L’école Daguerre, j’y vivais !

Réponse à Jean-louis Jacquemin


Par  Michèle Salério

Michèle, à la fin des années 50

 

Cher Jean-Louis Jacquemin,

En effet, "l'école Daguerre avait du charme ... ". Je le sais, ô combien, puisque, fille de votre maître Lambert Salério, avec mes parents nous occupions l'un des trois appartements de fonction, au dessus de la première cour (elle surplombait directement la rue Daguerre).

Nous partagions avec le concierge le premier étage et « nos » fenêtres donnaient sur la rue juste au dessus de la « classe de Monsieur Marcadet » alors que l’appartement de la concierge avait accès, aussi, à la deuxième cour de l’école… Au deuxième étage de cette belle bâtisse résidait Monsieur Bouffard, directeur de l’école, et sa famille.

 

 

La voilà notre école ! Quelle émotion de la retrouver ! Elle avait fière allure ! Les fenêtres du haut sont celles de Monsieur Bouffard, celles du bas  de la photo, correspondant au premier étage, sont (après la fausse fenêtre), d'abord celle de Michèle et de sa soeur (avec un linge étendu) puis  celle de la concierge. à droite du cliché on voit la porte d'entrée principale de l'école. La photo est prise de la grande cour de récréation dont on voit le grillage de clôture qui dominait l'escalier. J'avais oublié la frise de mosaïques avec "école communale". Oui, elle avait "de la gueule" notre école ! J.-L. J

 

Merci ! Pour cette plongée-retour vers mon enfance commune grâce à ces lieux que vous décrivez avec le talent et la sensibilité de l’adulte accompli qui se souvient…

Pourtant… je me suis autorisée à vous livrer d’autres clés au sujet de la personnalité de mon père (dont je ne doute pas qu’intuitivement vous les ayez possédées vous aussi)  parce que j’aimerais que vous complétiez son portrait…  en toute objectivité.  Il le mérite (nombreuses furent les marques de satisfaction – ma mère me le rappelait il y a peu – exprimées par les parents de ses élèves tout au long de sa carrière à l’Ecole de la rue Daguerre ).

Je suis sûre que vous m’avez « entendue » et je veux vous redire tout le plaisir et toute l’émotion ressentis à la lecture de cette « restitution-réappropriation » de ces lieux qui ont nourri l’imaginaire de nos jeunes vies… et celui de nos vies tout court.

Michèle SALÉRIO

le 28/02/04

 


 

Une photo qui ne laissera aucun « ancien » insensible : les 6 classes principales de l’école photographiées de la cour de récréation. C’est la suite du cliché précédant. On voit (de G à D) la porte d’entrée principale, le petit portillon de bois permettant de fermer symboliquement la cour grillagée pendant les « récré » puis les 3 classes, ouvrant sur cette cour : Maternelle, CP (où entre Madame Durin) et CE1 (dont on voit seulement l’entrée cachée par le tronc d’arbre).

Au dessus dans l’ordre inverse, masquées par le feuillage des Ficus de la cour, celles de CE2, CM1 et CM2. Je suis tranquillement certain que si on questionnait les camarades d’origine arabe ou berbère qui ont usé leur fonds de culotte à côté des nôtres d’enfants d’origine française, espagnole, italienne, grecque, maltaise, mahonnaise et quelques autres, ils seraient les premiers à dire qu’ils en sont aussi fiers que nous, qu’ils l’ont partagée et en partagent  avec nous le souvenir ému. Elle leur a apporté, à eux aussi, l’essentiel des valeurs de vie et de ce qu’il faut avoir appris en quittant l’enfance. A ceux d’entre eux, déjà cités dans « A Daguerre comme à Daguerre »,  qui furent mes camarades de classe et même de banc, je redis mon excellent souvenir et toute ma chaleureuse amitié.

Je regrette que Michèle (envers qui nous ne seront jamais assez reconnaissants pour la sauvegarde de ces clichés) n’ait pas possédé aussi de photos de la petite cour de récréation de l’étage avec son  préau où je fus si heureux. Mais je les vois comme si j’y étais et je vous les ai décrits.

Oui c’était l’école de la République et elle a le droit comme le devoir d’en être fière car elle remplissait bien sa mission. J.-L. J

 

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