PIQUE-NIQUE DU 21 JUIN 2008
BONNE FÊTE AUDREY...
MERCI DANIELLE, MERCI LES PARISIENS !
ELEGANCE IS AN ATTITUDE ?
Aujourd'hui, 23 juin 2008 : c'est la sainte Audrey. Elle vaut bien (comme on dit chez L'Oreal de chez pub) qu'on repense à elle aussi souvent que l'occasion nous en est donnée. Audrey a enchanté nos jeunesses (et encore aujourd'hui notre âge adulte) avec quelques films magnifiques, dont ces "Vacances Romaines" dont on vous causait ici même sur Es'mma pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps, pour ce concours d'élégance algérois en novembre 1954.
Avant hier, j'ai fait l'aller-retour Bourg-en-Bresse-Paris-Bourg-en-Bresse pour le pique-nique des Es'mmaïens d'Île-de-France. Disons au passage que ce fut une jolie réussite qu'on doit à chacun de ceux qui s'y trouvèrent, mais en premier lieu, à notre chère Danielle Ferra, qui, dans la ville qui les a pris dans ses bras (vous avez vu, j'essaie de pas trop répéter "Paris"), assume ce genre de festivité avec beaucoup d'attention, de gentillesse et d'efficacité.
Et longtemps, longtemps, qu'est-ce qui m'accueillait quand je descendais du train et que j'avançais sur le quai ? Un panneau publicitaire affrêté par la marque de bracelets-montres LONGINES. Mais peut importait la marque, ce qui comptait c'était le minois sublime d'Audrey Hepburn. D'ailleurs, le voilà, photographié en 2005...
Sûrement que beaucoup comme moi ne faisaient que regarder le minois, et pas la breloque, nez en l'air, se tapant dans d'autres voyageurs faisant aussi comme moi... Se moquant éperdument, les ingrats, de la marque qui avait la bonté dispendieuse de nous offrir ce portrait d'Audrey en guise de cadeau de bienvenue. D'ailleurs, les tocantes de LONGINES, ça a jamais été mon style, vu que mon style ça aura consisté à ne jamais avoir de montre au poignet, ni au gousset, ni ailleurs (oui, d'accord, du temps de ma communion solennelle, mais c'est il y a longtemps)... Audrey comme objectif de tous les trains arrivant là. Ça aurait pu, ça aurait dû durer longtemps... Et d'ailleurs, ça a duré assez longtemps... Plusieurs années je crois. Je ne comptais plus... Du temps où j'allais et venais à raison d'un aller et retour hebdomadaire, Audrey me souriait pour me souhaiter bon voyage, ou pour me dire "bonjour Paris" à l'arrivée... C'était bien.
Et puis LONGINES a dû estimer que quelques milliers de voyageurs qui se rentraient dedans sans quitter leur sourire béat, c'était un résultat commercial insuffisant, alors ils ont remplacé notre héroïne, notre princesse, par des hommes, des vrais. La première fois que je ne vis plus Audrey, elle avait été remplacée par l'un de ces GI Joes dont les semblables ont fait leurs armes dans les cowboys Marlboro et ont continué du côté de chez Hugo Boss. Ils sont à l'élégance ce que le bison est à la gazelle. Si seulement ils avaient substitué Gary Cooper à Audrey ! C'était lorsque je vins à Paris pour le précédent pique-nique des Es'mmaïens, début juillet 2006. J'ai pris la photo, la voilà...
Exit la frêle et élégante montre qui accompagnait Audrey, elle fut remplacée par des montres de mecs, de plus en plus lourdes, des sérieuses, des qui vous rappellent que le temps c'est de l'argent, et qu'avec cet argent, veinard, vous allez pouvoir vous en offrir des bracelets-montres comme ça... Des qui vous font un remords de l'insoutenable légèreté de l'être, et du temps qu'on laisse bêtement s'esquiver doucement, sans rien en faire, sans l'investir. Des bracelets-montres qui ressemblent à un concentré de barre de navire, de sextant, de boussole, et de tableau de bord de Boeing. Le tout sculpté dans une masse de carats telle que, ça va, OK, j'ai bien compris que cette pub, définitivement, ne s'adresse plus à moi. Le dernier de ces héros des temps modernes, je l'ai photographié ce samedi, c'est Agassi. L'ennui, c'est que Agassi, je sais déjà plus qui sait, si jamais je l'ai su. L'une, éternelle, l'autre... pas.
L'exactitude est la politesse des rois ? Oh, ça, c'est sûr, c'est pas le bon Louis XVI, passé de son atelier d'horloger pour arriver à temps dans sa charette place de la Concorde, qui me démentira. La politesse des rois, peut-être, pas celle des princesses. Le temps appartient à ceux qui l'ignorent. Mais difficile pour un fabricant de montres d'écrire ça, surtout sur un panneau géant dans un hall de gare de la capitale d'un pays où les trains arrivent à l'heure. Surtout ceux en provenance de Genève, vu que c'est ici, gare de Lyon, qu'ils aboutissent. M. Longines et ses employés, et tous les Suisses débarquant ici, doivent être si contents de voir à leur arrivée ce panneau faisant la réclame de l'une de leurs spécialités locales. Qui leur fait coucou ? Oui, c'est ça.
"Elegance is an attitude" soutient imperturbablement le slogan, même si Audrey elle est plus là. Je n'ai jamais compris ce qu'il voulait dire, surtout accolé à l'image d'Audrey... Si "attitude" signifie que c'est un comportement pas naturel, une posture, quelque chose d'affecté ou même de juste délibéré, alors, je vous le demande, qu'est ce que ça avait à voir avec Audrey Hepburn, de qui émanait, dans le moindre de ses gestes, une élégance dont on peut être sûr qu'elle lui était aussi naturelle que sa gentillesse et son charme. Si par "attitude", ils veulent dire plutôt "façon de vivre"... alors... Alors c'est qu'en anglais ça n'aurait pas le même sens qu'en français. Notez alors qu'un slogan en français, ç'aurait pas été moins chic, vous savez, Mesdames et Messieurs de la pub !
Voilà, je voulais marquer le coup en cette Sainte Audrey, et puis, vous savez ce que c'est, on se laise emporter... Je termine par quelques images de ce pique-nique. C'était au parc floral de Vincennes, un beau samedi ensoleillé de fête de la Musique. Encore merci à ceux qui furent là, j'ai passé un bien agréable moment. Des étoiles particulières aux allumettes à l'anchois d'Anne-Marie, et aux montecaos sublimement fondants de Danielle ! Punaise, j'allais oublier le gâteau de Madame Arnold, et la coca d'Anne-Marie (oui, en pluss des allumettes !). Et je suis sûr que j'en oublie encore. Même qu'il avait un autre déjeuner par ailleurs, l'ami Jalabert nous a fait, comme André, le plaisir de venir nous rejoindre ensuite, et passer un petit moment avec nous, ça nous a beaucoup touchés. Non, tu n'es pas sur les photos, désolé, mais c'est la présence physique qui compte ! Et aussi l'appêtit en commun de bonnes choses et de souvenirs. Et de ce côté, ça va, on n'a pas eu à se plaindre.
Gérald