Plus de Dauphines ni de 203, les lieux sont dégradés... Moi au contraire je trouve ça inespéré, le centre d'Alger est resté comme un formidable conservatoire : on ne restaure peut-être pas, mais c'est justement pour ça que la plupart des choses sont restées, d'une certaine façon, intactes. On peut encore préciser beaucoup de souvenirs devenus flous (pendant encore combien de temps ?). Regardons un peu la façade du Hollywood : un autre nom (en arabe ?) a remplacé celui d'avant, mais le fronton n'a pas changé : il a même conservé le cadre biscornu dans le style des années 50, traversé de trois barres, où était l'affiche du film de la semaine. À Paris, et partout en France, la plupart des cinémas ont été démolis ou ont laissé place à des supermarché ou des marchands de moquettes. Et des centre-villes d'il y a cinquante ans, combien sont encore reconnaissables ?

   Pour fixer tout ça, voici un petit plan avec l'endroit où tu te trouves sur ton scooter. Enfin, le scooter d'un propriétaire qu'on aimerait bien qu'il se manifeste à nouveau ! Un demi-siècle plus tard ? C'est ça la magie du direct ! Et tant qu'on y est, pourquoi pas aussi le propiétaire de la Dauphine immatriculée 370 HQ 9A ?

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